Actualité
Le 19 sep 2023

Drabble, Microfiction, One-Shot, Préquelle, RPF ou Side Story...

Si aucun de ces vocables ne vous parle ; si vous les lisez pour la première fois, c’est que vous n’êtes pas encore adepte de la fanfiction. Mais laissez Clarisse Balsamo vous éclairer. Et qui sait, si après avoir lu son article, vous ne deviendrez pas à votre tour fanfiqueur ou ficwriter.
fanfiction la tribune de Clarisse Balsamo

La fanfic, simple écriture d’admiration ou apprentissage de l’originalité ?

La « fiction de fan », comme son nom l’indique, est une narration émanant d’un ou une fan. Pour être encore plus précis, la « fanfic » ou « fic » (abréviations courantes) se fonde sur une œuvre préétablie qu’elle soit roman, nouvelle, série télé, film, jeu vidéo, ou même parfois des personnes vivantes réelles (!) ; enfin toute « œuvre » dans laquelle se déroule une narration avec des personnages. Mais, si la fanfiction prend place dans un univers préalablement établi – qui ne découle donc pas de l’imagination du fan devenu écrivain –, les nouveaux développements narratifs présents dans la fanfic sont le fait du « fanfiqueur » (ou « ficwriteur ») qui modifie, ajoute, retire des éléments de l’œuvre originelle, la malaxe, comble des béances narratives ou développe d’autres possibilités selon sa fantaisie propre. Ainsi, la « fic » est une œuvre de « création dérivée », transformative : outre son univers, ses personnages et ses thèmes empruntés, des citations de l’œuvre matricielle sont souvent amalgamées dans la fanfic créée.

 

Qui dit "fanfiction" dit "fandom" (domaine des fans)

Puisque toute une communauté interagit autour des textes (sinon, on tombe dans une sorte de transfictionnalité en s’inspirant d’une autre œuvre). Si toute une communauté de fans se met à écrire, collabore à ces œuvres hybrides, s’inspire d’autres écrits, les édite ou les commente, cela soude un « fandom » comportant des auteurs qui élargissent un univers fictionnel par leurs variations sur les thèmes originels.

 

Anglosaxon à l’origine, le phénomène est devenu mondial

et touche principalement le domaine audio-visuel

Que se passerait-il si

… Jane Eyre épousait St John Rivers au lieu de Mr. Rochester ?

… si Luke Skywalker passait du mauvais côté de la Force à la fin de L’Empire contre-attaque ?

… si Joseph K. s’enfuyait avant de se rendre à son procès ?

… si Natacha avait épousé le prince André ?

… si Harry Potter était le fils de Rogue ?

… si Javert tuait Jean Valjean ?

… si on pouvait lire les enquêtes de Sherlock Holmes dont Watson ne donne que le titre ?

Détailler l’enfance de Cosette chez les Thénardier ? Lire d’autres exploits du jeune Arsène Lupin ? Changer la fin de Cendrillon ?

Mais peut-on ainsi jouer avec des personnages ou des concepts qui ne nous appartiennent pas ? Là est la question.

 

Le cadre en France : une pratique plus ou moins légale…

Car le principe de l’écriture de fanfic comporte, pour la loi française, un grave péché originel : à moins que l’œuvre-matrice ne soit tombée dans le domaine public, le fanfiqueur s’ébroue dans un territoire littéraire (ou autre) sur lequel il n’a légalement aucuns droits si l’œuvre d’origine n’a pas suffisamment vieilli. En ce cas, il est donc passible de poursuites judiciaires pour atteinte aux droits d’auteur ou pour contrefaçon.

En France, ce phénomène d’écriture porte principalement sur des œuvres audio-visuelles, majoritairement contemporaines et majoritairement anglosaxonnes. Ces ficwriteurs jouent donc avec le feu en espérant que leurs protestations insérées en tête de leurs textes leur éviteront le pire. C’est souvent vrai, mais "nul n’est censé ignorer la loi"… et le fair use n’existe pas en droit français…

Un fanfiqueur français écrivant des variations revendiquées comme telles sur une œuvre patrimoniale tombée dans le domaine public peut laisser libre court à son imagination. Mais il doit toujours respecter le droit moral de l’auteur…

 

Le profit commercial n’est en général pas ce que recherchent le ficwriteur ou son lectorat

C’est l’envie de continuer à s’ébrouer dans un univers fictionnel qui domine l’esprit de la fanfiction. Continuer sa route avec les personnages. Mais également "corriger" ce qui plait moins dans l’univers fictif originel : la fanfiction se fait alors critique collective de l’œuvre, mettant en avant des problématiques communes au groupe. En l’écrivant, en la développant, les fanfiqueurs offrent ces variations aux autres fans, permettant des discussions de fond sur l’intrigue, les personnages, les variantes textuelles et leurs supposées impossibilités. Cette plasticité du matériau d’écriture a été une opportunité très bien comprise des écrivaines : en s’emparant de certaines thématiques, elles ont pu trouver leur place dans certains fandoms à dominante masculine (surtout dans les domaines de la science-fiction et de la fantasy) et faire valoir leurs points de vue.

 

Cette activité d’écriture a également une action bénéfique, celle de permettre aux fanfiqueurs de s’exercer à l’art d’écrire, puisque les retours de la communauté se font par des interactions quasi immédiates : style, intrigue, rebondissements, caractérisation des personnages (sont-ils cohérents par rapport aux originaux ?) sont commentés et peuvent même infléchir des histoires souvent publiées par épisodes, renouvelant ainsi le vieux système de la sérialisation usuelle aux périodiques du XIXe siècle. Car certains publient leurs histoires en ligne, chapitre par chapitre.

 

La fanfic, une école d’écriture

Se glisser dans un univers déjà connu a ses avantages : les lecteurs connaissent déjà les tenants et les aboutissants de cet univers, il n’est donc pas besoin de les exposer : gain de temps appréciable ! Néanmoins tout manquement à la cohérence de l’univers fictif sera pointé du doigt. Connaître ses personnages (aspect physique, histoire, psychologie, etc.) sur le bout des doigts est un avantage pour l’écrivain débutant : il peut ainsi mieux se concentrer sur l’intrigue ou les variations stylistiques. Mais son lectorat en sait autant que lui et guette toute déviation pour la commenter ; l’image mentale des uns n’est pas celle des autres… Cependant faire vivre sur le papier des personnages vus sur écran (car il s’agit principalement de films ou de séries) permet d’affûter ses capacités descriptives et ses dons d’évocation, car le fandom "sait" comment tel ou tel personnage bouge, parle et agit. Il s’agit alors d’apprendre à traduire une impression visuelle avec des mots. (Les œuvres littéraires parviennent souvent dans la fanfiction via leurs adaptations télévisuelles ou cinématographiques.)

 

La collaboration est d’ailleurs à l’ordre du jour. Les ficwriteurs ont très souvent un Bêta Lecteur ou Lectrice (souvent ficwriteur), mis en exergue dans les remerciements, qui se charge de relire, éditer, conseiller. Cette mise en œuvre collective est un entraînement de plus pour le fanfiqueur même si le fond est parfois plus abordé que la forme. En discutant de la structure du texte, des choix opérés dans la narration, des distorsion apportées par rapport à l’original, on apprend à écrire… en bénéficiant des béquilles rassurantes qu’apporte un univers bien connu.

 

Pour ce qui est des œuvres littéraires, se glisser dans l’univers d’un auteur oblige aussi à étudier son style, non pour le copier, mais pour comprendre ses forces et ses faiblesses et y faire écho. À comprendre l’univers sociologique des personnages, à rechercher ce qui est cohérent ou non. Bref, à apprendre à (re)bâtir un univers cohérent (même s’il est préexistant.) Savoir entendre la voix des personnages permet de les faire s’exprimer en leur conservant leur spécificité propre, renforçant l’étendue des nuances à la disposition de l’auteur quand il écrira une œuvre originale.

 

Jouer dans un univers constitué n’est pas forcément un jeu : cela peut être un apprentissage…

 

Alors, êtes-vous tentés ? Pensez-vous avoir déjà une fanfiction dans vos tiroirs ?

Nous irons plus loin, très bientôt dans un futur article où Clarisse Balsamo nous expliquera comment elle s’est glissée dans la peau de Maurice Leblanc

 

 

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18 CommentairesAjouter un commentaire

@Rgiachetti
Effectivement, l'utilisation commerciale me semble une bonne séparation entre les deux... mais, parfois, ce ne sont que les risques juridiques qui la dessinent. J'imagine que nombre de fanfiqueurs n'hésiteraient pas à publier leurs œuvres dérivées s'ils le pouvaient... et ce, au grand dommage des auteurs-(réels) créateurs. En tout cas, on peut s'amuser avec les ouvrages tombés dans le domaine public, et le champ est vaste.
Merci pour le lien, je vais écouter l'émission avec grand intérêt.

Publié le 18 Octobre 2023

@Clarisse Balsamo
Oui, la frontière est mince. Et elle est probablement dessinée par l'utilisation commerciale qui est faite du texte...

Pour le podcast: France Inter, un été avec Don Quichotte:
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/un-ete-avec-don-quichotte

Publié le 15 Octobre 2023

@Rgiachetti
Merci pour votre retour ! Merci également pour la mention de ce podcast que je vais rechercher en ligne.
Dans la liste des écrivains victimes des indélicats, Alexandre Dumas a vu son œuvre s'agrandir de nombre de "suites" et réécritures, certaines assez ébouriffantes dans la maladresse et le n'importe quoi. La rançon de la gloire... Le site https://www.pastichesdumas.com/index.html en recense une bonne partie. Là, on se situe quand même entre fanfiction et plagiat éhonté !

Publié le 15 Octobre 2023

@Clarisse Balsamo
Merci pour cet article. Vos échanges avec les commentateurs m'ont refait pensé à un podcast que j'ai écouté cet été et je crois bien que la première fanfiction de l'histoire date de 1614 (en tous cas à ma connaissance). Il s'agit du second tome de Don Quichotte qui a été écrit par Lope de Vega (sous le pseudonyme d'Avellaneda).
Cette suite a "forcé" Cervantés à en écrire une lui-même pour détromper son "fan" et même (attention divulgâchage!) à tuer son personnage à la fin du deuxième tome pour éviter d'autres réécritures. Comme quoi...

Publié le 05 Octobre 2023

@Clarisse Balsamo
Les États-Unis aiment les procès, nous préférons la loi !
La loi a l’avantage d’être claire, mais elle peut avoir des effets pervers.
C’est le cœur de la sixième nouvelle de mon recueil : comment une loi "progressiste" sur l'emploi des seniors se transforme en enfer.
Pour moi, ce texte est un hommage bien plus intéressant à K Dick qu'une fanfiction.
Une fanfiction reprendrait l'univers d'origine de Dick : les USA des sixties , en pleine guerre froide.
On perdrait l’intérêt de son message d'origine : nous faire réfléchir sur l'oppression de la société sur l'individu.
Garder l'esprit de K Dick, en le transposant en pleine réforme des retraites est bien plus parlant et intéressant !

Publié le 01 Octobre 2023

@Phillechat 3
C'est bien pourquoi la loi française ne permet de s'introduire dans l'univers créé par un autre, auteur ou autrice, que lorsque les œuvres sont tombées dans le domaine public !
Et que, de toute façon, la fanfiction ne peut être que faite *sans aucun profit financier*. Il s'agit simplement de prolonger de manière gratuite, pour son plaisir et celui des autres fans, un univers fictif que l'on apprécie.
Aux Etats-Unis, la tolérance dépend des personnes ou des sociétés propriétaires des droits. Certains les tolèrent, car ils comprennent que cela sert la notoriété des personnages ou de la "marque" (les univers de super héros, les films très connus, etc.), certains auteurs ne supportent pas que l'on touche à "leur bébé" et dégainent des procès rapidement pour protéger leur droit, d'autres s'en f***. Sans compter les problèmes possibles : une autrice de Science-Fiction a interdit absolument toute fanfiction après qu'une fanfiqueuse a affirmé que l'autrice de SF lui avait volé une idée à elle (présente dans une fanfic) pour l'un des romans de sa série ! L'autrice ne l'avait pas lue, mais il y avait eu procès... Car, aux États-Unis, l'usage équitable n'abolit pas le droit d'auteur, et c'est heureux. En France, où le droit d'auteur ne reconnaît pas "l'usage équitable", la loi permet uniquement de jouer avec des personnages ou univers fictionnels tombés dans le domaine public. Et c'est plus sage...
La fanfiction est bien une reprise, une insertion, une variation sur une *oeuvre pré-existante*, oeuvre qui fait l'objet de discussions de fans et va dont être soumise à des variations selon les interprétations qu'en font les fans.. C'est donc de l'intertextualité et de la transfictionnalité.

Publié le 30 Septembre 2023

@Clarisse Balsamo
Oui cela doit être différent, mais la reprise pure et simple de l'auteur me mettrait mal à l'aise.
Personnellement, je n'aimerais pas que l'on reprenne exactement mon univers.
C'est un obstacle important passé sous silence dans cette tribune.
En revanche quand j'écris mes philofictions, je me sens très proche de K Dick.

Publié le 30 Septembre 2023

@Phillechat 3
Parce qu'il ne s'agit probablement pas de fanfiction ! Si vos textes ne se situent pas dans l'univers spécifique de K. Dick (en utilisant ses intrigues, personnages et décors, en faisant une variation sur son texte ou une suite, ou une "préquelle" - quel horrible mot !), vous n'écrivez pas de fanfiction. Vous subissez simplement son influence littéraire...

Publié le 29 Septembre 2023

K Dick inspire mes nouvelles et mes lecteurs s'en rendent compte !
Pourtant, étonnamment, je n'ai pas du tout l'impression d'écrire des fanfictions ?

Publié le 27 Septembre 2023

@FANNY DUMOND
Bonjour Fanny ! Écrire des variations sur une thématique est effectivement vieux comme le monde...
Toute fanfiction n'est pas forcément un pastiche, il y en a en effet de tous styles. C'est le fait de s'approprier un univers fictionnel qui n'est pas le sien et qui est l'objet de l'intérêt d'un groupe de fans constitué qui fonde la fanfic. L'Arsène Lupin de Maurice Leblanc (livres, puis versions dérivées des films, séries, dessins animés japonais, etc.) a bien été à l'origine d'un fandom qui échange depuis des années autour du personnage ; c'est pour cela qu'on peut parler de fanfiction.

Écrire "à la manière de" est simplement un exercice de style... réussi brillamment par Boileau-Narcejac pour les aventures de Lupin, justement ! Et ce, en hommage et très sérieusement. Il existe des pastiches qui se veulent drôles (car appuyant sur les poncifs et les traits stylistiques outrés), d'autres qui sont très sérieux.

Par ailleurs, la transfictionnalité existe depuis très longtemps. Ce qui fait la fanfiction, c'est le dialogue fictionnel établi avec le matériau originel et le fait qu'il existe une communauté de fans qui échange autour des nouvelles fictions et s'en inspire aussi. (Par exemple, toutes les variations des fans sur les aventures de "Harry Potter" ou de "Star Wars".) En pastichant des fables et en les remettant au goût du jour, vous écrivez simplement de la variation... mais la fanfiction l'est aussi ! Donc, ce qui confère l'étiquette, c'est bien la communauté qui se cristallise autour de ces univers et de ces textes nouveaux.
Bonne journée !

Publié le 26 Septembre 2023

@Fernand Fallou
Eh oui, vous avez "fanfiqué" autour de Cendrillon... car il existe bien des communautés de fans autour de ce récit... mais souvent assaisonné à la sauce Disney (version dessin animé ou film !) Et, souvent, autour des diverses variations filmées de ce très vieux récit européen... Le vôtre ne dépare donc pas une vaste galerie de variations textuelles en tous genres.
Merci de m'avoir lue !

Publié le 26 Septembre 2023

@Marie Bataille
L'essentiel n'est-il pas d'écrire quel que soit le cercle des lecteurs ?
Contrairement à l'usage anglo-saxon où existe la notion de "fair use" (utilisation équitable et souvent non commerciale), la loi française protège le droit des auteurs (et c'est bien heureux !) Il vaut donc mieux écrire ses variations dans des univers tombés dans le domaine public... Mais certaines plateformes anglosaxonnes de fanfiction accueillent des texte en divers langages. Sur monBestSeller, peut-être vaut-il mieux se cantonner au domaine public.
Quoi qu'il en soit, bonne inspiration !

Publié le 26 Septembre 2023

@Clarisse Balsamo Bonjour ! Après lecture de votre article, fort intéressant, me vient une question : certains auteurs et moi revisitons des contes, pastichons des fables en les mettant dans le contexte de notre époque, écrivons-nous de la fanfiction ? Je ne pense pas. Après recherches, il s'avère que ce sont des pratiques qui remonteraient à la plus haute Antiquité (Rabelais, de La Fontaine, Reboux, Proust, Le Tellier, Queneau - les oulipiens - et tant d'autres se sont prêtés à l'exercice, au jeu). L'auteur écrit " à la manière de " sans se moquer du texte originel. Alors, dans quel genre littéraire les classer ? (À noter que je n'aime pas trop mettre les écrits dans des cases). Merci de votre réponse et bonne journée à toutes et tous. Fanny

Publié le 22 Septembre 2023

Fernand Fallou
Merci à @Clarisse Balsamo pour sa chronique sur le fanfic. J’ai découvert que j’ai fanficqué (un p’tit peu sur Cendrillon) dans « le sosie » (lisible sur ce sur ce site) mais il faut tout lire. 36 pages que j’ai voulu drôles… Cela dit l’humour…
C’est comme la moralité, on n’a pas tous les mêmes règles de bases.
Je suis sur Mbs depuis décembre 2016, je crois bien que c’est la première fois que je me fais de la pub.
Pour devenir fou, lisez Fernand Fallou !

Publié le 20 Septembre 2023

@Marie Bataille
Tant mieux ! Amusons-nous (sérieusement) !
Mais je crains que, en raison de la législation française, elle ne puisse trouver place sur monBestSeller. AO3 ou fanfiction.net lui permettront probablement de trouver son lectorat.
J'avoue que j'ai commis des fanfics en langue anglaise dans des univers qui l'étaient tout autant : cela a été un exercice très profitable pour (dé/re)construire une intrigue et trousser des dialogues (mon point faible : trouver la "voix" de personnages bien indifférenciés est souvent complexe). Sans cet exercice, je ne me serais sans doute pas lancée dans mon premier roman en langue française (auto-publié par choix pleinement assumé)... Je m'étais d'ailleurs amusée à en écrire une, en français, lorsque j'avais une vingtaine d'années.

Publié le 20 Septembre 2023

@Zoé Florent
Je déplore ces anglicismes mais, comme il n'existe pas d'équivalents francophones, il est difficile de s'en passer. C'est en effet aux États-Unis que la fanfic s'est développée et organisée, avant d'essaimer partout. C'est aussi pour cela que les univers fictifs les plus "retravaillés" sont des films et séries américains.
La plus grande plateforme est d'ailleurs nord-américaine : AO3 (Archive of Our Own = "notre archive à nous") permet l'hébergement de fictions en toutes langues (le classement par mots-clés est très bien fait), et soutient le droit à la fiction "transformative", avec un droit d'usage non commercial.
Je ne prône pas forcément cette orientation-là, mais simplement le jeu qui consiste à s'appuyer sur des œuvres de fictions désormais libres de droit, tremplin à l'imagination, bac à sable ludique, et continuation festive des personnages ou d'univers qui nous sont chers.
Pour autant, le phénomène est mondial, tout à fait passionnant dans sa sociologie et son élaboration (il fait l'objet de recherches universitaires poussées), et il a permis à des écrivains de se révéler. Et je ne pense pas à Stephenie Meyer ("Twilight") ni à E. L. James ("Cinquante Nuances de Grey") qui ont fait leurs premiers pas avec de la fanfic publiée en ligne...

Publié le 20 Septembre 2023

@Clarisse Balsamo Tribune instructive, même si elle multiplie des anglicismes déjà trop envahissants à mon goût.
N'étant pas vraiment amatrice, il est peu probable que je me hasarde à écrire dans le genre ; d'autant moins que les contraintes et mon imagination ne sont pas vraiment copines ;-).
Merci et bonne journée !
Michèle

Publié le 20 Septembre 2023

@émilie bruck
La fanfic naît principalement du désir d’histoires ("quand il n’y en a plus, il y en a encore !") situées dans un univers fictionnel spécifique (film, série, etc.) Vous avez raison de rapprocher cela de l’Oulipo, bien que, dans ce cas précis, les contraintes soient souvent plus vagues : respecter l’univers originel, les spécificités des personnages – ou, du moins, celles qu’on leur attribue –, tout en modifiant un paramètre crucial entraînant toute une cascade de changements. Ce jeu de variations peut être très amusant et très formateur. Et qu’est-ce que la littérature sinon un jeu sur les contraintes ?

Publié le 19 Septembre 2023