A l’issue du sommet de la Francophonie à Madagascar, le bilan s’impose. Selon Michaelle Jean, sa secrétaire générale, la progression des locuteurs français a augmenté de 15 % sur le continent africain en 2 ans. On parle la langue sur les cinq continents dans 84 états qui comptent globalement 900 millions d’individus.
Une langue commune pour harmoniser, pacifier, communiquer
Outre la coordination économique, sociale, diplomatique, politique, l’existence d’un espace linguistique de langue française est propice aux échanges et à l’enrichissement mutuel, à la diffusion d’une culture qui va au-delà des éspérances... Preuve en est, le choix par de nombreux intellectuels de la langue francaise comme vecteur d’expression.
Ces étrangers qui écrivent en Français.
Inutile de mentionner Andreï Makine, (Prix Goncourt 87) et Dimitri Bortnikov récemment célébré par la critique francaise. Rappellons seulement que la tradition est bien ancrée. Déjà l’écrivain et philosophe roumain Cioran est passé par la langue de Molière pour parachever son œuvre nihiliste et apocalyptique.
Que le français soit adopté par conviction, passion, par défaut, par colonisation, par exil ; ils sont nombreux à l’avoir choisie : de l'Irlandais Samuel Beckett, au Tchèque Milan Kundera, de l'Espagnol Jorge Semprun aux marocains Driss Chraïbi et Tahar Ben Jelloun ou encore les Algériens Rachid Boudjedra, Yasmina Khadra. Enfin citons notre roumain national Eugène Ionesco, académicien.
Comment ne pas conclure par les propos de la Slovène Brit, qui écrivait originellement en Hongrois et qui fait dire à l’un de ses personnages dans son dernier roman :
«Il y a un attrait aussi dans le fait d'écrire dans une langue qui n'est pas la sienne. On mise sur sa vulnérabilité, on expose ses faiblesses, on enlève le vernis. C'est une façon de dire: voilà ce que je peux faire. Je n'ai pas de papier cadeau, je n'ai que des cadeaux.»
Très beaux, les cadeaux en effet...