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Je n’ai pas narré mon parcours, encore moins mon passé. En raison : « Grandeur et décadence ! » disait mon père. Avoir raconté un grand nombre de fois l’aventure de Nossy-Longo à des amis qui béaient d’admiration, m’a donné l’envie de l’écrire sous la forme d’une nouvelle : Nossy-Longo ou la nuit des chiens volants.
L’idée de l’étoffer ? Elle est venue ensuite. Mais comment ? Avec quels éléments ? Un article du Canard Enchaîné qui posait la question de savoir pourquoi un grand auteur Malgache occultait les horreurs commises par la pacification française m’a mis la plume en bouche. J’avais la matière. Un fil conducteur vécu et les bibliothèques me l’ont fournie. J’ai tiré la ficelle, sans faire du mille-feuilles : « il est bô le lavabo, il est vilain le bidet ». Ainsi mes personnages vivent dans Le ciel en enfer, un titre nouveau qui s’est imposé un matin.

En tapant sur le clavier, ou dans ma tête quand je promène mon chien. Avec toujours un calepin pour prendre des notes. La nuit aussi, pour ne pas perdre une idée qui me réveille. J’invente des dialogues. Je suis en révolte. Je fais la guerre. Je cherche le juste mot. Jamais ça ne cesse. C’est épuisant. Ce qui me rend souvent étourdi, à côté.
Je me couche et me lève tôt. J’aime écrire de bonne heure, dans le cockpit de mon bateau. Je revis un passé. Et celui de ceux que j’ai fréquentés. Avec une bonne mémoire. Mille aventures. Les idées foisonnent, nul besoin d’imagination, je transpose. Pour moi c’est facile, la page blanche m’est inconnue.
Mais je ne peux pas donner de conseils car je ne suis pas un écrivain au sens strict du terme. Je laisse cela à ceux qui sont propulsés par un éditeur et un critique payé pour les promouvoir.