Des quatre romans que j’ai écrits, celui-là est mon préféré. Il parle de Salim, un petit garçon de douze ans qui ne rêve que de Juliette, qui a le même âge que lui. Il a tous les symptômes de l’amoureux transi et lutte désespérément pour vaincre sa timidité et attirer l’attention de sa Dulcinée. Mais, brutalement, la guerre le rattrape, et il est frappé dans sa chair.
Cette histoire d’amour, qui est aussi une histoire d’horreur, décortique ce que certains ont appelé la sale guerre d’Algérie, et permet de comprendre pourquoi de si nombreuses personnes, de tous bords et de tous âges, en sont restées marquées à jamais.
Ce livre est noté par
@Michel CANAL
Bonjour cher Michel ! Un grand merci pour toutes les belles choses que vous venez de dire sur mon roman et à mon sujet. Vous représentez le lecteur idéal auquel tout auteur rêve de s'adresser. Vous êtes non seulement attentif à ce que vous lisez, mais je vois aussi que vous êtes pleinement averti du contexte historique dans lequel se situe le roman, avec tous ses détails. A tout cela, il faut ajouter que votre goût de l'analyse n'altère en rien votre sensibilité de lecteur. Vous m'avez paru éprouver exactement ce que j'ai voulu passer en racontant cette histoire. Il n'y a pas de plus grand bonheur que de constater que ce qu'on ressent intimement finit par atteindre les autres qui le perçoivent avec la même émotion. Rien que pour cela, cher Michel, je ne vous remercierai jamais assez ! Au revoir et bonne journée !
Cher @antarabdelaziz25, encore un récit que j'ai dévoré, celui en toile de fond de cette histoire commune qui dura 132 ans, commençant et se terminant, comme vous l'avez écrit, dans la violence. Une histoire complexe, tourmentée, dont l'ancien colonisateur et le pays qui a accédé à l'indépendance, autant que les communautés de personnes, en sont marqués à jamais.
Pour mieux développer, je vous livrerai mon ressenti en un commentaire détaillé (pour sa possibilité de retours à la ligne) et en un résumé-notation.
Le titre « Jeunes âmes brûlées » est bien choisi. Autant pour l'amour impossible entre Salim le jeune musulman miséreux et la belle Juliette, que Gabriel qui dépérira après l'exil forcé, et que Mehdi, Kamel, Rachid, Farid… consumés par le désir de combat pour l'indépendance.
Rappel historique et sociologique : pour bien comprendre le ressentiment d'une partie des Français musulmans entrés en dissidence le 1er novembre 1954, après que l'Etat français s'est déjà vu imposer l'abandon de l'Indochine dans le contexte géopolitique de l'après guerre 1939-1945 qui laissait espérer le libre accès à l'indépendance des peuples colonisés.
Cette terre sous domination ottomane où régnaient de puissants seigneurs de la guerre, conquise à partir de 1830, alors peu peuplée de Berbères, d'Arabes, de Juifs et d'esclaves chrétiens (moins de 2 millions d'habitants pour une superficie de quatre fois la France), est devenue territoire français d'Algérie en 1848 après la reddition de l'émir Abd-el-Kader en 1843. Érigé en trois départements, il s'est peuplé progressivement de colons Français encouragés à assainir les terres pour les cultiver ; de nombreux Corses et des Alsaciens-Lorrains après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne (la population passe à 2.134.000 musulmans et 255.000 européens en 1872). Puis des immigrants essentiellement Espagnols, Italiens et Maltais (la population passe à 7.460.000 musulmans et 922.000 européens en 1948). Elle était de 8.675.000 musulmans et 984.000 européens en 1954 au début de la guerre.
Les communautés aux cultures très différentes sont régies, à partir de 1881, par le Code de l'indigénat qui soumettait les autochtones aux administrateurs des pouvoirs disciplinaires.
En 1944, l'égalité de droits est instaurée entre musulmans et non-musulmans. Dans les faits, elles cohabitaient sans se mélanger, certaines vivant dans l'opulence ou dans l'aisance, d'autres dans la dépendance, la misère ou la pauvreté, les unes ancrées dans la modernité et l'instruction, les autres maintenues à l'écart ou en en ayant le sentiment, nourrissant des ressentiments qui ont conduit au désir d'indépendance… et à ce que vous avez appelé « la sale guerre »… ce qu'elle fut véritablement, de part et d'autre, dont les séquelles sont encore entretenues par le jeu malsain des dirigeants politiques.
@Zoé Florent
Bonjour chère Michèle ! Avec quel plaisir j'ai lu votre réaction à mon roman ! J'en ai apprécié chaque détail qui est venu me rassurer et balayer les doutes que je pouvais ressentir en écrivant ce livre. Des jugements comme le vôtre ne peuvent que m'encourager à persévérer dans l'écriture. Je suis persuadé de leur sincérité, et votre remarque à propos de ces virgules dont je suis particulièrement généreux quand j'écris ne fait que me confirmer l'honnêteté de votre analyse. Ce défaut de ponctuation dont je suis fortement conscient depuis un bon bout de temps colle à mon langage comme un tic. Certains bégayent et moi je sème des virgules. Mais je me soigne. A chaque relecture, j'en moissonne une bonne poignée. Malheureusement, il en reste toujours trop comme ces punaises dont tout le monde parle et dont on n'arrive pas à se débarrasser. Bref, ce pénible détail mis à part, j'ai été très heureux de lire votre commentaire et je vous en remercie vivement. Bonne journée ! Antar.
@antarabdelaziz25
Bonjour cher Antar,
J’avais bien prévu que je n’allais pas tarder à revenir dans l’histoire si émouvante de votre œuvre « Jeunes âmes brûlées ».
Vous nous faites une description poignante du jeune Salim, encore enfant, qui perd son père et de son frère soutenant sa mère face à la barbarie de cette armée française qu’il combat avec un courage bravant toutes les vicissitudes sur son chemin où s’y côtoient misère et souffrance.
Son adolescence le place face à un impossible amour que cette guerre va finir de séparer définitivement. Les retrouvailles, 40 ans après, sont émouvantes.
Vous avez su décrire toute cette histoire avec la maestria digne d’un grand auteur, cher Monsieur Antarabdelaziz.
J’ajoute que votre œuvre m’a profondément émue, faisant à plusieurs reprises serrer mon cœur et monter des larmes à mes yeux.
En attendant de vous lire. Je vous envoie mes meilleurs sentiments d’une sincère amitié.
À l’instant où je m’apprête à envoyer ma conclusion, je m’aperçois que vous avez répondu à mon commentaire en me demandant mes impressions. J’y répondrais volontiers, mais je ne peux le faire dans l’immédiat par manque de temps. Je suis en ce moment pressée par la finalisation du second tome de mon roman « l’enfant du péché ». Le premier ayant été déposé il y a une semaine. D’autre part, il est peut-être préférable que vous m’ayez lu jusqu’à la fin.
Veillez à ne pas faire d’erreur sur mon nom : Alhéna et non Athéna, je n’avais pas eu votre message à cause de ça.
Très amicalement,
Alhéna
@Athéna Skat
Merci chère Athéna pour votre gentil retour plein de compliments. Il m'a permis, quand je l'ai découvert ce matin, d'entamer agréablement ma journée. J'attends avec impatience votre impression définitive lorsque vous aurez le temps de terminer ces quelques chapitres qui vous restent. Je serais très heureux surtout de connaître votre avis en tant que Française sur les suites de la guerre d'Algérie. Que pensez-vous de mes personnages, français en particulier ? Vous paraissent-ils crédibles ? Mes analyses sont-elles pertinentes ? Tout ce que vous me direz aura pour moi beaucoup d' importance. Encore une fois, un grand merci et bonne fin de week-end !