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Le genre littéraire Fantasy : un genre longtemps boudé aujourd’hui plébiscité
La plupart des genres littéraires manquent de lecteurs. Dans la fantasy, c’est l’inverse, on manque d’auteurs, tant la passion dévoratrice de ses fans en font consommation.
La Fantasy est un genre qui a été longtemps écarté par les grands éditeurs. Considéré comme une littérature dédiée aux enfants et aux adolescents, il a fallu attendre 2005 pour que des collections de poche soient entièrement consacrées à ce type de littérature : Le livre de poche, Le Seuil, Calmann-Lévy, Pocket, Fleuve noir. Le public des enfants s’est considérablement accru grâce à la bande dessinée ou les jeux vidéos. A ceux-la, s’est ajouté le retour nostalgique des adultes.
Tolkien et les principaux auteurs fantasy font appel dans leurs livres à des notions élémentaires comme la lutte entre le Bien et le Mal, introduisant des qualités essentielles comme la liberté, le courage, l'amitié. Universelle dans ses valeurs, la fantasy est un genre littéraire qui séduit toutes les générations de tous âges et de tous sexes. Condition nécessaire indispensable : avoir gardé une âme d'enfant. En France, les éditions Bragelonne dominent, avec près de 2 millions d’exemplaires vendus depuis sa création, avec un paradoxe : celui de ne pas avoir de concurrence. Donc d’être plus représentatif d’une maison d’édition que d’un genre littéraire.
Qu’est ce que la fantasy ?
Le mot fantasy n'a pas de véritable équivalent en français. On peut essayer de le traduire par le terme "féerie" ou « merveilleux ». C’est un essai de qualification qui désigne à la fois l'univers de Tolkien, de Harry Potter ou de Twilight, réunissant des publics larges, mais des univers hétéroclites. La magie et les éléments surnaturels sont essentiels dans les oeuvres de fantasy. L’inspiration médiévale, souvent épique prend place à des époques reculées et décalées. Peuplés de créatures fantastiques, incarnant des mythes oubliés, ces mondes parallèles font vivre aux héros des épopées dans une atmosphère de magie. Ici l'héroïsme, dans une nature préservée, est une valeur sacrée. À l'inverse, du fantastique qui s’incarne par l’introduction du surnaturel dans un cadre réaliste et quotidien, la fantasy impose les univers "surnaturels" comme évidents et normaux aux lecteurs. Le roman de fantasy s’assimile alors à un conte merveilleux, voire un conte de fée. La fantasy répond ainsi à des besoins vitaux : le renoncement au monde réel pour un monde imaginaire. On s’identifie alors à des héros symboliques, en lutte contre les monstres, dragons et consorts, qu’on doit combattre par la ruse essentiellement, par la force quelquefois...
Le saviez-vous ?
Le terme serait né aux États-Unis avec la revue The Magazine of Fantasy en 1949. Genre littéraire d’abord, il a désigné une forme d’art, de jeu (jeu de rôle et jeu vidéo notamment), de cinéma et de musique. On parle aussi de fantasy médiévale pour les récits présentant des univers de type médiéval où coexistent des héros, guerriers, sorcellerie, cultures anciennes et éléments surnaturels. Le terme médiéval-fantastique est né de ces fusions.
Les origines du genre littéraire fantasy.
A partir du XVème siècle, les contes de la Renaissance peuvent être considérés comme la source du mouvement de la fantasy contemporaine. Elle prend le plus souvent la forme de roman, de nouvelle, ou de suite romanesque, et puise ses inspirations dans l’histoire de l’imaginaire de l’Antiquité, du Moyen âge et même dans les textes religieux : Bible et Coran.
L’expansion du genre fantasy.
La fantasy explose dans les années 50 avec Le Seigneur des anneaux (1954), qui incarne l’essence du roman médiéval-fantastique. Ce livre n’est traduit aux éditions Bourgois qu’en 1972. Tolkien opère une refondation et une relance du genre en le rendant extrêmement populaire voire universel. En France, il faut attendre 1994, Les Chroniques Crépusculaires de Mathieu Gaborit (1995) et Le secret de Ji de Pierre Grimbert (1997) pour consacrer le genre.
Quelques titres référence de romans Fantasy : romans et cycles principaux.
Le Hobbit de J.R.R Tolkien, Stock.
Fondateur de la fantasy dans le U.K.
Conan Le Barbare (titre original Conan the Barbarian, de Robert E. Howard, J.-C. Lattès,1980.
Fondateur de l’heroic fantasy dans la littérature américaine.
La Tour sombre de Stephen King.
Disque-monde de Terry Pratchett, L’Atalante, 1993.
Cycle fondateur de la fantasy humoristique
Un monde magique de Jack Vance, J'ai lu, 1978
. Roman américain de la science fantasy.
Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien, Christian Bourgois, 1976.
(200 millions d’exemplaires).
L’Histoire sans fin de Michael Ende, Stock, 1984.
Roman fondateur de la fantasy allemande.
Les sous-genres de la Fantasy.
La fantasy est composée de nombreux sous-genres dont les définitions, en mouvement constant, changent et font l'objet de querelles entre critiques littéraires, libraires et éditeurs, chercheurs et fans.
>> Le médieval fantastique, inspiré du fantastique
>> La fantasy urbaine qui prend place dans un espace urbain, moderne et stylisé
>> La fantasy orientale où l'Orient ou l'Asie sont le cadre du déroulement des légendes
>> La fantasy historique qui se saisit d’époques variées en y intégrant la féerie
>> La fantasy arthurienne, librement inspirée de la légende arthurienne
>> La space fantasy qui déplace l'univers médiéval dans l'espace et sur d'autres planètes
>> La fantasy animalière où les personnages sont des êtres mi–humains, mi- animaux
>> La fantasy mythique inspirée des légendes et des contes
>> La Science fantasy ou technique et technologie se mêlent à des éléments antiques ou médiévaux.
Ecrire un roman de fantasy, 14 règles d’or à respecter pour tous les auteurs de roman fantasy.
Créer un monde : imaginer des monstres, de la magie, des châteaux médiévaux, des prophéties... Mais aussi de la technologie. La magie est aussi le centre nerveux d'un roman de fantasy. L'écrivain doit donc la travailler autant que possible.
1. Etablir des règles solides de la magie et les respecter. La magie doit obéir à des règles définies. Dressez la liste des lois magiques avant de les utiliser dans votre roman, et respectez-les tout au long de votre livre.
2. Limiter les règles de la magie. Si la magie est surpuissante et peut tout régler, il ne peut pas y avoir de récit impliquant pour le lecteur. Du vraisemblable, pas du vrai.
3. Créer une magie spécifique, nouvelle, particulière. Oubliez la baguette, de l’imagination que diable !
4. Créer une magie qui fait sens avec votre histoire.
5. Créer une magie aux résultats incertains. La magie est puissante, mais souvent difficile à dompter et dangereuse. C’est ce qui la rend excitante.
6. Créer une magie plausible, pas possible. Et parfois, enfreindre ces règles est le seul moyen de raconter une histoire vraiment fascinante.
7. Pas de troisième personne omnisciente. Les écrivains de fiction ont le plus souvent opté pour la première personne ou une troisième personne limitée. A la première personne, seul un point de vue est formulé. Souvent plus efficace.
8. Evitez les prologues autant que possible. Certains éditeurs expliquent qu'ils interrompent leurs lectures s'ils voient un prologue. G.R.R. Martin commence chaque tome du Trône de Fer avec un prologue, comme quoi les règles sont faites pour être enfreintes. Décors, conflits et protagonistes peuvent être définis par un prologue pour faciliter la compréhension.
9. Pas trop d’informations. Descriptions amoncelées, longues explications technologiques, dialogues artificiels vont harasser le lecteur. Vrai pour le roman fantasy comme pour le roman.
10. Les romans de fantasy sont souvent des séries. Trilogie (ou décalogie) épique sont la marque du genre. Mais ne vous forcez pas, une histoire en un seul volume peut être parfaite.
11. Le Portail Magique n’est pas le bienvenu. Les éditeurs sont peu fanatiques des portails magiques. Le lecteur plébiscite des histoires où le héros est plongé dans le monde magique (ou de science-fiction) dès les premières lignes.
12. Pas de voyage supraluminique. Notre maîtrise de la physique semble montrer qu'il est impossible de voyager plus vite que la lumière. Alors ne soyons pas dans le pays du réel mais dans le pays du vrai.
13. Pas de récit au présent. Beaucoup de professionnels disent que l’utilisation du présent n’est pas adaptée à la fantasy. Là encore, les contre-règles sont parfois intéressantes.
14. Pas de héros antipathiques. Comme pour le roman, si vous campez un personnage antipathique, vous aurez beaucoup de travail pour que le lecteur s'attache à lui malgré tout.
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