La Gitane d'Auzon

114 pages de claude fernandez
La Gitane d'Auzon claude fernandez
Synopsis

Un dandy cynique est séduit par une gitane racoleuse.
Inexplicablement, il voit apparaître des images évoquant l'Andalousie
dans le petit village d’Auzon en Auvergne, lieu de sa villégiature. Il
ne sait si ces visions sont le fait de son psychisme perturbé par un
envoûtement ou bien s'il s'agit d'un complot organisé. L'interrogation
demeure jusqu'à la résolution finale. L'intrigue permet de découvrir
l'intimité d'un village dans ses profondeurs les plus secrètes selon
une reconstitution magnifiée par le lyrisme poétique. L'action
s’appuie sur des évocations virtuelles jamais réalisées en un
esthétisme confondant l'art et la vie.

Publié le 20 Février 2017

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6 commentaires
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@Sandrine C Merci pour votre commentaire. Flaubert disait que l'art du roman consistait à retarder le plus possible l'action, mais ne vous inquiétez pas, je ne me prends pas pour Flaubert. Le but du premier chapitre est de décourager le lecteur au maximum. :-) Il y a cependant de l'action dans les chapitres suivants. Le héros est un auteur désabusé qui n'a rien à dire, effectivement, mais il va justement trouver dans cette aventure matière à un roman, et ce roman c'est justement La Gitane d'Auzon.

Publié le 09 Mars 2017

Evidemment, écrire sur quelqu’un qui n’a rien à dire – ou à écrire – ça pourrait rendre l’exercice un peu périlleux. Voire, rasant. Et parfois, évidemment voulu, ça l’est un peu. Parce que l’on aurait envie (moi en tout cas) que ça avance plus. Plus vite. Plus nettement. Plus engagé. Qu’on croit à une progression. Et en même temps, on lit votre petite musique de nuit avec une certaine empathie. Pour le sujet et le style.

Publié le 08 Mars 2017

@jezzabel
Chère lectrice,
Les notions d'hiatus, cacophonie, maîtrise des e muets ne sont que des transpositions de contraintes appliquées en partie dans la poésie, au moins en théorie. Or, je conçois La Gitane d'Auzon comme un roman poétique. Ces notions d'euphonie sont partagés depuis l'Antiquité. Les poètes classiques - il en existe encore beaucoup - qui écrivent de la poésie rimée obéissent à des contraintes bien plus poussées que les miennes. Donc, rien d'exceptionnel.
J'espère que vous lirez la suite. En fait, il faut adopter une lecture sensuelle, atteindre une sorte d'érotisation créée par la fluidité de la prosodie. Personnellement, je me considère plus comme un musicien que comme un littérateur.
Bien cordialement
Claude Fernandez poète épique

Publié le 23 Février 2017

@jezzabel

Très chère Jezzabel,

Voici l'explication, consécutive d'une analyse phonique comparée des 2 phrases:

J’ai gardé un doute sur ma curieuse mésaventure dans un vieux village du brivadois, destiné à guérir ma maladie.

Cette phrase comporte:
-des cacophonies (vieux village, brivadois destiné, ma maladie)
-des hiatus (gardé un, destiné à)
-des e muets internes au syntagme (doute sur, curieuse mésaventure, village du)

Tous ces éléments nuisent à l'euphonie du texte

La seconde phrase, en écriture euphonique, supprime ces caractéristiques, notamment en multipliant les élisions qui créent un effet de soudure des mots entre eux et augmente l'euphonie. La phrase apparaît à la lecture plus coulante.

Je conserve encore un doute au sujet de ma curieuse aventure en un petit village auvergnat, séjour de ma convalescence.

-élisions (conserve encore, encore un, doute au, curieuse aventure, village auvergnat

Vous pouvez vérifier que tout le roman (sauf exception qui m'aurait échappé) obéit à cette règle d'écriture.
J'attends votre jugement sur le premier chapitre.
Merci encore une fois d'accorder vote précieuse attention à la lecture de mon texte indigne et misérable.
J'allais oublier: pour votre chatte, vous devez impérativement vous prosternez devant elle trois fois par jour après vous être purifiée par des ablutions au natron et une onction au nepeta cataria.

Publié le 23 Février 2017

@jezzabel
Chère Jezzabel,
Quel malheur pour vous de n’avoir pu résoudre l’énigme de la sphinge. Vous voilà sur le point d’être transpercée par ses griffes acérées, puis jetées dans le ravin. Quoique je savoure ma revanche avec délectation, je veux bien, dans un exceptionnel élan de mansuétude, vous accorder un moyen d’échapper à votre triste destin de lectrice. Voici la première phrase de mon roman réécrite selon une syntaxe commune:

J’ai gardé un doute sur ma curieuse mévaventure dans un vieux village du brivadois, destiné à guérir ma maladie.

Et la voici dans le système d’écriture que j’ai conçu:

Je conserve encore un doute au sujet de ma curieuse aventure en un petit village auvergnat, séjour de ma convalescence.

Concentrez-vous, lisez les deux phrases et comparez l’effet qu’elles peuvent traduire sur le plan phonique. Il vous suffira de discerner un seul des critères de cette écriture pour résoudre l’énigme.
Quant à vos soucis concernant votre chatte, gardez-vous bien d’une solution extrême, vous encoureriez l’ire de la déesse-chatte Bastet ou de sa consœur la déesse-lionne Sekmet - laquelle s’identifie à une sorte de sphinge. Vous avez décidément des problèmes avec ces divinités.
Pour terminer, je précise que je ne suis pas l’homonyme que vous décrivez, eu égard à mon tempérament aristocratique, quoique je bénéficie d’un charme exceptionnel - néanmoins beaucoup moins que vous. Nul éphèbe, même androgyne, fût-il le parangon de son espèce, ne saurait rivaliser avec une beauté féminine.
J’attends avec impatience vos réflexions sur le chapitre suivant et vous remercie de l’intérêt que vous accordez à la prose détestable de l’humble et misérable écrivassier que je suis.
Littérairement vôtre
Claude Fernandez, poète épique

Publié le 23 Février 2017

@jezzabel
Chère Jezzabel, merci pour votre commentaire.
Le mérite de ma prose dans ce Préambule est peut-être de vous avoir inspirée cette belle page de littérature que représente votre commentaire, certainement plus érudit et imaginatif que mon roman, quoique vous vous en défendiez. J’ai déjà dû consulter une encyclopédie pour savoir à quel personnage mythologique correspondait votre délicieux surnom de Jezzabel. Vous me donnez une leçon presqu’humiliante par votre talent, mais je l’accepte. Alors, persévérez dans votre lecture et la suite vous permettra peut-être encore d’écrire une belle page.
La Gitane d’Auzon est une pièce de théâtre burlesque traitée sous forme de roman, mais à aucun moment l’auteur ne permettrait au lecteur la grossièreté de se vautrer dans le rire, même pas un humour raffiné. Si vous poursuivez, donc, vous apprendrez dans le premier chapitre en quoi, s’appuyant sur Hegel, la Gitane d’Auzon est un roman écrit non pas pour le lecteur, mais contre le lecteur, considéré comme un ennemi. Aussi aurais-je dû intituler ma réponse Chère ennemie lectrice plutôt que Chère Jezzabel. Dans ce combat dialectique, c’est vous qui avez gagné la première manche, je dois le reconnaître, cependant la bataille n’est pas terminée.
Sur le plan du langage, la Gitane d’Auzon est l’application d’un concept d’écriture dont je vous propose de trouver les principes. Cette énigme constituera peut-être ma revanche et vous obligera (virtuellement) si vous ne l’élucidez pas, à vous jeter de dépit dans le ravin (virtuel lui aussi) comme Œdique sous le questionnement de la sphinge. En l’occurrence, c’est moi qui suis dans la position avantageuse de la sphinge et vous dans la positions plus inconfortable d’Œdipe.
Pardonnez-moi de n’avoir pu écrire une réponse aussi brillante et aussi développée que votre commentaire.
Littérairement vôtre
Claude Fernandez poète épique

Publié le 21 Février 2017