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Le 25 sep 2023

Le syndrome du lecteur-auteur par ANTALL

Un auteur peut-il être encore le lecteur objectif d’un livre ? Le fait d’écrire ne transformerait-il pas d’office le lecteur en une sorte de bêta-lecteur ? La question est posée, Antall y apporte ses réponses : "l’écrivain peut-il lire sans évaluer ?"
Un auteur peut-il être encore le lecteur objectif d’un livre ? Un auteur peut-il être encore le lecteur objectif d’un livre ?

On a tendance à différencier l’écriture de la lecture. D’un côté, les auteurs. D’un autre, des lecteurs. Deux bataillons aux uniformes distincts. Ce qui fut assez vrai à une époque ne l’est plus. Un troisième bataillon s’est constitué, comme ça, sans qu’on y prenne garde. Bataillon chamarré, veste d’auteur, pantalon de lecteur ; chaussures d’auteur, casquette de lecteur. Si le bataillon des auteurs écrivait pour le bataillon des lecteurs qui lisaient, aujourd’hui les écrivains lisent encore (du moins, on l’espère), mais ce sont surtout les lecteurs qui écrivent. Conséquemment, l’acte de lire serait-il aujourd’hui encore celui qu’il fut ?

 

Lire selon ses besoins

L’un de mes livres préférés restera à jamais "Ostinato" de Louis-René des Forêts, assemblage de fulgurances poétiques, méditations et aphorismes formant une autobiographie fragmentaire. Une œuvre "discontinue, provisoire et inachevée" comme le préface des Forêts. Choix plutôt incongru pour un futur auteur de polars, me direz-vous.

Sauf qu’à l’époque, je n’étais encore qu’un adolescent mal dégrossi de l’enfance, en plein service militaire à 600 bornes de chez lui, et qui n’avait à son actif qu’une demi-douzaine de "Club des Cinq", quelques Lucky Luke, "Moby Dick" et l’intégrale Marvel Comics. Sans compter Balzac, Stendhal ou Flaubert car ils ont laissé dans ma mémoire une trace aussi éphémère qu’un pet-flamme dans la Voie Lactée.

"Ostinato" est pour moi ce qui ressemble le plus à de la littérature au sens noble du terme. Non par l’histoire qu’il raconte (je ne m’en souviens même plus, je doute même qu’il en contienne une), mais parce que le récit n'obéit pas du tout aux règles de l’écriture romanesque. Phrases à rallonges, verbes à l’infinitif comme sujets, surgissements au présent qui structurent le texte tout en entretenant des rapports thématiques. De ma vie, je n’avais jamais lu prose aussi percutante. Comme l'ostinato de la composition musicale, le style de l'auteur devient soudain figure rythmique, se répétant obstinément. Mais surtout, le vide dont parle Des Forêts a soudain un sens, il se compose, structure un cheminement. Ce vide fait soudain écho à la solitude qui émaille mon existence. Et ça me flingue.

 

L’expérience de lecture

N’est-ce pas un peu pour cela que nous lisons ? Retrouver au sein d’une histoire ou chez un personnage notre vécu personnel, à travers des sentiments, des idées, des évènements décrits par l'auteur comme nous aurions pu le faire si nous disposions de son talent. La rencontre avec ce bouquin a été une claque magistrale et définitive. Il était là, sur l’étal clairsemé d’un petit libraire, il m’attendait.

Aujourd’hui, "Ostinato" est en bonne place sur mon étagère. Je passe devant tous les jours, sans jamais l’ouvrir. Impossible de me replonger dans ce genre de littérature, désormais. Lire pour se consoler, lire pour s'isoler, pour le vice, pour rajeunir, pour changer le temps, je n’en ai plus besoin.

Si je devais relire aujourd’hui "Ostinato", je ne pourrais plus accéder à la même expérience. C’est un moment constructif de ma vie dont je suis nostalgique, forcément. Et en même temps, je ne souhaite pas redevenir celui que j’étais. Non seulement j’ai changé, mais ma vie a changé, mes besoins aussi. Je suis marié, j’ai une fille, un métier-passion, un corps de rêve, quelque aptitude au basket. Et comble de malédiction, je suis devenu auteur.

À ce titre, j’ai d’ailleurs la sensation de ne plus pouvoir lire que des histoires qui vont nourrir mon écriture.

 

Toutes les lectures ne se valent pas

Chapeau à ceux qui "lisent de tout" avec la même ferveur ou tout au moins à enthousiasme égal. Cet enrichissement par la diversité, auquel je crois dur comme fer pourtant, j’y suis totalement hermétique.

Car non, toutes les lectures ne se valent pas.

La poésie m’emmerde, la romance n’est que bluette ringarde, l’héroïc-fantasy rêverie indigente et le huis-clos psychologique un recueil de déviances pour détraqués volontaires. Oh oui, le mépris est assumé. Ça ne veut pas dire que je suis pour le retour aux autodafés. Ça veut dire que seul le polar revêt un réel intérêt à mes yeux.

Pourquoi ?

Parce que j’en écris. Parce que j’en suis imprégné. Parce que le bon polar n’est pas qu’une enquête, il parle de la vie réelle et d’humanité (tant qu’il ne devient pas une publicité complaisante faite au meurtre ou à la torture).

Du coup, je ne recherche que cela dans mes lectures. Des personnages cabossés, imparfaits, paradoxaux, lancés dans une aventure qui les dépasse.

Cependant, il y a une contre-partie à ne plus lire à des fins uniquement récréatives : au-delà de cette sélectivité trop implacable, quelque part dans un creux d’eau inoccupé se niche le syndrome du lecteur-auteur.

Qui, chez moi, semble incurable.

 

Le syndrome du lecteur-auteur

Que chaque écrit réclame la coopération active de son lecteur relève du principe même de littérature. Tous les lecteurs en sont-ils capables ? Une catégorie en particulier.

Si chaque livre peut être lu naïvement, en se laissant porter par la fiction dans l’ignorance de son architecture cachée, il existe un autre type de lecture, moins innocent, plus technique, attentif aux codes d’écriture sous-jacents. Une approche répondant au fantasme du lecteur surdoué, à la fois subtil et érudit, complice et créateur, un lecteur capable d’entrer dans le jeu du texte, d’en percevoir les règles et d’en déjouer les astuces.

Ce lecteur, c’est moi, c’est vous, qui publiez sur MBS.

Le lecteur-auteur.

Attention ! Je recherche des lectures qui vont systématiquement dans le sens de mes goûts, pas forcément de mes pensées. J’aime être bousculé, instruit, jeté aux orties, chahuté, contredit dans mes certitudes. Seulement voilà. N’avoir soif que de ce dont on a besoin est une chose, s’y abreuver de façon trop analytique en est une autre.

Car en réalité, le problème est là. Je ne lis plus, je décortique !

 

Lecture analytique

En cours de lecture, muni d’un vieux carnet et d’un bout de crayon mâchonné, j’emmagasine de nouvelles informations, je développe mon vocabulaire sur les points techniques, je recherche des sources d’inspiration pour le livre que je suis en train d’écrire, j'étudie les personnages, leurs interactions, la façon dont l'auteur s'y prend pour aborder les enjeux, bref, tout un fatras de critères que je m’approprie afin d’en retirer tout le suc…

Même problème quand j’étudie la ligne de basse groovy de Michel Alibo, quand je m’attarde sur la profondeur de champ d’une photo de Sieff ou un mouvement de caméra virevoltant signé Jean-Pierre Jeunet.

Je veux du contenu à souligner, et dans les marges duquel suspendre des annotations.

Je veux comprendre le tour de magie.

Voir les rouages, les cordes et les poulies derrière le carton-pâte.

Je veux apprendre sans cesse.

Vampiriser le meilleur de chacun.

Je veux progresser.

Je suis drogué à la maîtrise de mon art. Et comme tout toxico, je continue à me shooter avec l’espoir avide de faire vivre à d’autres mon expérience "Ostinato".

Comme des Forêts, je veux trouver ce qui me permettra de ne pas laisser mon lecteur intact.

En clair : quand je lis, je travaille.

 

Déformation professionnelle

Alors quoi ? Suis-je incapable de faire la part des choses ? De séparer le boulot de la détente ? Suis-je un HPI qui s’ignore ? Hyperactif d’un nouveau genre ? À moins que la lecture me confronte à ma condition de barbare, de pauvre ignare incompétent ? Sans doute un peu de tout cela à la fois. Le propre des grandes œuvres est d’inspirer les artistes qui les contemplent ; moi, elles me découragent.

Quoi qu’il en soit, j’ai la sensation désagréable de me priver de merveilles absolues, comme ce gamin qui a découvert le plaisir de la lecture à un moment de sa vie où il en a eu besoin. Seulement, aujourd’hui, j’ai beau me forcer, explorer les confins de la souffrance ou suivre les errances sexuelles d’une bonne-sœur alcoolique dans une ville enfumée, ça ne passe pas.

J’ai donc longtemps pensé que l’auteur, en période d’écriture, doit faire le deuil du lecteur qu’il est. Et réciproquement.

Mais je me trompe.

Charles Dantzig avance sa conception de la lecture comme "sœur de la littérature", toutes deux marchant ensemble dans un combat contre le temps. Selon lui, un bon lecteur écrit en même temps qu'il lit. Ce que je considère comme un travers avilissant s’apparenterait donc à une simple… déformation professionnelle ? Dans ce cas, cela signifierait que la lecture en tant qu’expérience, plutôt que de nous transformer, nous aide à devenir ce que nous sommes vraiment.

 

Lire pour soi

Il serait donc simplement question de passion.

Je rends hommage à ceux et celles qui la partagent avec moi, qui sacrifient des heures, peut-être des années de leur vie à cette activité parfaitement inutile, non rentable, not bankable, qu’est la lecture, un temps à jamais perdu pour la vie pratique ou le monde des affaires.

Ma foi, atteindre (forcer ?) les limites que la nature nous a assignées, voilà une belle et raisonnable ambition, peut-être la seule qui vaille.

En fin de compte, on ne lit pas pour le livre, on lit pour soi. Cette expérience n’est que subjective. Il n’y a pas plus égoïste qu’un lecteur. Qu’il soit auteur, ou quelqu’un de normal.

 

Med Ærik ANTALL

 

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14 CommentairesAjouter un commentaire

Il y a des vérités que je partage dans cette tribune : impossible de pouvoir lire "paisiblement" quand on a contracté le virus de l'écriture, cela est un plus marqué chez l'étudiant que je suis: quand je veux écrire un mémoire, les pages et les lignes doivent cadrées avec mes orientations.
L'auteur à eu l'audace de faire ressortir quelque chose qui tracasse pas mal d'auteur: la perte de l'innocence puérile dans la lecture. Est-ce une évolution ? Faudrait-il s'en désoler? C'est la mort du plaisir de lire? A chacun de se dire "bon, pour cette fois-ci, je lis, tout simplement", car c'est aussi ça l'expérience vivante de la littérature.

Publié le 03 Novembre 2023

Merci pour vos commentaires. Evidemment je force le trait, mais à peine.
Un auteur ne lit pas de la même façon qu'un lecteur lambda, tout comme un pianiste professionnel n'écoute pas la musique de la même façon que ma belle-mère. Le basketteur aguerri sera émerveillé par un spin-move dont vous n'aurez pas idée et tout cinéphile averti se repassera en boucle le plan-séquence de "Snake-Eyes" en cherchant les cut invisibles, conforté dans l'idée que De Palma est un génie. Tandis que d'autres se matent "Les Tuche" en pleurant de rire.
Chacun appréhende la lecture avec ses bagages, ses codes, ses besoins. Fort heureusement pour la richesse culturelle de l'humanité, ils diffèrent.
Amitiés à tous
ANTALL
https://medaerikauteur.over-blog.com

Publié le 06 Octobre 2023

@alban paulh
Quoic'est-y qu'ce bazard ?
C'est bien vrai, ma foi.
Je pense que c'est because j'essayais de prêcher pour ma paroisse. Ce n'est absolument pas prévu dans mon karma.
essayez encore avec une nouvelle fenêtre, ça vient de fonctionner.
https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire/6855-dante-biographie-oeuvre-critique
ou alors, dans "recherche": [Dante e noi}
et, autrement, laissez tomber. Après tout, on s'en cogne.
L'essentiel c'est d'être fouhouuuuuuu ! et de rire (de tout, et en priorité de soi).
Bises à vos teckels et à votre musaraigne savante.

Publié le 03 Octobre 2023

Bonjour @Alban Paulh. Savez-vous qu'il existe une rubrique (sur le site) intitulée "Les Classiques et moi" ?
Puisque charité bien ordonnée etc. (pour une fois!!!!), j'en avais écrit une sur Dante. Elle est là : https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire/6855-dante-biographie-oeuvre-critique.
Et si elle vous donnait l'envie d'en écrire une sur Giono ? (de quoi j'm mêl, celle-là ? Euh, oui, désolée...)

Publié le 02 Octobre 2023

Ah Giono, voilà un immense écrivain !
Je suis supris de voir les jeunes militants écologistes ignorer l'existence de sa nouvelle : " L'Homme qui plantait des arbres " .

Publié le 01 Octobre 2023

Désolée, je ne décortique pas quand je lis un grantécrivain(e). Je savoure. Je relis parfois avec jubilation, avec délectation, pour comprendre comment cette belle ouvrage est chevillée. Et je songe que, dans un millénaire ou deux, je commencerai à avoir quelque pratique quand celui-ci ou celle-là a simplement du génie. (Vous avez lu Giono ? Pas encore ? Allez-y donc voir !) Il n'y a que les mauvais stylistes sans fond qui provoquent en moi un urticaire de Bêta-Lectrice. Mais ceux-là, je les laisse aussi sec. Pas le temps ! Quitte à Bêta-ïfier, autant le faire sur ce que je commets moi-même...

Publié le 30 Septembre 2023

J'avoue que je suis parfois dans cette situation, mais seulement lorsque je lis des œuvres d'auteurs inconnus, souvent auto-publiés, auxquels j'ai l'insolence de me comparer. Heureusement, ce n'est jamais le cas lorsque je lis King, Grangé ou Fred Vargas.

Publié le 28 Septembre 2023

On lit pour s’évader. On écrit pour ranger sa vie, pour quitter sa médiocre condition d’humain. On idéalise une vie meilleurs. On écrit pour réactiver une vie échouée sur un site perdu au confins d’un serveur pour que les autres puissent vous lire. Mais vous ne les lisez plus, le temps vous manque. La passion d’une époque où les idées germaient à profusions, ou on s’oublie dans son récit, ou la lecture d’un autre est un péché, un plagiat, une pollution.
Je sais que je vais reprendre le clavier. Je me le suis écrit.
Pour l’heure, c’est ma liberté atteinte qui fait bouger mes doigts. C’est la règle des lieux qui s’impose à moi. Ecrire ou disparaitre. Lire pour jugement.

Publié le 28 Septembre 2023

Eh bien, que vous arrive-t-il lady Emilie ? What happens to you ? Nous sommes d'accord, il me semble. Le summun du plaisir pour un cuisinier est de découvrir la manière dont un collègue réinvente tel "produit", telle recette ; le comble du plaisir pour un cinéphile (dont je suis) est de se s'organiser une rétrospective (en ce moment, je m'en offre une : Renoir) grâce à la technologie du DVD, et de s'extasier sur le style. And so on, my dear @émilie bruck. Isn't this, the superlative foot ? Môssieur Antall est un tantinet excessif, peut-être, mais ne serait-ce point la marque de sa passion ? Après tout, ne sommes-nous pas ici pour y exprimer nos différences. Arent oui ire tou expresse aoire diffenrencises ?

Publié le 27 Septembre 2023

Bonjour Med Ærik,
Il fut un temps où je lisais sans autre désir que celui de découvrir une œuvre, en tomber amoureuse. Il fut un temps où j’écrivais sans me poser trop de questions, où un texte était « fini » dès lors que j’y avais apposé le point final.
Je me souviens de ce temps.
Puis, je ne saurais vous en expliquer le pourquoi, il me vint un jour de 2014 l’idée « d’écrire ». Et je le fis dans les mêmes dispositions d’esprit, persuadée d’avoir à mon tour des histoires à raconter, dont des inconnus tomberaient fatalement amoureux.
Ce n’est qu’au bout d’une paire d’années que j’ai réalisé que j’avais franchi une ligne. Quand deux bêta-lecteurs (pleins d’affection à mon égard) m'incitèrent à me relire.
Se relire, c’est s’autocritiquer. Souffrir un peu, et se payer un billet pour la Lucidité.
Se relire, exercice incontournable pour qui prétend écrire, c’est mesurer chaque fois l’étendue qui sépare ses propres textes de ceux écrits par d’authentiques écrivains ; se redéfinir un but.
Comment, alors, dans cet état d’esprit, penser que l’on pourrait encore lire innocemment ?
Parce que j’ai la prétention d’écrire, ma lecture est par définition altérée. Comment expliquer autrement que même chez Gallimard, une coquille me saute à l’œil ? Comment expliquerais-je que je referme certains livres, pourtant encensés par la critique, à cause de phrases trop mal fichues à mon goût pour me donner l’envie d’en trouver le fond ? Et, quand je relis Malaparte, qu'est-ce qui me fait sauter au plafond devant certaines phrases, certaines répétitions, certaines ponctuations... alors que lorsque j’ai découvert ce livre (La pelle), il y a quelques décennies, je n’avais absolument rien remarqué de tout cela, uniquement emportée par l'histoire ?
J’ai des amis musiciens pros, des amis cuisiniers pros, et peintres également. Tous des pros. Quand ils me relatent une de leur découverte musicale, gastronomique ou picturale, ils me parlent du fond, certes, mais de la forme avant tout. Et l’immense plaisir qu’ils prennent n’est plus seulement de goûter, d’entendre, de regarder, mais de s’émerveiller devant l’astuce, devant l’audace, devant la créativité d’un « confrère ».
Est-ce une maladie ?
Je dirais que la seule maladie, s'appelle "galéjade", marseillisme, exagérationite aiguë, emphasisme phocéen. Une maladie dont nous sommes tous porteurs (et fiers d'en être contaminés) au sud d'Aix-en-Provence.
Merci.

Publié le 27 Septembre 2023

Un "syndrome du lecteur-auteur" très personnel quoique sans surprise, pour qui a eu l'occasion de lire vos commentaires et tribunes, @ANTALL. Cela fleure fort l'esprit critique et l'autosatisfaction, mais à votre décharge, j'ai la narine particulièrement sensible ;-).
Pourtant peu amatrice du genre, vous êtes un des rares auteurs de thrillers dont j'ai apprécié l'oeuvre. Cela tient à votre style, certes, à l'absence de complaisance pour le meurtre ou la torture aussi, comme vous l'écrivez, mais surtout, à votre art de la fouille de la psychologie de vos personnages.
Pour conclure, je ne me retrouve pas du tout dans votre syndrome. Lecture et écriture restent pour moi deux activités distinctes. J'aime autant que ma muse me surprenne que d'être surprise par un auteur qui bouscule mes certitudes, me surprend par son style, me nourrit...
Merci pour ce mot franc, incisif, et bonne journée,
Michèle

Publié le 26 Septembre 2023

"je ne lis plus, je décortique" (et je crois bien que l'ajout de la virgule est de mon fait. Quelle tristesse : ne plus s'émerveiller, se laisser surprendre ; et donc être à ce point centré sur soi qu'on ne puisse lâcher prise ? ! S'il vous plaît, auteur de cette chronique, dites-moi que je fais erreur !

Publié le 26 Septembre 2023

Un article choc. "Car non, toutes les lectures ne se valent pas." Cela est subjectif car chacun placera son curseur là où il estimera que la valeur ajoutée, pour lui, se trouve.
La lecture c'est aussi bien nourrissant, stimulant, qu'apaisant et je choisis ce que je lis en fonction de comment je me sens ou en fonction de ce que j'ai envie de ressentir. En revanche, difficile pour moi de lire quand j'écris.

Publié le 26 Septembre 2023

En philosophie c'est un peu différent : chaque texte est un dialogue direct avec les autres philosophes.

Publié le 26 Septembre 2023