Actualité
Du 24 sep 2020
au 24 sep 2020

Cyclisme et littérature

Pourquoi les écrivains s'intéressent-ils au cyclisme et particulièrement au Tour de France ? Le Tour est une matière idéale pour les écrivains, puisqu'il produit un récit vivant sur le drame et la joie, l'effort et la récompense, l'injustice et la chance. L'imaginaire en est nourri, et la course imprévisible éperonne les esprits. Chacun construit l'histoire à sa manière, les écrivains en tête
Tour de France : un récit vivant sur le drame et la joie, l'effort et la récompense, l'injustice et la chance.Tour de France : un récit vivant sur le drame et la joie, l'effort et la récompense, l'injustice et la chance.

Le Tour de France s’est terminé sur une note d’amertume. Les Français amateurs de vélo se sont fait traités de bidochons, l’épreuve a  été qualifiée de machiste et polluante par un Maire important, les enquêtes de dopage vont bon train. La fin de la fête est morose.
Et pourtant, le dernier grand événement sportif gratuit, populaire et ouvert à tous qui incarne la France des territoires est une célebration des régions, des villes, des populations, des villages. C'est une fête qui rassemble.
Les écrivains ne s’y trompent pas

Pourquoi le Tour de France est-il une source d'inspiration pour les écrivains ?

Le Tour de France a beaucoup inspiré les plumes car ses épreuves se déroulent dans le temps et s’inscrivent idéalement dans un schéma narratif. Le vélo dit vitesse, progrès et surtout cette magie du dépassement qui fait de l’être humain un héros unique. C’est aussi une autre vision de la France, une autre vision de la route, une autre vision des villages et des gens. Une vision qui unit, une vision qui réjouit.

En réalité, écrire pour et sur le Tour de France consiste à sublimer le récit en feuilleton autour d’une épreuve de longue durée. Générer et entretenir le suspense, c’est l'un des devoirs des écrits. Exercice Idéal pour un écrivain, une création littéraire suivie et tendue pensée pour faire vendre du récit, bien sûr des journaux et pourquoi pas des livres.
Parmi ces suiveurs, il y avait Albert Londres ou Antoine Blondin. Fottorino lui aussi, ancien Directeur du Monde s’y est interessé de près, participant même à l’épreuve.

Antoine Blondin, écrivain et chroniqueur un temps au journal "L’Équipe", a su décrire les sur-hommes du Tour, leurs exploits, et toute la vie joyeuse et tourmentée des étapes..

il a raconté autrement une autre France, celle des villes et des champs, des paysages et son feuilleton estival captivait les foules, plus encore que les résultats des étapes. Le Tour de France a donné l’opportunité à Antoine Blondin de décrire les géants et les oubliés de l’épreuve avec la même passion et le même talent : Bobet, Merckx, Hinault et toute l'épreuve humaine des inconnus
« Je savourais la ferveur qui s’attachait à notre transhumance. Elle nous rappelle que l’art de vivre est d’abord un système de communication des êtres. » déclarait-il. « La France est belle quand elle se déploie sous nos pas », concluait-il, s’adressant à tous les lecteurs assis avec lui dans les voitures qui suivaient la course.

Le reportage d'Albert Londres de 1924, a transcendé les souffrances endurées par les coureurs du Tour de France, en expliquant la souffrance de ces héros : cocaïne pour les yeux, chloroforme pour les gencives. Et des pilules. "Nous marchons à la dynamite".

Albert Londres et le Tour de France, c’est aussi un mythe. Le prince des reporters, qui, ignorait presque le mot vélo, deviendra par le «Petit Parisien» le créateur du mythe des «forçats de la route». Et le Tour de France, une matière importante pour révéler son talent mais aussi de ceux qui ont fait et font le Tour.

Plus récemment, Fournel dans son ouvrage « Anquetil tout seul » philosophait sur les coureurs cyclistes. C’est un attelage homme-machine déclare t'il, et il ajoute c’est la définition même de la culture. L’animalité et la technique, le domptage et le courage, la stratégie et la psychologie sont en effet de bons ingrédients pour une recit épique inspiré.

Concluons avec Maurice Leblanc par une élégante formule : «Ce qu'il y a de merveilleux avec le Tour, c'est qu'il n'y ait pas besoin d'y assister pour voir.». 
C'est certain : quand la légende prend le pas sur l’événement et ses acteurs, c'est qu'elle est un mythe. C'est écrit.

Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

Bonsoir mon copain@De Vos Philippe. Je vous rejoins sur toute la ligne dans votre présent commentaire et sur toutes vos lignes, ailleurs. Bonne soirée à vous. Cordialement. Fanny

Publié le 28 Septembre 2020

@FANNY DUMOND C'est un plaisir d'avoir ce reour de lecture sur mon commentaire. Merci et excellent début de semaine à vous.

Publié le 28 Septembre 2020

Bonjour@Marius Youssouf Vous touchez du doigt l'incompréhension de certaines personnes sectaires et notre liberté fondamentale d'apprécier, par exemple, onze types qui courent après un ballon, deux autres qui échangent des balles sur un court de tennis, un peloton qui s'escrime dans les montées et les descentes en se tirant la bourre ou bien, comme l'une des mes proches, qui me reprochait de ne pas tricoter et que je perdais mon temps à bouquiner ! Et alors, en quoi ça les regarde ce que nous faisons de notre vie à tous ces donneurs de leçons ? Outre les performances des cyclistes, je pense que vous appréciez, également, de découvrir les paysages de notre si belle France. Merci à vous, Marius de nous avoir fait part de vos impressions et de la réalité en la matière sur le continent africain. Vive le sport qui inspire de belles pages littéraires ! Belle journée à vous ! Cordialement. Fanny

Publié le 28 Septembre 2020

Certains en Afrique trouvent "bizarre" que, chez les Français, tout un village se mobilise pour le passage des cyclistes sur leur terre, qui ne dure que quelques petites minutes. En 2017 je suivais le tour de la France à la télé et ma grand-mère m'a traité de fou"comment tu peux passer plus d'une heure à regarder les gens qui ne font que passer à vélo? Vraiment toi tu es fou". Je ne lui en voulai pas parce qu'elle ne pouvait pas comprendre le plaisir qu'on peut ressentir en voyant l'échappée de quelques uns, les attaques, les montées, les descentes, le changement à la seconde des classements...Oui, tout cela est sujet à roman, tout cela peut inspirer des belles histoires, épiques ou tragiques, comiques ou pathétiques. Sur mon continent il n'y a que le Rwanda, le Burkina, le Gabon et le Cameroun qui organisent des vrais tournois de cyclisme. L'Afrique du Sud et l'Ethiopie ont des très bons cyclistes. Mais en général, ça reste un sport pas assez pratiqué.

Publié le 27 Septembre 2020

Un immense BRAVO à Julian Alaphilippe !

Publié le 27 Septembre 2020

Le samedi 22 juillet 1967, tonton Claude ferme un moment son épicerie. Vous pensez bien que lui et mon petit père ne vont pas rater cette étape du Tour de France qui, pour une fois, passe à Clermont-Ferrand. La veille le peloton a gravi notre mythique Puy de Dôme et nous avons suivi ses efforts sur le petit écran en noir et blanc. Nous voici donc tous agglutinés sur le balcon de tonton qui donne sur l’avenue de la Libération. Que de monde dans cette avenue froide et moche qui aboutit place de Jaude ! Certains ont sorti leurs pliants, d’autres se bousculent pour avoir la meilleure place. Et nous, tout heureux, sommes aux premières loges. Lorsque la caravane arrive, enfin, c’est la liesse du haut en bas de l’avenue. Quelle agitation ! Que de bruit ! Que de flonflons ! Les gamins et même les grandes personnes courent dans tous les sens et se précipitent pour attraper les gadgets que leur balancent les publicitaires, du haut de leurs véhicules. Tonton et Papa se penchent sur la balustrade quand tout à coup, ils crient : je le vois c’est lui, c’est Roger Pingeon ! Il passe devant nous et je n’ai jamais vu mon Papa autant émerveillé, autant excité. Puis, quelques instants plus tard on entend : Allez Poupou ! Allez Poupou ! Allez ! Il s’agit du si célèbre Raymond Poulidor, celui qui est toujours deuxième. Le reste du peloton défile devant nous et voilà… c’est fini. Tonton Claude rouvre son épicerie et sert une cliente qui lui demande un morceau de Saint-Nectaire. Je le vois faire une grimace, car je sais qu’il est allergique à l’odeur du fromage. C’est fort, ça, pour un Auvergnat !

Publié le 27 Septembre 2020

Le vélo, le ballon... les plus belles pages (sinon les seules) sont écrites au passé.
Merci : sans télé ni radio, j'apprends grâce à cette tribune que la boucle 2020 est bouclée.

Publié le 25 Septembre 2020