Un homme blessé

14 pages de Michel LAURENT
Un homme blessé Michel LAURENT
Synopsis

[…]
Soudain, la porte s’ouvre et souffle une bouffée d’air glacé. Un homme entre, refermant aussitôt le battant derrière lui.
L’horloge cisèle la stupeur en de multiples éclats.
[...]
Toute la nuit, à travers ses somnolences, elle épie les bruits angoissants de cette respiration haletante, tantôt rauque, tantôt sifflante, qui épuise l’homme et qui résonne en elle comme un écho incessant de vie et de douleur.
[...]
Rien ou pas grand-chose ne se dit ouvertement. Mais on s’épie, il y a beaucoup de sous-entendus, autant de soupçons délétères. Aux dernières élections, sur quatre-vingts bulletins exprimés, trente étaient favorables aux postures d’exclusion et de rejet.
[…]
L’horloge brise à grandes vagues sonores le silence poignant qui précède le bonheur.

Publié le 05 Août 2024

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6 commentaires , 5 notes
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@F.J. Lécollier Merci infiniment pour votre commentaire qui me touche beaucoup ! Relire ce texte, je ne sais pas, mais vous avez raison : dire, redire, illustrer, dénoncer le manque de générosité et d’humanité du monde dans lequel on vit, oui, c’est vraiment indispensable et on ne le fera jamais assez.

Publié le 01 Septembre 2024
3
Bonjour, Quand l'humanité et l'empathie l'emportent sur la peur et les préjugés… Brillante démonstration, servie par un texte remarquablement écrit. À lire et à relire !
Publié le 01 Septembre 2024

@Valérie Pison Merci infiniment pour votre commentaire touchant. Je suis ravi que l'atmosphère de ce texte vous ait plu, que le rôle de l’horloge vous ait parlé et que vous ayez ressenti de l’empathie pour les deux personnages féminins. Merci encore pour votre lecture attentive et vos mots chaleureux !

Publié le 24 Août 2024
3
Merci pour ce joli texte, délicat et si bien rythmé par l'horloge qui semble une présence rassurante pour les deux femmes. J'ai beaucoup aimé le début de la nouvelle, dans laquelle nous partageons les craintes mais aussi l'empathie des femmes. Peut-être que ne pas dévoiler complètement la fin aurait pu nous faire rêver encore plus? Mais elle est très apaisante et laisse un goût de grande douceur .
Publié le 22 Août 2024

@Steve WALK
Merci infiniment pour votre lecture et votre commentaire sensible. Bonne journée à vous.

Publié le 22 Août 2024
3
Les passages à partir de la page 9 m'ont particulièrement émus.
Publié le 21 Août 2024

@JP LAURIER Merci Jean-Pierre pour ce commentaire fort sympathique. Je crois commencer à percevoir les styles d'écriture et de sujets qui t'intéressent et ceux qui te plaisent moins...

Publié le 17 Août 2024
3
Bravo Michel ! C'est très bien écrit, il y a du suspens dans cette belle histoire... Et l'importance de l'horloge qui rythme le récit... Encore bravo, Jean-Pierre
Publié le 10 Août 2024

@Michel LAURENT "Autres temps, autres moeurs", mais en 1993, "morte des suites de son accouchement" conviendrait mieux, il me semble.
Je note un point positif dans le liste des contraintes imposées, autrefois, aux "accouchées", dans ces campagnes aussi reculées qu'arrièrées, décrites par Beaucarnot : "ni avoir de rapports sexuels pendant quarante jours". J'imagine volontiers que les femmes de l'époque accueillaient cette obligation telle une trève salvatrice. Peut-être même s'arrangaient-elles pour jouer les prolongations :-) !
Bonne journée également,
Michèle

Publié le 06 Août 2024

@Zoé Florent Merci pour cette appréciation généreuse et ces corrections. C’est vrai que l’expression « mourir en couches » est plutôt désuète. Comme jadis, dans les campagnes c’était le curé qui rédigeait l'acte de décès, c’est lui qui décidait si la femme était ou non "morte en couches". Il était, on l’imagine, le mieux placé pour juger de la durée desdites couches...

Dans "Comment vivaient nos ancêtres" (Jean-Louis Beaucarnot, J’ai lu), on peut lire : "L'accouchée reste chez elle quarante jours : elle ne peut pas quitter sa maison, ni avoir de rapports sexuels, ni partager la couche de son mari qu'elle souillerait, aller chercher l'eau au puits qu'elle tarirait, demander du feu à la voisine qui allaite car son lait se tarirait, toucher au pain aliment sacré bien sûr aller à la messe ou à l'église...."

La femme est ici aimablement désignée comme « l’accouchée ». Peut-être a-t-elle œuvré, dans l’esprit de l’auteur, afin de « mettre bas »…

Bonne journée à toi.

Publié le 06 Août 2024
3
@Michel Laurent Voilà une bien jolie nouvelle, portée par le style que je préfère parmi les nombreux auxquels tu t'essaies. /// On y retrouve ce petit plus poétique et musical, ces variations de rythme, cette concision, qui tendent à intensifier scènes, ambiances et sentiments. Les mêmes qualités que dans "La prière d'Enora" ou le début de "Chloé ou le désespoir des singes". /// Merci pour ce nouveau partage, bises et bonne soirée, Michèle
Publié le 05 Août 2024
Michel LAURENT
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