Actualité
Le 31 Jan 2014

Quel livre pour demain ?

Le monde traditionnel de l’édition est appelé à muer rapidement sous peine d’extinction rapide. Mais le cadre culturel, commercial, technologique et créatif du numérique est encore imprécis. Ne vend-on pas la peau de l’ours sans même savoir si l’espèce n’a pas disparu ? Où se trouve la caverne…c’est là que se situe le débat. Nous l’avons l’observé, écouté et exploré. Et en voici quelques conclusions, tirées de notre présence au Salon "Demain le Livre".
Quel livre pour demain ?Quel livre pour demain ?

1.Le livre papier est-il destiné à disparaître ?

Dans ce domaine, c’est très certainement le chercheur indépendant en prospective du livre, Lorenzo Soccavo, qui apporte l’éclairage le plus riche de sens. Il remonte à l’invention de l’imprimerie. Lorsque celle-ci est apparue, nous rappelle-t-il, les anciennes formes de livres type codex ou rouleau ont continué à coexister avec le livre imprimé, et ce durant 400 ans. Donc pas d’inquiétude pour les afficionados du papier : nous ne le verrons pas, le temps où le livre papier ne sera plus. De multiples dispositifs de lecture vont sûrement coexister durant plusieurs siècles. 
 

2.Progrès ou catastrophe ?

En France, le marché du livre est chouchouté et les éditeurs très protégés. Citons bien sûr la fameuse loi du prix unique du livre…Que disent les éditeurs ? Ils sont bien sûr solidaires de ces pratiques protectionnistes. L’état français interdit à Amazon d’offrir les frais de port (une pratique qui avantage beaucoup les lecteurs !). Un bien pour un mal pour un bien.

En France, le progrès est complexe. On l’appelle, on le freine, on protège les nouveaux faibles. On peut supposer qu’inévitablement le marché reprendra ses droits.
 

3. Qui a peur du grand méchant Amazon ?

Deux fois lors de cette journée, a été répété avec un air mi-amusé, mi-terrifié : « Amazon peut d’ores et déjà pré-commander votre livre avant même que vous ne passiez réellement commande ». Et oui, leur base de données leur permet assez aisément de savoir quel livre va intéresser quel lecteur…

Consternant ! Quand on pense qu’on ne laissera aucune chance au marketing de l’offre (aux nouveaux livres) de se faire un marché (de séduire de nouveaux lecteurs).
 

4. Euh, il faut faire quoi alors ?

D’un côté l’état français maintient les acteurs du monde du livre sous une bulle, de l’autre Amazon ne cesse de les bousculer. Vont-ils se décider à agir ?

Oui ! « Le net génère 17% des ventes de livres, il faut que nous ayons une visibilité sur le web, une vitrine. » Une vitrine, répètent-ils… Mais une boutique Gallimard ne vendant que des livres estampillés Gallimard, comment pourrait-elle concurrencer l’offre pléthorique d’Amazon et surtout la recommandation de leurs lecteurs ? Car on le sait, avant l’inévitable dernière étape de concentration des maisons d’édition, les querelles de chapelles font rage et il n’y aura pas d’entente possible pour contrecarrer Amazon.
 

5.La nécessité d’un nouveau marketing ?

Oui, ils le savent, ils ne pourront plus vendre les livres de la même façon…inonder les journalistes, espérer une bonne couverture presse…non, la vente des livres de demain ne sera plus uniquement verticale. On ne se laissera plus faire par un critique littéraire un brin hautain revendiquant des goûts pour une littérature  imposée.

Alors que faire ? Ils commencent à le savoir : cultiver les blogueurs dans le sens du poil, organiser des opérations « masse critique » sur Babelio…Avant même qu’un livre ne sorte, il doit réunir sur la toile, un flot de commentaires lecteurs qui vont stimuler la vente.

Comment vont-ils faire concrètement, alors que cela fait des dizaines années qu’ils se sont détachés imperceptiblement du goût et des demandes de leurs lecteurs ? Peut-être se fier en amont à des plateformes comme monBestSeller ? Pourquoi prendre un risque sur un auteur quand il a déjà pu réunir autour de lui des milliers de lecteurs ?
 

6. Moins de risque, plus de fric… vraiment, ils y pensent ?  

Comme un pavé dans la marre, cette phrase tombe au milieu d’une des conférences : « nous pensons sérieusement à vendre les livres aux lecteurs avant de les imprimer». On imagine que pour les éditeurs, ce modèle, qui s’apparente à de la souscription, leur évitera les 40 % annuel de mise au rebus (destruction des invendus). Mais pour les auteurs, sera-t-il vraiment intéressant à l’avenir de passer par un éditeur ? Et que devient le métier d’éditeur s’il n’y a plus de pari sur les talents ?

Alors, demain le livre ? Nous ne sommes vraiment pas sûrs que les acteurs traditionnels du marché soient les seuls interlocuteurs. Nous savons bien que ceux qui inventent vraiment le monde du livre de demain, c’est vous : les lecteurs et les auteurs, curieux de découvertes et de nouvelles expériences, hors des sentiers battus !

Et monBestSeller.com est la pour prendre votre pouls.  
 

Stéphanie Vecchione
Avec la contribution et les conseils éclairés de Christophe Lucius

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Merci pour cet article très intéressant. Il est certain que le monde du livre est actuellement en pleine mutation. Je regrette chaque fois d'entendre que de petites maisons d'éditions sérieuses ferment leur porte. Car il y a les géants et nous, passionnés qui tentons de sortir notre épingle du jeu mais cela devient de plus en plus difficile. Nous ne sommes qu'un parmi des milliers ! Merci à MonBestSeller de participer à cette mutation du livre pour l'amener dans une nouvelle direction, car grâce à vous, même si nous restons de très petits auteurs vous nous offrez une visibilité non négligeable ! Le principe de MonBestSeller est à mon humble avis, l'avenir des auteurs !
Publié le 31 Janvier 2014
Le problème, c'est qu'il y a de plus en plus d'écrivains et, peu à peu, de moins en moins de lecteurs. La lecture sur liseuse aura une grande place, mais beaucoup d'éditeurs français n'ont pas compris qu'il n'y a pas de marché à 8 ou 10 € le PDF. Lulu, qui, à ma connaissance, est le plus important publieur mondial, propose les siens (et donc certains des miens) à 3 ou 4 €. Idem pour les livres papiers. Pour 350 pages, on m'impose un prix de 32 €. A ce compte-là, même ma famille se désiste ! A vouloir trop gagner, on perd. Cela me rappelle la vente de partitions. Vous voulez acheter une sonate de Beethoven, il n'existe que des cahiers en comprenant 16, voire les 32. Dans ce cas, il ne faut pas s'étonner si le public fait des photocopies.
Publié le 31 Janvier 2014
Très intéressant, Et l'auteur ? quant-à lui ne sait plus que faire. Que les éditeurs ne viennent pas pleurer, ils sont si frileux qu'ils sont en train de loupé le train en marche. User du papier et dépenser pour des frais d'envoi pourquoi ? pour des manuscrits qui ne verront sûrement jamais le jour ! parce qu'ils ont peur de s'investir sur un nouvel auteur! Aller! le mieux... se faire éditer à compte d'auteur ? c'est la plus grosse arnaque qui soit ! Quitte à dépenser de l'argent autant que ce soit pour de l'auto édition avec toutes les nouvelles plates formes qu'il y a sur Internet, il y a moyen de se faire connaitre, au moins le peu que l'on vend (au début) ça rentre directement dans notre poche. C'est la solution que j'ai choisie et que je conseil, Il y a sur Internet suffisamment de sites qui donnent d'excellents conseils à ce sujet. Quoi Qu'il en soit, le livre a encore un bel avenir devant lui, quant-aux éditeurs c'est une espèce en voix de disparition. L'édition sera virtuelle, fini le monopole! Mes amitiés à vous et tous les auteurs de MonBestSeller. Marine Calvayrac
Publié le 31 Janvier 2014