Je me suis demandé tout du long ce qui m’avait retenue dans cette histoire toute simple, et que vous racontez tout simplement. La simplicité justement ? Le quotidien est dans sa version la plus banale, juste contrebalancé par un soupçon d’audace, même les dialogues presque bonjour comment ça va fonctionnent tant ils sont dans la plus banale des réalités. L’intrigue qui pointe dès les premières lignes ? Vous avez ce sens de divulguer comme ça des petites choses tout en faisant comprendre qu’elles ne le sont pas tant que ça, les doigts mêlés, la petite robe qui remonte et qu’on laisse ainsi. Le sujet on ne peut plus classique ? Oui mais justement, les petites entailles, c’est toujours intrigant de savoir comment ça va évoluer. Bref, de vrais ingrédients de la vie. Et puis… les différentes pièces du puzzle se rassemblent, on sent que ça se corse. Mais n’empêche, je me suis demandé si ce simple récit ne pouvait pas quand même être densifié d’une manière ou d’une autre ?

Évidemment on pense à Indochine, "j'ai demandé à la lune, Et le soleil ne le sait pas, Je lui ai montré mes brûlures, Et la lune s'est moquée de moi, Et comme le ciel n'avait pas fière allure, Et que je ne guérissais pas, Je me suis dit quelle infortune, Et la lune s'est moquée de moi, J'ai demandé à la lune, Si tu voulais encore de moi, Elle m'a dit j'ai pas l'habitude,"De m'occuper des cas comme ça, Et toi et moi, On était tellement sûrs, Et on se disait quelquefois, Que c'était juste une aventure, Et que ça ne durerait pas... Votre synopsis évoque ces téléfilms de l’été dont on ne peut pas s’arracher tant ils évoquent des choses fortes en nous : la famille, les valises qu’on traine, les jalousies, les non dits, les retours dans sa région, son pays, et les enjeux d’une maison de famille, d’une ferme à reprendre… on est dans cet univers là, et je suis toujours attirée par ça. Et je trouve que le sujet est si fort, même s’il ne sera jamais nouveau, puisque c’est une histoire sans fins, que vous pourriez simplifier sa narration, rester focus sur cette vrai problématique que vous traitez, sans devoir vouloir "l’alléger" en prenant des bretelles d’autoroute. Mais, c’est parce que, moi, j’ai envie de l’histoire principale et de seulement elle, comme dans la chanson d’Indochine ! merci pour ce roman tout en analyses.

Il y a le rythme du blues, lent et voluptueux et on se laisse aller à votre balade de Saddie à la voix qu’on entend dans les lignes. Elle est de ces gens qui ont un destin, on s’attache bien sûr, belle histoire.

Pas sûre d’avoir compris le lien entre toutes ces pièces de puzzle, mais je les ai trouvées toutes pleines de talents, relevées, et donnant envie de tourner la page pour savoir ce qu’il y a après. Mais… quel est le lien ?

Comme vous dites, percutant. Bang bang you shot me down.