AU SUJET DU LIVRE C'est une très belle histoire sur fond acide, alimentée au fil de plus de 500 pages denses par une érudition islamique et même plus généralement théologique qui semble très poussée, aiguisée et passionnée. Une histoire d'une cruauté souvent intense, une histoire de passions, un contraste tout à la fois explicite et ahurissant sur le bien et le mal que peuvent apporter les lectures d'une religion, qui montre les interprétations si différentes que l’on peut faire des textes sacrés, beaucoup trop complexes pour l’entendement commun, terreau idéal pour que les esprits malsains puissent en tirer parti et manipuler des populations entières qui, feodées et aveuglées deviendront tyranniques à l'encontre d'elles-meme, générant une société dont la haine et volonté de destruction - d'auto-destruction parfois - sont puissantes et métastasiques. Un récit dont on peut redouter que les instants les plus tragiques ou les descriptions les plus despotiques aient pu être une réalité. Qu'il s'agisse du quotidien cauchemardesque des femmes ou des filles de tout âge dans une famille afghane contemporaine ou bien du spectacle offert lors d'une mi-temps d'un match de football. A ce titre, les premiers chapitres du livre sont un complément inattendu, car presque parfait et peut-être même voulu, aux Hirondelles de Kaboul de Yamina Kadra, une narration in vivo en mode télé-réalité, crue et quasi sociologique des effets abjects et implacables du talibanisme sur le quotidien d'une famille nombreuse afghane. Pour ma part, la lecture de ce texte a nécessité une attention soutenue, des relectures de passages ou de citations à peu près à chaque page pour essayer de comprendre le fond. C’est un sacré livre de dialogues menés dans un langage simple voire vulgaire, très contemporain, pour porter des idées religieuses complexes et noueuses. Peut-être même un cours coranique, je n'ai pas la connaissance permettant d'en juger. La finalité recherchée par cette auteur vertigineuse ne serait-elle finalement pas de répondre à une question philosophique "les religions sont-elles anachroniques ?" ou bien alors un essai "De l'utilisation des religions comme outil du despotisme". UNE REMARQUE SUR LE TEXTE A noter également, bien que ce ne soit qu'anecdotique avant publication, que cet ouvrage mérite une relecture externe pour reprendre les fautes d'orthographe, de syntaxe, d'accord ou de sens, voire l’oubli de mots. PAR LA SUITE Mon avis personnel est que cet ouvrage mérite d'être publié et amplement diffusé afin que de très nombreux lecteurs puissent découvrir ces puissants personnages portés par un scénario fou et bénéficient des joies intellectuelles suscitées par l'érudition des textes. Je souhaite également que Madame Khadija Noor ait droit à une forme de reconnaissance soutenue, qu'elle continue d'écrire, de transmettre. A commencer par le tome 2.