Pour écrire mon commentaire, je ne tenterai pas de rivaliser en poésie, trop difficile pour moi. Surtout si l'on veut être classique. Alors, ma prose dira simplement que je viens de passer un moment dans la lumière en vous lisant. Il s'y est glissé le doute, le renoncement, l'apostasie, l'appel, l'espérance… mais la lumière est restée allumée.
La croyance en Dieu, celui des chrétiens, demande tant de travail sur soi ! Je comprends souvent ceux qui renoncent lorsque je regarde ceux qui suivent l'église. C'est tellement prenant ! Mais on peut aussi marcher à côté du chemin, c'est-à-dire dans la même direction, mais en s'octroyant de petites pauses, en marchant moins vite… Heureux, sans doute, ceux qui sont touchés par la foi sans tomber dans le fanatisme. Le poète que vous êtes en est un car vos vers sont nimbés de cette lumière dont vous parlez au début.
Puis il y eut l'accident. Ai-je mal lu (c'est très possible) ou bien vous n'accordez pas à cette survie un signe de Dieu ? J'entends par là qu'il ne vous a pas fait plus croyant, plus pratiquant… peut-être plus poète, alors. Par la poésie, vous charriez vers nous cette lumière. C'est votre prosélytisme à vous.
Je note aussi la présence de "fantômes", de "spectres", de "géants", éloignés des hommes, ceux-là (il me semble).
Et puis il y a cette métaphore sur la goutte d'eau. Elle est solitaire mais pourtant fait partie d'un ruisseau, d'une rivière, d'un fleuve. Elle pénètre la terre ou va rejoindre la mer : les divers destins des hommes. Elle est aussi le cycle sans fin, le renouvellement éternel. Elle est la vie. L'humanité, c'est la vie.
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Philippe
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PS : sur Judas : Finalement, n'était-il pas destiné à trahir ? Ce qu'on lui reproche, ce n'est pas cette trahison inévitable, c'est de ne pas demander pardon et plutôt que cela, s'auto-punir par cette pendaison honteuse. Je me demande quand même s'il n'y avait pas de la repentance dans cet acte ultime.
Publié le 30 Juin 2022