kaenel

J’étais plusieurs. D’autres vivaient en moi. À défaut d’avoir un ami, un frère, une sœur ou que sais-je encore, je m’étais persuadé que vivait quelque part des sosies de moi-même, dans l’infini de l’espace et du temps, en chair et en os, en salopette bleue et escarpins de cuir blanc.
J’imaginais des doublures dans la personne d’autres moi-même, de mon âge actuel et de tous les âges, certains s’apprêtant à naître et d’autres à mourir.
Je m’étais trouvé une façon de me croire éternel dans chaque seconde de ma vie. Il avait simplement fallu me convaincre de ne pas m’essouffler trop vite sur le chemin de l’éternité.