Oranite
Présentation

Anthropologiste politique
Études : EHESS
Habite Toulouse

Oranite a noté ces livres

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Ce n’était d’abord que la curiosité. Puis j’ai lu ce que Nadav et Cordoba en disaient. Puis ce fut ma première rencontre avec Émile et Joanne, sans parler d’un style et d’une écriture personnels très appropriés à l’éclat de ce couple irrémédiablement blessé. Une amitié et un amour très purs nous sont contés au moment où la haine de l’autre pourrit notre monde sous un ciel trahi par de folles préoccupations mornes que les éclairs de lucidité n’arrivent pas à dissiper. Émile et Joanne savent quel vertige ils inspirent et font partager leur projet d’un monde où il n’y a plus de handicapés ni d’étrangers. Tous mes vœux de couronnement le 7 décembre.
Publié le 17 Novembre 2018
3
La révolution, le féminisme, l’amour et la liberté, « Me too ». Moi aussi je suis Pour. Je suis en accord avec Sandrine. Le titre ne convient pas. Je suggère « Elle ose » ou plutôt « Elles osent ». A vous de voir. Il est bon de rappeler que ce sont des femmes soviétiques proches et souvent opposées à Lénine, qui ont « démarré » puis contribué aux nombreux débats sur le féminisme engagé depuis le début du siècle par leurs écrits, leurs déclarations, leurs prises de position en donnant en exemple, leur vie personnelle de femmes libres de mener plusieurs amours, en imposant ainsi le polyamour, même au plus haut niveau de l’État. Je pense au polyamour de Lénine, de Kroupskaïa et d’Inès Armand. Je pense à Alexandra Kollontaï, à ses théories sur la morale sexuelle et l’amour libre, à ses conférences sur la libération des femmes, données en 1921 à l’université Sverdlov. Elles sont éclairantes à plus d’un titre sur le féminisme, l’amour, mais aussi sur l’importance de la place des femmes dans la Révolution. Kollontaï est également l'auteur de « L’amour chez les abeilles travailleuses » qu’elle imagine « faire l'amour comme on boit un verre d'eau », le contraire d'une société organisée dont elle rêve. Je pense enfin à Varvara que vous avez si bien décrit. Cette princesse ukrainienne qui a libéré ses paysans en leur donnant ses terres, plus de neuf mille hectares, et en les mobilisant derrière elle pour battre les armes à la main l'armée "blanche" tsariste tout en soutenant le Parti Ouvrier d’Alexandra Kollontaï qui osa s’opposer à Lénine puis à Staline qui eux, n’osèrent pas « la purger », tant elle était ancrée dans le cœur des femmes soviétiques. Je vous engage vivement à lire Polyamour, celui d’une femme, de deux hommes et de la révolution que j’aurais nommé « Elles osent », comme tant de femmes aujourd'hui osent enfin s'exprimer et se battre pour sauvegarder leur dignité.
Publié le 19 Octobre 2018