Interview
Le 04 mar 2014

Un de nos auteurs réecrit l'Histoire. C'est le livre du mois. Bonjour monsieur Bassetti.

Ecrire une uchronie, c'est un plaisir romanesqueEcrire une uchronie, c'est un plaisir romanesque

Jean marc Bassetti est un « dévorateur » de littérature. Et comme on le sait il n’y a qu’une page entre la lecture et l’écriture, page qu’il a tournée. Réécrire l’histoire à partir de la modification d’un événement du passé, c'est son dada, cela pourrait bien devenir le nôtre. Ca s’appelle l’uchronie.

Question: 

Jean marc, d’ou vous est venu l’idée de l’Uchronie ?

Réponse: 

Le livre de chevet de mon père était « Le voyageur imprudent » de René Barjavel où un homme utilisant une machine à remonter le temps tente de tuer Bonaparte alors qu’il n’était que lieutenant. Puis j’ai rencontré Roland C Wagner qui venait de recevoir le grand prix de l’uchronie 2011, avec qui j'ai longuement parlé. J’ai su tout de suite que mon projet d’écrivain appartiendrait à ce genre.

Question: 

L’uchronie est elle pour vous un cadre de travail ou l’ouverture d’un champs des possibles ?

Réponse: 

On peut tout faire avec l’uchronie : des bonheurs ou des malheurs. Dans mes textes, j’ai empêché Marcel Cerdan de mourir, j’ai sauvé Lino Ventura, j’ai glissé Marie-Antoinette dans le lit de Robespierre, j’ai annulé la guillotine. En changeant le passé, on n’imagine pas toujours les conséquences.

Question: 

Comment procédez vous ?

Réponse: 

J’aime laisser le lecteur s’installer dans la réalité, dans ce qu’il connait. Présentation des personnages, situation connue. Et puis d’un seul coup, je place mon grain de sable, et le lecteur se trouve déstabilisé.  Plus rien ne ressemble à ce qu’il connait. Parfois aussi, je place mon histoire et n’explique de quoi il s’agit qu’à la fin (assassinat de Lennon par exemple) .

Question: 

Dans votre livre, tout est en amorce, puis le lecteur est laissé en suspens. Et vous redémarrez une autre histoire.

Réponse: 

Il faut dire que le projet qui était le mien était d’écrire un texte par jour pendant un an. J’ai tenu 9 mois et écrit plus de 250 textes. 250 sujets différents. Impossible à ce rythme fou de pousser l’uchronie  jusqu’aux conséquences du grain de sable. Oui, le lecteur peut se sentir un peu frustré. Peut-être un jour vais-je choisir un sujet et le pousser plus loin.

Question: 

 

Beaucoup de travail ?

Réponse: 

Travaillé… Chaque texte représente plusieurs heures de documentation,  de recherche. Rien n’est laissé au hasard.. J’ai pris énormément de plaisir à écrire ces  250 textes et je continue, à un rythme moins rapide, à écrire des textes qui font flirter la réalité et la science fiction.

 

"Juste un petit grain de sable" de Jean-marc Bassetti, livre du mois

 

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Et n'oublions pas Philip K. Dick et son Maître du Haut Château. Et, curiosité qu'il convient de connaître, Joseph Méry et son Histoire de ce qui n'est pas arrivé, uchronie napoléonienne remontant à 1854 (avec pour point de départ le siège de Saint-Jean d'Acre). "Oui, le lecteur peut se sentir un peu frustré." Un peu, beaucoup... Même si on admet la règle du jeu gouvernant le projet, avoir une succession d'amorces laisse plus que sur sa faim. Or tout l'intérêt de l'uchronie est justement d'explorer jusqu'où la présence d'un grain de sable peut mener. Là, on ressort de la lecture plus affamé qu'en entrant.
Publié le 04 Mars 2014
C'est un exercice complique cela dit. Surtout si on veut que cela soit vraiment credible. J'imagine que cela necessite de longues recherches historiques, politiques aussi.
Publié le 04 Mars 2014
Il y a aussi "La part de l’autre" d’Eric Emmanuel Schmidt. C' est une uchronie dans laquelle Hitler aurait réussi à entrer à l’école des Beaux arts de Vienne. Imaginons...
Publié le 04 Mars 2014
Je crois que l'un des exemples les plus connus d'uchronie est celle de phillip Roth avec son "complot contre l'Amerique" qui fait de Linbergh le president des USA et lui fait signer un pacte de non agression avec Hitler.
Publié le 04 Mars 2014