"Ce corps que mes mains avaient tant de fois parcouru en long et en large, dont j’avais prospecté le moindre centimètre carré. Il n’y avait que son vagin et son anus que je n’avais pas explorés. Tout le reste, je pourrais encore aujourd’hui le dessiner au millimètre près, les yeux fermés."
Non, @Constantin Malheur', je ne l'ai pas fait exprès. Pas plus que d'arriver 100e commentaire de votre Tribune. Ce sont les djinns qui s'amusent, je crois.
J'ai pensé à ce texte parce que tout récemment quelqu'un m'en a dit quelque chose qui m'a laissée baba (je vous le dirai en privé) à propos de Sonia, le personnage.
Vous savez, cette femme, je l'ai tant aimée que je ne peux qu'être heureuse qu'elle vive encore (ou enfin) à travers ce petit texte. C'est hallucinant de savoir avec certitude, que vous avez été l'unique personne dans la vie de quelqu'un, du moins pendant quelques années. C'est vertigineux, ça fiche la trouille.
Bon, on rira une autre fois.
Costaud ? Vous voulez dire que je pourrais vous battre au développé couché ?
Mais puisque vous en appelez à John Merrick... mon fatasme serait d'écrire comme Lynch filme.
Brèfle, si vous partagez toujours votre bois, je serais intéressée. Pas pour cette année, car j'ai déjà fait le plein. Disons l'année prochaine. ça vous va ?
Merci, aussi, pour votre sympathique message. Un de ces 4, je vais débarquer chez vous (dans votre bouquin ! cool !!)sans cier gare ou quoique ce soit d'autre d'ailleurs, afin de vérifier sur pièce que vous bien un vrai dingo comme vous l'affirmez, et non pas une de ces imitations qu'on trouve un peu partout.
(L'homme oublié d'Atropos et Le voleur de fruits sacrés, sont pas mal non plus. Mais je ne vous pousserai pas à la consommation).
A bientôt et Merci !
@catarina viti
Je me suis permis de publier des délires et des amusements et face à vos ouvrages je m'aperçois que votre structure d'écriture me pousse à me remettre en question.
ET PUIS NON ... je resterai dingo parceque c'est délicieux, etdoncetnéanmoins ... MY NAME IS JOHN MERRICK.
Il y a une vraie tendresse viandeuse, comme une reconnaissance de l'attirance pour l'âme sous le dégout de la chair ... ou pas.
Vous posez plein de questions sous-jacentes, j'aime.
Vu que je suis gentil aujourd'hui, profitons,
"La mère supérieure, dans son habit noir, se tient un instant en équilibre dans l'embrasure, avant de traverser la pièce en six pas qui font craquer le vieux bois du parquet."
Le baiser d'Irène .p.3
Ca! C'est de la description...il y a tant de phrases inutiles évitées, tant de précisions dans si peu de mots. Tout est dit et de manière concise.
Madame Catarina vous êtes costaud!
Merci @Bahloul. Part du réel et de l'imaginaire. Cette dame (elle s'appelait Mireille) a bien été ma patiente. De là à dire que presque tout est "vrai" dans cette histoire, je n'en sais rien. Nous n'écrivons jamais sur le réel, mais sur le souvenir de notre perception. Je garde un souvenir d'elle. De son petit morceau de zan de fin de séance. Un jour, en voulant le casser entre mes dents, j'ai fait sauter un petit bout d'émail à la crête de la première incisive droite. Chaque fois que ma langue passe sur cette anomalie, je pense à elle. Autrement dit, la "femme éléphant" ne me quittera jamais... sauf à perdre mes ratounes !
Bonjour @Catarina Viti. Je retrouve dans cette nouvelle votre justesse dans le style, les descriptions et les idées. Les scènes, racontées avec minutie, sont envoutantes. Elles captent toute l'attention. On se retrouve immergé dedans, on assiste à votre huis-clos avec cette patiente particulière, singulière dont la répugnance vous choque mais pour laquelle vous avez de l'empathie, que vous avez même fini par aimer. Et pourtant, entre répugnance et empathie, nous ne pouvons trouver de contradiction à ces sentiments aux antipodes l'un de l'autre, parce que vous avez su trouver à chacun d'eux une raison pour le légitimer. J'arrive à la fin de la nouvelle en me demandant: Quelle y est la part du réel et de l'imaginaire? Mais, me suis-je dit à moi-même, c'est là une question superflue car, pour qu'un texte " flamboie", le réel et l'imaginaire ne s'épousent-ils pas? Merci chère Catarina pour cette belle lecture.
Merci @Alain-Paul.
Une recommandation : ne prenez pas le volant pendant minimum deux heures après avoir lu un texte de Catarina Viti. Pour être sûr que vous êtes bien revenu à vous, frappez-vous la tête trois fois dans un mur, et faites ensuite dix fois le tour de votre voiture en hurlant superkalifragilisticexpialidocius.
C'est une recommandation de la sécurité routière.
Bien à vous.
Merci @GHZ ! Houlà Kaffeukah et No-tomb... incredible ! Merci bien, en tout cas, et bonne visite du site.
@Monique Louicellier. Merci pour votre commentaire.
Moi ? ne pas aimer Proust ?! Lui préférer Céline ?! Mais non, voyons, c'est la fille dans le livre qui préfère Céline (moi, pour rien au monde je ne mettrais deux des plus grands écrivains en concurrence. Je les aime et les vénénère (citation célinienne), tous les deux).
Scènes de sexe : très peu chez moi. Uniquement quand il en faut (selon l'auteur), et là, il en fallait, autrement mon personnage Sonia aurait été incomplet, juste un gros bout de barbaque.
Ce personnage appartient à la galerie de portraits de *Sweet Memory*, un bouquin que j'ai publié cette année. Et pour répondre à votre remarque à propos de mes supposées mille vies, vous voyez juste. D'ailleurs, pour écrire, ne serait-ce qu'un peu, n'est-il pas fondamental de n'être plus soi-même ? d'être un, cent, mille ? de ne plus être en mesure de défaire le réel de l'imaginaire ?
Vous m'avez offert l'occasion de découvrir un de vos textes,
quand en mettrez-vous un en ligne ici ?
je serais heureuse de dire tout haut le plaisir que j'ai eu à vous lire.
@Six-Blaireaux : Hou là ! Merci beaucoup pour ce retour, je vais commencer une réponse, il me faudra certainement y revenir, surtout pour vous interroger sur des points particuliers.
Je vais de suite répondre à une question qui me parle : "le français est-il ma langue maternelle ?". La réponse est non, si l'on considère le français comme cette langue apprise "tranquillement" dans la famille et à l'école.
Ma langue "maternelle", ou plutôt la langue qui a bercé mon enfance, est un mix de
Provençal : mes grands-parents, chez qui j'ai passé l'essentiel de mes premières années, le parlaient encore.
Napolitain : dès que mon père est apparu dans ma vie, aux alentours de 2 ans.
Italien : nous écoutions la Rai.
Français : ce français des couches populaires, sans aucune instruction.
Le "Vitien" : ma mère inventait des mots, des expressions, quand elle ne savait que dire. Elle parlait un français à elle, et un italien entièrement fabriqué (je m'étonnais toujours que les napolitains chez qui nous allions en visite comprennent son étrange sabir). Mon père aussi, vers la fin de sa vie surtout, quand sa psychose le dévorait, inventait des mots dont le sens restait obscur.
Vous voyez, c'est cela ma langue de départ.
Et voici la raison pour laquelle l'écriture est pour moi un champ de mines. J'avance à petits pas, je vérifie où je pose les pieds : vite, le dictionnaire, toujours le dictionnaire, car aujourd'hui encore, me viennent des mots qui n'appartiennent pas au français. Ils sont là, installés, plantés, arbres dégénérés, plantes venimeuses, fruits sans étiquette et je m'en méfie comme de la gale, comme je dois en permanence inspecter ma syntaxe, ratisser mes textes jusqu'au vertige.
Vous savez tout... ou presque
à plus tard, pour explorer d'autres passages de votre retour de lecture.
Cher ami @Six-Blaireaux,
Primo, je veux et j'exige que vous preniez un abonnement chez mézigue, parce que j'ignore quelle apparence je donne de ma personne (cultivée ?), mais à chaque fois, vous me faites découvrir quelque chose. J'ignorais que Beaudrillard eut... et que Bozzetto fut...
Deuxio (et même secundo) : non, non, non, rien ne me fera sortir de chez moi. Quand je vous dis que je sors une fois la semaine (en fait c'est un record, et uniquement le vendredi, car je profite d'aller chercher mon mari à son centre de dialyse pour faire les courses : 2 heures maximum pour parcourir 60 bornes, faire les courses et attendre mon super roudoudou avec son gouter de fin de semaine), vous devez aussi savoir que j'habite au fin fond du Quercy, et que c'est un choix de me retrouver le plus loin des villes. (S'il n'y avait pas la maladie d'Alain, nous serions encore plus plus plus loin, dans les bois, dans une forêt à la Momo (Maurice Genevoix), dans l'antre de Waudru).
Donc, si vous voulez, je peux vous offrir un exemplaire de "Sweet Memory". Voilà (à mon avis, c'est un très bon bouquin, mais je ne suis peut-être pas tout à fait objective).
@Six-Blaireaux... petit farceur ! et vous pensez vous en sortir en un seul morceau en m'annonçant que vous avez commencé la lecture de ce machin à la page 10 ? Mais nom d'un petit bonhomme, pour quelle raison croyez-vous que je me sois décarcassée depuis le premier mot de la première page. Sapristi ! Lonzo et Mortadella ! Si vous ne lisez pas au moins les premières phrases, la dernière n'aura aucun sens. Rhâââlala. Mais c'est quoi ces lecteurs petits bras ? Pffffffff... et le réel de madame V., je vous jure que ce n'était pas de la tarte.
Dites voir, avez-vous... mais non, suis-je niaise vous ne pouvez pas pouisque môssieur ne lit pas les débuts de texte. Je vous jure. Les phrases posées en exergue à chaque section de cet ouvrage intitulé "Sweet Memory", c'est à vous que je les dois. Car c'est vous, mon cher, qui m'avez fait découvrir "Textes sans sépultures" (ces textes rédigés par des personnes démentes). Et je crois bien que c'est cette lecture qui m'a galvanisée pour mener à bien ce travail.
"Sweet Memory" existe sur amazon.
Je ne cherche pas à être éditée, car édition rime avec... Même si vous êtes signé chez un grand/vrai éditeur, et peut-être plus encore que chez un merdeux qui ne sert à rien qu'à vous extorquer quelques centaines d'euros, vous devez faire la promotion de votre bouquin (je sais, j'ai déjà fait par le passé), cela signifie se farcir les plateaux télé, les radios (le moins pire), les journalistes de l'écrit, mais pire encore se farcir les salons, les signatures, les Cultura, les librairies de quartier, les Fnac, j'en passe et des pires de pire. Et moi, mon problème, c'est que sortir de chez moi pour aller au ravito et le moins souvent possible, max une fois par semaine, ça me file déjà l'urticaire. Voilà, mon cher ami. Vous savez tout de moi et de mes formidables ambitions littéraires.
Eh !
Eh ! Six-Blaireaux, merci d'être passé par ici.
Merci @Fernand Fallou. Oui, cette femme n'existait plus que par son corps (hideux, monstrueux, selon nos critères). Chez elle, la matière avait pris l'ascendant sur l'énergie. Et, vois-tu, je me suis longtemps interrogée sur le fait qu'elle ne voulait pas d'autres soins (elle les refusait même avec une rare violence) que ces massages aux pierres chaudes... Rien que la façon qu'elle avait de prononcer "pierres chaûûûdes"... c'était un peu comme si enfin elle retrouvait une forme d'unité. Mais d'unité avec quoi ? Ces pierres de basalte la ramenaient, je crois, à sa dimension tellurique : leur provenance, leur noirceur ; et la chaleur dont elles étaient chargées n'était pas directement celle du feu, mais celle à laquelle l'eau des profondeurs la rendait accessible , comme si tout rapport solaire lui était désormais interdit, comme si elle avait laissé toute cette part d'elle-même dans l'erg.
Tu vois, nous sommes tous véhicules de symboles sans en être conscient le moins du monde.
@Parthemise33. Poissarde, je trouve que c'est un adjectif qui convient bien à cette femme. La poisse. La poix. Matière visqueuse, inerte. La pègue.
Dans l'optique du recueil (Sweet Memory) dont cette nouvelle est extraite, cette femme et son histoire symbolisent la perte de soi, l'enlisement dans le profane, le dead end de la sensualité.
A l'autre extrémité, vous trouvez "L'homme et l'Esprit-Poisson" (en ligne également), qui, lui, réussit parfaitement son initiation et passe au niveau de la lumière et du sacré (après une rude initiation spontanée). Ce qui d'ailleurs ne lui réussit pas toujours, surtout lorsqu'il quitte son univers pour venir en France Métropolitaine dans sa belle famille de parvenus terre-à-terre.
Je me suis amusée à écrire un roman "à la manière de" certains auteurs du temps jadis, qui cachaient une histoire derrière celle qu'ils faisaient semblant de raconter.
@Jocelyne Dubeau, merci. Le plus délicat, dans ce texte (ou dans "L'homme oublié d'Atropos, également en ligne), c'est de trouver une voie entre la caricature, les sentiments, l'abominable empathie, le spectacle. Je me suis raccrochée comme une désespérée à l'amour que j'ai eu et que j'aurai toujours pour cette femme... hors norme.
C'est ma première lecture de votre œuvre et franchement, j'en suis aucunement déçue. Vous avez tellement bien décrit le corps de cette femme que parfois, j'en avais des nausées. C'était comme si j'étais dans la même pièce que cette thérapeute tellement votre écriture est juste et réaliste. J'ai adoré vos phrases élégantes et poétiques. Votre écriture est fluide et pointue. J'y ai passé un merveilleux moment. Continuez de nous gâter de vos histoires. Merci tellement!
Merci @Ahmed Bouchikhi d'avoir pris la peine (et le plaisir, je crois bien) de lire ce texte. Et merci pour votre message. Cette femme est un vaste sujet, de ces gens qui vous marquent. Je me devais de lui rendre hommage.
Merci d'être passé par ici, @Kroussar. Comme tu l'as fort bien compris, c'est du vécu.
Pendant ton absence, j'ai sorti un recueil de portraits de personnes qui furent mes patients. Oh, bien entendu, je n'ai pas raconté leur histoire, l'histoire de leur vie (d'ailleurs, je ne me permettrais pas, et, en plus, le résultat serait sujet à caution), mais la trace qu'ils ont laissé dans mon histoire, et, finalement, le rôle qu'ils ont joué dans l'aiguillage de mon existence. On dit parfois (à juste titre ou pas) que nos patients peuvent devenir nos enseignants ; je te jure que pour ceux-là, ça a été le cas. La plupart sont morts aujourd'hui, mais leur souvenir m'accompagne toujours, et leurs épreuves, comme celles de cette femme éléphant-baleine éclairent ma route. A bientôt, Jean-Claude. Je te souhaite une belle semaine.
@Camille Descimes. Merci. Je n'ai pas eu besoin de me documenter sur la psychose, c'est du vécu. Eh, oui. Le seul travail (en dehors de l'écriture) est de rester en équilibre au-dessus du vide, ne pas se laisser distraire, rester fidèle au sujet, n'écrire que pour lui (elle, en l'occurrence), dans l'espoir de restituer ce qui fait la relation entre deux êtres, ce cocktail hautement improbable. Merci encore.
@Antoine Loiseul.
Un conte, une fantasmagorie, ou la réalité... ou une manière d'envisager ce qu'a pu être la réalité.
Il m'arrive d'inventer ce que j'écris, d'autres fois, je me contente de prendre un crayon et de dessiner des contours à mes souvenirs. Ici (et pour tous les textes réunis dans "Sweet Memory"), c'est le cas.
Merci pour votre lecture, et pour l'amitié que vous me faites en pensant à exprimer vos impressions.
Merci @Lila L. Un huis-clos, c'est bien cela. Cette femme m'a laissé un souvenir impérissable. Je crois qu'une amitié nous liait. Son univers était terrible. J'ai connu d'autres psychotiques, mais tous étaient entièrement enchaînés, alors qu'elle... (Au cas où vous le souhaiteriez, Cécile Lecoin a enregistré une autre histoire (de femme terrible aussi, bien que totalement différente) tirée de *Sweet Memory*, et vous pouvez y accéder sur mon autre "livre" en ligne : *Entre deux feux, une femme*. Il suffit de cliquer sur LECTURE. Voilà. Merci encore pour votre lecture et vos impressions.
Merci @Malik Panafoué
..."le peu qu'on peut faire, on doit le faire".
La vie me l'a enseigné, j'essaie d'être bonne élève.
(j'hésite entre appris et enseigné)
Merci @Malik Panafoué
..."le peu qu'on peut faire, on doit le faire".
La vie me l'a appris, j'essaie d'être bonne élève.
Actuellement en pause écriture pour rénovation de forme et de fond, j'ai malgré tout commis quelques textes où dominent le "noir",...
"La femme éléphant" est le "Livre le +" du 8 août. Retrouvez l’article qui vous donnera envie de le lire. N'oubliez pas de laisser un commentaire à Catarina Viti, c’est pour cela qu'elle publie ses livres sur monBestSeller.