Piégeur Masqué

Biographie

J'ai toujours eu le goût de la dénonciation. Dans le ventre de ma mère, j'espionnais déjà les voisins, voisines. Puis dans la couveuse je mémorisais les papotages des infirmières afin d'en faire part au chef de service. En CM2 je dénonçais à tour de bras. Après douze ans à Quantico j'ai infiltré la mafia Suisse et le Cartel de Meddlin. J'ai œuvré pour la CIA, le KGB, les renseignements généraux. Je fus informateur (on disait "indic".) pour la BRI., détective privé, pigiste au Canard enchaîné, justicier à cheval sous le nom de Zorro, agent secret, lanceur d'alertes... Maintenant, je suis « Piégeur masqué » passé titulaire, à trois ans de la retraite, (indice majorée 97). Je pourfends l’injustice de 9 à 12 heures et de 14 à 16 sauf les jours fériés.

Piégeur Masqué a noté ces livres

5
Je dois dire quand j’ai lu le rapprochement avec Zola, j’ai mis le holà. (Oui l’écrivain d’origine italienne auteur du célèbre « Jacuzzi ! » dans le Figaro sur l’affaire Dreyfus.) Et puis au fil de la lecture, j’ai trouvé que c’était bien vu et même épuré de certaines métaphores un poil laborieuses du bon maître. (Je lui garde mon estime à l’Émile…) Déjà faut le dire la couverture s’avère diantrement racoleuse genre – « Tu montes, beau brun ? » Ça fait de l’effet sur le lecteur tant soit peu sensible. Ces dames ont l’air tellement sympas et brûlantes de rendre service. Ensuite, bonne idée d’aller déterrer un lointain fait divers des années 50. C’est dans les vieux Détectives qu’on fait les meilleures soupes disait ma grand-mère. Aussi, très bien vu de pas trop romancer. L’ensemble à un goût de brut de brut qui dégage une coloration (sepia) qui colle à l’époque. Ça de la chair, de l’épaisseur. Un goût de vécu ! L’hommage clin d’œil au pauvre Verlaine n'a pas échappé à l’œil scrutateur du Piégeur Masqué : « Un rêve étrange et récurrent »… Ça a dû lui rebooster le moral entre deux absinthes. Après ce qui fait le poids, l’épaisseur du récit c’est qu’il est véridique, livré cash et sans fioritures, facture réaliste. Avec ce côté « observateur froid, détaché» plutôt bien rendu. Le style épuré. Peut-être eut-il gagné à être plus resserré un poil ? Un parcours sordide et ordinaire rédigé dans sa froide et crue banalité. Oui, c’est cela Zola avec également un zeste bien senti de Bovary chez Lucia. (Genre je dirai Gustave-Emile Zolbert.) Et puis quand on voit les affaires Daval et Jubillard, on se dit que l’histoire ne se répète pas, elle bégaie... » et que le livre met quelque part l’accent sur l’intemporel. Du beau boulot bref, moitié au burin, moitié au scalpel.
Publié le 21 Juin 2023