Luigi et ses frères

14 pages de Catarina Viti
Luigi et ses frères Catarina Viti
Synopsis

"Mon père, son rêve aurait été d’épouser une vraie Napolitaine. Mais c’est ma mère qu’il avait engrossée. Du coup, il a été obligé de faire l’impasse sur bien des us et coutumes de son pays. Mais ce qui était sous son contrôle, il l’a gardé avec une résolution qui poussait au respect. ".
*
Quelques pages pour évoquer mon père et ses frères : ceux qui sont partis, ceux qui sont restés ; ceux qui s'en sont sortis -plus ou moins- et ceux qui se sont perdus corps et âme. La vie, quoi.
Ce texte m'avait été commandé par le Cercle Da Vinci dans le cadre d'un recueil sur les fameux RItals et sur le thème de l'intégration. Pour moi, il fait maintenant partie de mes esquisses napolitaines (éléments de futurs récits).
Bonne lecture à tous.

10 petites minutes de lecture.

Publié le 20 Janvier 2023

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11 commentaires , 2 notes
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Merci @Bahloul pour votre commentaire. Considérer sa famille et essayer de la comprendre revient un peu à s'opérer soi-même à cerveau ouvert ! La mienne m'a offert un matériau inépuisable. M'en être détachée affectivement m'aide à en faire une espèce de kaléidoscope. Il y a un sujet sur lequel je n'ai pas encore écrit : l'aspect lumineux de ma mère. Ce ne sera pas pour cette année, mais plus tard... qui sait ? Merci encore, et je vais répondre à vos autres commentaires ! que de cadeaux de votre part.

Publié le 14 Mars 2023

@Fabrice Touzé, ce texte (court pour coller à la demande) parle d'un des hommes que fut Luigi. Luigi fut aussi un père, le mien en l'occurrence. Il eut de grandes difficultés à tenir ce rôle, à l'accepter (l'histoire est compliquée et parsemée de dissimulations, de non dits et de dénis), ce qui le plongea souvent dans une violence extrême, et ce qui lui fit perdre les pédales bien souvent.
Je crois que le travail des enfants qui veulent devenir adulte consiste à séparer. A tout séparer pour y voir un peu plus clair, au-delà des souffrances, de la terreur, quand elles ont envahi l'espace. Pouvoir regarder le bourreau dans les yeux et s'y reconnaître. Vaste programme. Merci pour vos lectures (j'apprécie particulièrement le soin que vous mettez à lire les autres auteurs).

Publié le 14 Mars 2023

Bonjour @Catarina Viti. C'est un excellent hommage à la famille, à votre famille, un hymne à la mémoire de votre père. Vous avez annoncé tout au début: " N'attendez pas de héros, d'hommes grandioses. Ils ne sont pas au rendez-vous. Vous n'avez là que des êtres humains qui ont fait de leur mieux ". Et qu'est-ce qu'on pouvait attendre de nos parent plus que ce qu'ils ont fait? plus que ce qu'ils ont pu faire? Après ce qu'ils ont vécu et enduré? On finit bien par leur trouver quelque chose, quelques mérites. Vous avez mis du temps pour vous rendre compte qu'il y'a bien quelque chose que vous devez à votre père. Et cette chose devient votre raison de vivre. C'est déjà cela, la passion pour l'écriture et le fait de ne s'attacher qu'à l'essentiel. C'est devenu votre philosophie je crois, et votre style s'en est imprégné. Vous avez l'art du mot juste et précis et cela fait toute la splendeur, la profondeur, la finesse et la richesse de vos textes. Merci pour ce moment de lecture agréable.

Publié le 13 Mars 2023

Fabrice Touzé
Le sens de la famille en Italie est précieux, c’est souvent ce que j’ai entendu dire, on le compare aussi à ce que les familles juives partagent entre elles, et le père est une figure centrale, c’est inscrit dans les gênes, je pense que tout enfant y loue une forme de culte, même quand l’âge de l’émancipation veut en découdre avec les codes paternels, il est clair que le père est en soi un homme qui ne laisse jamais indifférent, à croire qu’on cherche à lui ressembler mais que d’un autre côté on trouve important de chercher sa propre marque de fabrique et à cet effet de se détacher de lui pour aller creuser son propre sillon ailleurs et de sorte à ne pas le décevoir. Le regard que vous avez porté à votre père est habité par ce genre de sentiments et son image avec le temps vous a permis de le découvrir avec son lot de quête personnel, par là de voir que le portrait d’un homme va plus loin que tout ce qu’on peut imaginer de lui. Ma mère m’avait fait comprendre cette chose-là en me parlant de mon père, j’entends encore ses mots: ton père n’est peut-être pas le père idéal, tu lui en voudras toujours de la violence qu’il m’a fait endurer, aussi je veux que tu te souviennes qu’il t’a élevé et à travers cela que tu ne le laisses jamais tomber, c’est tout ce que je te demande. Nous en sommes tous là, à se demander qui étaient réellement nos parents, c’est à la sensibilité d’y répondre, je l’entends comme cela quand on se met à écrire sur eux. Bonne journée.

Publié le 13 Mars 2023

Un grand merci pour votre retour de lecture, @Gabriel Schmitt. Ce n'est pas si normal de quitter sa terre, de lâcher sa culture, surtout quand on le fait à défaut d'un autre choix. Une célèbre blague (je ne vais pas la raconter ici) se termine par cette réplique : "il ne faut pas confondre tourisme et immigration". J'ai toujours senti dans ma famille immigrée ce vague à l'âme des gens qui sont ici et là-bas. Je le sens d'autant plus que j'en porte en moi l'écho. Je suis ici, certes, mais une partie inconsciente de moi est là-bas. Un jour, lors d'un séjour à Naples, j'en ai identifié un lambeau de ce moi bizarre. Mais c'est une autre histoire. A bientôt.

Publié le 09 Mars 2023

@Catarina Viti
Votre témoignage simple et sans détour, à la mémoire de votre famille mais aussi de tous les immigrés d’origine italienne, suffit à m’émouvoir, sans doute parce qu’il me rappelle des souvenirs comparables d’une partie lointaine de ma famille qui, venant du Veneto, immigra vers l’Argentine et vers la France. Merci !

Publié le 07 Mars 2023

Merci @Bruno_Guennec. Beaucoup. Je le ferai, ce récit plus long.
Mais j'ai pris en début de semaine une grande décision : celle d'offrir mon année 2023 à monBestSeller. Ce sera donc pour après.

Publié le 27 Janvier 2023

Merci @GAUVRIT Alain. Je découvre, avec le temps (qui s'en va, tout s'en va) que nous n'avons pas un père, mais plusieurs. Et le mien me fascine. J'ai déjà parlé d'un de lui, notamment dans *Adieu Amériques*, le temps où il m'inspirait la frayeur, me faisait vivre dans l'angoisse permanente et où mon seul sentiment à son égard était la haine. Il s'appelle alors Croc Dur, Al Capone, L'Autre. Mais je n'ai encore jamais écrit sur Luigi ailleurs que dans ce court texte. Comme je le dis plus bas, à Lucas, avant que la mort ne m'efface, j'écrirai ce "livre sur "mon père"" et, à ce moment, je me rappellerai votre titre. J'ai déjà commencé l'histoire romancée de mon oncle, dont le titre actuel est *La nuit n'est pas l'avenir* (un vers de Kerouac). Merci encore, je vous souhaite un excellent séjour sur le site. Je n'ai malheureusement pas le temps de lire en ce moment, car je travaille sur d'autres chantiers pour notre communauté. Aussi, je souhaite bonne chance à votre livre. Et n'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d'information. Cordialement.

Publié le 24 Janvier 2023
5
Un style direct, percutant. Pas de fioritures. Du vécu. Et du souffert. On a à peine le temps de s'attacher aux personnages que ça s'arrête. C'était la commande. Cette frustration est bon signe. On a le pitch, reste à écrire le roman en choisissant un destin. Celui du père, dont il faut assurer la rédemption, sans doute. Ou une saga tellement les chemins des personnages se rejoignent même s'ils divergent. Je vois un titre qui évoque l'immigration sans le dire, style "Luigi ici et là-bas" où on pourrait entendre "Lui gît ici et là-bas"...
Publié le 23 Janvier 2023

@Catarina Viti.
Mouais... Bon je ne commente pas dans ce cas... J'efface le premier commentaire. je te parlerai en privé de mes impressions seulement si tu veux.

Publié le 23 Janvier 2023

Bonjour @Monique Louicellier, eh bien non, tout faut. Ce n'est pas un premier jet (d'ailleurs, je n'en publie jamais), Ce texte a fait partie d'un recueil de dizaines de témoignages sur l'immigration italienne en France. Il fallait pour ne pas lasser l'auditoire trouver un rythme syncopé, dynamique, "parlé", et ne pas traîner ; projeter des diapositives, et faire tout cela en très peu de caractères pour ne pas saturer l'auditoire. Les émotions sont principalement le respect, la gratitude envers des hommes qui ont eu une vie si dure que nous avons peine à l'imaginer. Et s'ils ont déraillé, je crois préférable de ne pas les juger.

Publié le 23 Janvier 2023

Merci @Lucas Belmont. Un de ces jours, les courbes du temps, de la disponibilité et de l'énergie fusionneront : j'achèverai le roman dont j'ai écrit les 150 première pages à propos de mon oncle Alfredo, devenu gâchette de Jean-Louis Fargette (rien que cela). Et puis, je viens de lire (enfin) "Le livre de ma mère" de Cohen, et je me dis que j'ai matière à écrire le "Livre de mon père" (avec un autre titre), car ma vie doit laver ses nombreux péchés pour qu'il ait enfin une place au Paradis. Mais avant cela, faut que je termine deux chantiers en cours, et puis y a mBS... Vous avez du temps, vous ? Moi, je le cherche ! Je ne sais plus qui a dit "il faut laisser du temps au temps", mais il savait de quoi il parlait ! Bonne continuation et merci d'avoir signé ce petit mot.

Publié le 21 Janvier 2023
5
Remarquable hommage à une lignée familiale, empreint de tendresse et d'amour, de reconnaissance et aussi de bienveillance pour ces aînés qui ont fait ce qu'ils ont pu, et ont su léguer le meilleur d'eux-mêmes, un souvenir heureux, un héritage de vie, une manière d'appréhender cette vie et de lui survivre, bref des hommes ont fait leur travail pour aboutir au résultat que nous lisons. Merci pour ce partage qui interrogera chacun des lecteurs sur son propre sillage.
Publié le 21 Janvier 2023