Le fond de l’esprit est délire, hasard, indifférence. (Gilles Deleuze)
Cette citation en exergue donne le vertige, car nous vivons au quotidien dans un « système humain » fait d’attachements et d’échanges qui nous protègent du néant.
Victime d’une chute et d’une fracture du crâne après une trahison amoureuse, Thomas est sorti de ce « système ». Il est devenu dans l’incapacité d’aimer et d’être aimé. Pour lui,
« le senti ment », comme l’a dit Jacques Lacan.
Mais quand deux êtres victimes de cette même infirmité se rencontrent, deviennent complices, puis fraternels, on peut penser – on a envie de penser – que l’amour les attend...
Ce livre est noté par
@Phillechat C'est toujours émouvant d'être lu et, en plus, apprécié ! Comme vous le savez, l'écriture est un acte solitaire et tourmenté. Quand on découvre un lecteur, on sort du tunnel, une fenêtre s'ouvre enfin, un peu d'air, un peu de soleil. Merci.
@Joseph Périgot Quel dépaysement jubilatoire ! J'ai relu avec autant de plaisir que la première fois votre roman, me délectant de ce style si singulier qui est vôtre. C'est tout un art de savoir serrer, épurer, tout en densifiant ; un art que vous maîtrisez parfaitement. J'ai encore ri à la lecture de la scène au Pasolini... Un véritable régal d'humour fin et d'images désopilantes !
Il me semble que vous avez étoffé la période de vie en couple (je ne cite pas les personnages afin de ne pas spoiler), mais mes souvenirs ne sont pas fiables...
J'ai trouvé un petit côté "Camusien" à votre Thomas (Meursault) ; un côté qui me plaît.
Merci encore, Joseph, et bon week-end !
Michèle
@Joseph Périgot Merci, Joseph ! Oui, contraste et singularités saisissants, du peu que vous me dites de votre enfance. Et oui encore : les livres recèlent des fragments de l'auteur. Regards, points de vue, idées, expériences, souvenirs, rêves, fantasmes... Comment pourrait-il en être autrement, d'ailleurs, puisque cette autre voix est sienne ;-) ?
À bientôt,
Michèle
@Zoé Florent
Chère Zoé-Michèle,
J’ai lu la « double peine », votre encyclopédie familiale. Quelle entreprise ! Une prospection dans les grands fonds. Un vol au-dessus d’un nid de coucous. Le style est précis, calme, maîtrisé, mais quand l’auteure dérape sous le coup de l’émotion, c’est un précieux moment de vérité qui révèle que le vrai sujet du livre, c’est vous.
Je suis d’autant plus impressionné que je suis, moi, orphelin – orphelin dans ma tête. Les registres officiels m’attribuent une mère et un père, d’honnêtes gens qui m’ont gentiment élevé sans se forcer : je passais pour l’enfant parfait, qui ne pleurait jamais, qui ne réclamait jamais, excellent à l’école. Quant à aimer, ils ont attendu la naissance de mon frère, qui a passé sa vie à faire des conneries ! J’ai donc vécu dans mon coin, sans famille. Contre toute famille. Je n'ai de respect que pour les gens que j’ai choisis.
Le contraste entre nos deux destins est saisissant !
Portez-vous bien, Joseph.
@Joseph Périgot J'ai mené campagne pour votre roman en 2018 (j'aurais voulu qu'il soit nominé), et je comprends que ses personnages vous fascinent encore. Je ne sais plus si nous avions correspondu (cela date un peu ;-)), raison pour laquelle je vous rappelle mon pseudo de l'époque. Quant au commentaire, je l'ai retrouvé sur la mise en avant de "Hémisphère Mort".
Je vais prendre le temps de lire cette ixième version, pour le plaisir, et ne manquerai pas de vous faire un nouveau retour.
Bonne soirée !
Michèle
À @Zoé Florent
Vos éloges me touchent beaucoup. Ce livre me poursuit depuis des années, j'en ai écrit x versions. Ce qui m'a toujours étonné, fasciné, envoûté, c'est l'Autre. Ça court dans tous mes livres. "Un autre moi-même", paraît-il, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. L'Autre nous déborde et nous déroute, surtout lorsque – en plus – il n'est pas du même sexe !
Vous m'intriguez quand vous dites : "Mon commentaire étant toujours d'actualité, je le poste tel quel..." Qui est "Michèle ex-Lamish" ?
Bonne soirée, Zoé-Michèle.
Joseph