J'ai adoré cette délicieuse nostalgie qui se dégage de ce livre; une enfance simple, douce et parfois impétueuse dans les ruelles du "Morne Rouge" entre les batailles de caca boeuf et les courses de cabourets... Le départ d'un père adulé "à l'âge des souvenirs engloutis" laissant son aura indélébile de poète facétieux... Emmanuel nous rempli de joie: c'est à la fois léger, bien écrit, fluide et bourré de formules chocs et savoureuses comme savent le faire les pubeux ("là où les mains de l'homme n'ont jamais mis les pieds", et en parlant du confinement "peuple en guerre engagé dans une grande immobilisation générale"...) Mais c'est également profond, empreint de réflexions judicieuses sur l'enfermement et les certitudes dans lesquels nous installent les réseaux sociaux, sur l'excès de transparence qui génère l'impuissance publique, sur les RVN et leur têtu espoir de détruire tous liens avec la France. Bravo Emmanuel. Tu as un vrai sens de l'écriture. J'ai la conviction que tu devrais sortir de ce statut de béké-médiatique qui t'enferme, malgré toi, pour nous produire très vite un excellent roman à succès.