@Jean de Tiège, Cher Jean , j’ai beaucoup aimé ce texte. Vous abordez l’amour par des chemins subtils, inattendus et je dois dire, délicieux. Le style comme les personnages de l’histoire sont tout en finesse. Vous utilisez le point-virgule, une ponctuation remarquable et peu usitée dans la prose d’aujourd’hui qui, elle, se veut rapide, haletante, saccadée. Cet usage crée une musique particulière et je me suis mise à regretter de ne pas l’employer moi aussi dans mes textes. Revenons au votre. C’est l’histoire de la naissance d’un amour, du point de vue de Julien, le narrateur. Quelle lenteur, quelle patience, pour Julien, rien n’est joué, pour elle, non plus ; peut-être, jouent-ils cache-cache sans le vouloir ! Ici, le temps de s’aimer est d’abord celui d’apprendre à s’aimer. Le roman d’une découverte, des séquences parfois déconcertantes ( le pèlerinage de Chartres !) et bien que vous situiez ce texte à la fin des années 60 ( amusante 2CV et références aux Pink floyd et à Pierrot le fou) j’aimerais pouvoir rencontrer un tel voyage amoureux dans notre monde d’aujourd’hui. Votre texte me semble donner une éternité à l’amour, au contraire du désenchantement actuel. En vrac, parlons de la poésie des mots et des descriptions – les vaches pie-noire dans des prairies bocagères où le vert de l’herbe et des arbres nous embarque dans un mirage, les soirées étudiantes autour de la musique et des films,- l’humour jamais prétentieux – fin bec, Air Congo- Air Peut-être- Des personnages dont on peut tomber amoureux, nous aussi. Bravo !
Publié le 04 Mars 2024