Actualité
Le 26 fév 2014

La ligne éditoriale : une ligne imaginaire pour l’éditeur ou pour l’auteur ?

Ah voici le courrier (fébrilité) : Nous vous remercions de nous avoir confié… bla bla bla mais « ...ne correspond pas à notre ligne éditoriale… ». Cette fameuse ligne éditoriale est prétexte à tous les refus, justifiés ou non. On peut désormais presque l’assimiler à une formule de politesse.
Pour publier un livre,il faut être dans la ligne éditoriale de la Maison d'édition.Pour publier un livre,il faut être dans la ligne éditoriale de la Maison d'édition.

Il y a six ans, confie Delphine Schilton, administrateur du site comitédelecture.com, une de mes amies avait adressé son manuscrit, "Voyageurs aux pays du Mékong", à une maison d'édition spécialisée dans le récit de voyage. Elle a reçu, en guise de réponse, une lettre type : "Nous sommes au regret de vous informer qu'une telle publication n'entre pas dans nos projets éditoriaux actuellement. En effet, nous sommes spécialisés dans le domaine du voyage, et plus particulièrement en Asie".

Alors qu’est-ce donc cette fameuse ligne éditoriale ?

C’est évidemment l’identité de toute maison d’édition rendant un contenu public, c’est aussi l’élément fondateur de toute publication sortie par une Maison. Ou encore la ligne de conduite de l’éditeur mais aussi la ligne des lecteurs, ce qui les rend fidèles. Oui mais encore ? En un mot c’est la cohésion. Oui mais…

Attention la ligne éditoriale, ça existe. Mais la définir, c’est se déterminer. Et se définir c’est aussi se fermer. C’est donc aussi risquer (entre autres) de rater de vraies opportunités. C’est pourquoi ces lignes sont si floues, discontinues parfois même jusqu’à être gommées…

Qui se risquerait à rater le coup du siècle au nom de sa ligne. Un écart peut-il vraiment nuire au régime ?

Quand on parle de petits éditeurs est-ce que la ligne se floute davantage encore ? Quel est celui (incluons les grands après tout) qui refuserait un manuscrit susceptible de remporter le prix Nobel ou faire de l’argent tout simplement, au nom d’une ligne éditoriale franchie. Franchement ?

Il serait intéressant de savoir quelle maison d’édition refuserait d’éditer le prochain L.A .James ? Vous ? Si vous étiez éditeur ?

Christophe Lucius

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Pour ceux qui lisent l'anglais, voila un lien vers un site que j'avais visite par hasard quand j'essayais d'envoyer mes manuscrits a des editeurs. C'est a mourir de rire et decrit la facon, pour un stagiaire, de passer le moins de temps avec les manuscrits de la "sluch pile" qui represente les manuscrits non sollicites par les editeurs anglo-saxons (ceux qui ne sont pas envoyes par des agents). http://www.sffchronicles.co.uk/forum/8890-how-to-avoid-the-slushpile.html
Publié le 08 Mars 2014
Vous savez tres bien aussi qu'a de tres tres rares exceptions, les lettres de refus sont des lettres types qu'une personne envoie mecaniquement a tous les manuscrits envoyes (quand les manuscrits sont envoyes par la poste). L'une des lettres types fait rference a la ligne editoriale, l'autre indique que le nombre de manuscrits publies par annee a ete atteint, etc... et parfois celui ou celle qui met la lettre dans l'enveloppe se trompe de pile et met la mauvaise lettre... :) Un exemple assez drole d'une lettre type que j'ai recu il y a 6 ans maintenant, des editions Grasset: Madame, mademoiselle monsieur (oui, oui, les trois et pas de nom!) Nous avons lu avec attention le/les manuscrit(s) que vous nous avez propose(s).... (singulier ou pluriel, mais pas de titre!) Malheureusement notre production tres limitee ne nous a pas permis de le/les retenir.... Et il s'agit donc bien d'une lettre type ou ni le titre du livre ni mon nom ne figurent.
Publié le 08 Mars 2014
À de rares exceptions près, et si vous avez fait votre boulot d'étudier les éditeurs auxquels vous envoyez votre manuscrit, un bon manuscrit sera toujours plus ou moins dans la "ligne éditoriale". Quitte à en changer si le manuscrit plait vraiment. Ou, un scénario beaucoup plus fréquent, à vous demander de changer votre livre pour le faire "entrer dans la ligne". Genre : J'aime beaucoup votre style mais j'arrête le polar et je lance une collection de romans historiques, si vous pouviez changer votre polar en roman historique... Un éditeur peut changer d'avis s'il est conquis. Ou vous demander de réécrire votre livre ou de le changer. Leur rôle n'est pas tellement de trouver de bons textes que de recruter de bons poulains pour leur écurie. Votre manuscrit, c'est tout pour vous mais pour eux c'est juste un CV. La vraie question est : "Est-ce que j'ai envie de publier ça? Est-ce que je vais dévouer une partie de mes ressources à lancer cet auteur qui va me coûter plus d'argent qu'il ne m'en rapportera en espérant que dans quelques années cela puisse payer ?" Et souvent, si vous n'êtes pas pistonné, c'est le stagiaire numéro deux qui va devoir prendre cette décision. Il faut que votre manuscrit soit très, très bon pour passer les barrages. Le nombre de "ligne éditoriale" que vous allez prendre dans la gueule dans votre collection personnelle de lettres de refus tient en grande partie à cela. Ce n'est pas tellement de savoir si l'éditeur a fait son travail d'éditeur, c'est plutôt à vous de vous demander si vous avez fait votre travail d'écrivain. Si vous partez avec ce point de vue, je pense que vous avez une meilleure chance d'entrer dans cette étroite ligne qu'on dit éditoriale.
Publié le 06 Mars 2014
J'ai entendu dire qu'un des rares editeurs a envoyer un refus personnalise presque a chaque fois est l'editeur Le Dilettante. Mais il faut etre pres a accepter des critiques tres dures parfois. J'avais envoye mon manuscript, mais maheureusement ils m'avaient juste dit qu'ils ne publiaient pas de romans jeunesse. Si certains d'entre vous veulent essayer, je pense que la reponse ne devrait pas etre "pas dans notre ligne editoriale" :-)
Publié le 03 Mars 2014
Je crois que la ligne éditoriale cache les lecteurs de la maison d'édition. Si vos lecteurs ne sont pas particulièremnt des lecteurs du genre du livre de LA James, votre maison ne publiera pas son livre car elle n'a pas le lectorat qui correspond. C'est aussi simple que ça, non ? ;-) Bon weekend à tous.
Publié le 28 Février 2014
En fait c'est tres simple. Le nombre moyen de livres vendus pour un nouveau roman est de quelques centaines. Des romans qui soit-disant ont ete choisis pour leurs qualites... Et bien pour ma part je suis persuade que si une maison d'edition prenait au hasard 2 ou 3 romans sur une pile de manuscripts, elle en vendrait exactement le meme nombre, c'est a dire quelques centaines.
Publié le 28 Février 2014
De même pour J.K. Rowling. Elle a tout de même été refusée par plusieurs éditeurs avant d'être enfin publiée et finalement, c'est le plus grand succès du monde...
Publié le 28 Février 2014
Il est certain que si quelqu'un envoie un roman du type "50 nuances de Grey" a une maison d'edition qui publie uniquement des recueils religieux, la phrase"ne correspond pas a notre ligne editoriale" prend tout son sens. Mais si, comme c'est souvent le cas, elle provient d'une maison d'edition generale alors c'est plus difficile a avaler... :) Il me semble au contraire que les plus petites maisons d'editions ont plus souvent une ligne editoriale assez precise qui correspondra a une "niche", et qui permettra d'etre plus efficace. Est-ce que vous y croyez vraiment a ces maisons qui "flairent" le prix Nobel ou le best seller mondial? Regardez Houellebecq (pas de prix Nobel je sais, mais un joli succes de librairie) refuse partout pendant des annees. Qui etaient donc les "editeurs" qui ont tous refuse cet auteur?
Publié le 26 Février 2014