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Le 12 aoû 2015

La poésie aujourd’hui : déclin ou renouveau ?

Si les académistes purs et durs considèrent que la poésie dans sa forme originelle meurt ; les poètes sont toujours vivants. Kyril D. témoigne de son rôle, de son essentialité, et de son rayonnement.
Découvrir la poésie là ou elle est.Découvrir la poésie là ou elle est.

Le XX me siècle a-t’il relancé la poésie ou tué ses fondements ?

J’aimerais, par une courte parenthèse, délimiter ce que l’on pourrait nommer « l’histoire » du genre poétique et de son actuelle mutation.

Il sera plus simple de se concentrer sur le XXe siècle qui connut les nombreux ébats surréalistes, dans lequel le genre poétique fût libéré de ses formes les plus traditionnelles : un travail fantaisiste de la  rime, une longueur impaire du vers, les jeux typographiques ainsi que la prose et l’abandon du sonnet (longtemps conservé par les symbolistes) vinrent donner un souffle de modernité que l’on retrouve encore aujourd’hui.

Enfin on connut l’extinction des ultimes courants poétiques qui nous amène majoritairement à deux interprétations contraires : la première que je ne soutiendrais pas, admet que le genre poétique fût délaissé et mené à son terme ; et la seconde envisageant une poésie libre d’elle-même, libre de son histoire qui finit par la restreindre à un cadre qui, je pense, ne lui convenait pas.

La poésie de nos jours : elle doit prendre ses libertés et respecter un périmètre.

Bien que celle-ci constitue un genre, elle ne se plie pas pour autant à des contraintes de formes et de style. Puisque un texte prosaïque peut revêtir d’une nature poétique, je ne saurais aujourd’hui nommer « poésie » ce qui détient un caractère poétique ; sinon je pourrais faire d’une pièce de théâtre ou d’un roman particulier une poésie mais à ce moment-là, tous les genres se confondraient sans réelle intelligence.

Le terme « poésie » semble avoir acquis une signification excessivement large et ne suffit donc plus à distinguer un texte d’un autre. C’est pourquoi il serait judicieux d’employer, par besoin de précision, des noms communs auxquels on attacherait l’adjectif « poétique » afin de définir ce que l’on ne saurait cibler au travers du seul nom « poésie ». Comme cette même poésie s’exprime par différentes manières au sein d’un même texte, il me paraît réducteur de qualifier l’ensemble de l’écrit « poétique » au lieu de ne souligner que le style ou les thèmes choisis.

Ainsi il ne me reste qu’à supposer que l’actuelle poésie n’apparaît que subtilement au sein d’un texte, si celui-ci n’est en rien destiné à être habillé de l’étiquette « poésie » ; mais aussi que de  cette même manière elle perdurera à jamais aussi bien à travers d’autres genres que par elle-même et que seul l’anéantissement de toute littérature (et entre autre du langage) viendrait à lui ôter son existence écrite, sans pour autant la dénaturer puisque à la base une poésie est sensation qui subsiste en l’humanité.

Pourquoi écrire de la poésie aujourd’hui ?

Il est appréciable de concevoir soi-même quelque chose puisque cela nous amène à nous identifier, à nous interroger, à user de nos compétences. Je doute que rester spectateur devant ce monde nous soit profitable, puisque cela reviendrait à nous gâcher, à ne pas vivre. Il y a bien sûr exister et vivre, et en produisant je vis puisque j’interagis avec la vie en essayant de la composer différemment, en participant à son évolution. Je peux bien sûr vivre sans poésie, mais celle-ci me permet de produire autrement, dans le domaine de l’Art, en dehors des contraintes sociétales. Si cet épanchement artistique ne poursuit aucun projet mais plutôt un plaisir, il n’est pas pour autant un divertissement. Ce que j’exprimerai par écrit sera lié à mes pensées, et il m’est plaisant d’édifier en poésie ce que je ne saurais communiquer autrement. Ainsi je solidifie dans un autre domaine ce qui ne serait resté que vapeur dans un autre, j’établis une harmonie et une logique qui sans rédaction seraient restées un chaos. Et bien sûr, nous sommes comblés à partir du moment où l’ensemble de nos activités nous suffit, et je ne pourrais m’en tenir aux poèmes si je n’avais par exemple à mes côtés la philosophie ou la peinture.

Kyril D.

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