Trierweiller : la thérapie par l'écriture. Je n’ai pas envie de la vilipender, non pas par esprit de contradiction mais parce que cela dépasse le phénomène du « coup littéraire ». C’est le reflet de notre Société et de l’écrit qui l’accompagne. C’est un cri hasardeux et strident, dans le champ des média, pour ravager bien sûr, mais pour se réparer surtout, faire son deuil et entrer dans l’espace d’une convalescence.
Je n’ai pas envie de la vilipender car monBestSeller.com auraient reçu ses écrits, sans censure avec bienveillance (Il y a quelques Valérie Trierweiller sur le site) . Et aurait laissé les lecteurs critiquer, commenter, apprécier. (Certes nous n’aurions pu verser les « avaloirs »)
Ecrire, c’est ne pas dire. La force de la transmission est plus forte, on en voit l’effet ; elle permet, faut-il croire, d’apprivoiser les doutes, de dompter les souffrances. L’écriture est un miroir, elle renvoie à sa propre image et permet de s’interroger. Car le miroir interroge, on s’y lit, on s’y décripte. Valérie Trierweiler se distribue le rôle de la victime, à juste titre sans doute, mais là n’est pas la question. La question est celle de la guérison, la sienne. Ce livre existe pour ça.
L’écriture pourrait être un fil de vie qui se manifeste au jour le jour pour témoigner de tous les accidents de la vie. Elle permet de reprendre sa respiration dans les évènements les plus graves et marquants : la rupture en particulier. Dans ce cas l’écriture laisse couler ce qui vient. Souffrances, colères, passions s’y manifestent en toute innocuité car dans un premier temps l’écriture est une lettre muette ou plutôt une lettre envoyée à soi même. Dés que l’intention de publication ou de partage se fait sentir, le narcissisme s’installe, car ce n’est plus la vérité qui importe, c’est l’image projetée de soi. C’est en cela que l’on soupçonne Valérie Trierweiler de déborder la vérité, ou de divulguer des vérités inutiles.
Par delà l’effet cathartique : « on vide la poubelle », qui agit comme une purge, il y a l’effet libératoire : « son compte est bon, la vérité est dite, que tous soient informés ! »... Puis l’effet miroir, mais aussi la découverte de « ce qu’on n’a pas consciemment mis dans ses propres écrits.». Et c’est là sans doute la dimension « suicidaire » de ce type d’ouvrage. Car, à cause et grâce au succès, l’auteur lui-même n’en mesure pas la portée.
Dés qu’on écrit, l’ambition littéraire nait naturellement. Et si l’on écrit pour soi d’abord, rapidement la volonté du partage se fait sentir car si l’écriture facilite la compréhension de soi-même; elle réclame la compréhension des autres. Les petits arrangements avec l’objectivité commencent là.
«Les paroles disparaissent, les écrits restent». En écrivant, on donne une existence à ce que l’on pense. Sur le papier, la mémoire ne nous encombre plus l’esprit, il en est le dépositaire. Il faut respecter toutes formes d’écrits, même s’ils sont parfois maladroits. Car comme le dit Marguerite Duras « Ecrire, c'est se taire. C'est hurler sans bruit ».
Christophe lucius
Vous avez un livre dans votre tiroir ?
Publier gratuitement votre livre
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…