Interview
Du 29 avr 2021
au 29 avr 2021

La fausse effraction.

Mais où Henri Neyrand va t'il chercher tout cela ? Sans doute a t il raison ? Les fausses mauvaises nouvelles sont le meilleur moyen de cacher les vraies mauvaises nouvelles. Une participation insolite à l'appel à l'écriture monBestSeller : Faux coupable
Tirer le vrai du fauxTirer le vrai du faux

Quand le gardien Marouane Belhamine, en faisant sa ronde au petit matin, découvrit le mur de la Joconde vide, il crut défaillir. C'était pour lui la réalisation de son pire cauchemar. Il aurait préféré se trouver face à un voleur quitte à y laisser sa vie. Là, il y laissait son honneur.

Sans hésiter il déclencha l'alarme. 

Au bout d'un quart d'heure cette partie du musée du Louvre n'était plus qu'une fourmilière de journalistes, policiers et officiels parmi lesquels la ministre de la culture Évelyne Gachot, le jeune ministre de l'intérieur Donald Gardonin et Jacques Rodriguez le directeur du musée. Ces trois étaient assaillis de questions et semblaient extrêmement mal à l'aise.

En quelques minutes le monde entier fut prévenu. La présidente de la république Jézabel Carmon prit la parole à la télévision.

- C'est un bien culturel de l'humanité qui vient de disparaître, dit-elle, et tous les moyens seront déployés pour retrouver ce chef d'oeuvre. 

Bien vite un concert de sirènes ouvrait la voie des voitures officielles des deux ministres et de Jacques Rodriguez qui se rendaient à l'Élysée. En entrant dans la cour du palais, les gardes républicains les introduisirent immédiatement dans le bureau de la présidente.

Ils demandèrent à s'entretenir en privé avec la présidente, sans aucune oreille indiscrète.

Intriguée, la présidente accepta de mauvaise grâce, mais comprit bien vite que c'était une sage décision.

Dès que les portes furent bien fermées, Évelyne Gachot prit la parole

– Madame la présidente, c'est une fausse catastrophe! 

La présidente, qui revenait d'une tournée de quatre jours en Asie du Sud-est et avait à peine dormi, encaissa le coup et fit une moue de mauvaise humeur.

Venant au secours d'Évelyne Gachot, le ministre de l'intérieur continua.

- Madame la présidente depuis six mois, devant la recrudescence du terrorisme, des actes de malveillance et des drames inexpliqués comme l'incendie de Notre-Dame, avec la ministre de la culture et le directeur du Louvre nous avons cherché à mettre en lieu sûr la Joconde.

Poursuivant, les trois un peu penauds de ne pas en avoir informé la présidente, lui dirent qu'ils avaient remplacé la vraie Joconde par un tout nouveau dispositif d'hologramme fabriqué par les laboratoires de l'école polytechnique. L'image créée était impossible à distinguer de l'original sauf bien sûr à le toucher, la Joconde était protégée par une barrière qui empêchait tout le monde d'approcher; le secret était bien gardé! Et l'original de la Joconde avait été mis en lieu sûr dans la plus profonde des caves blindées du musée du Louvre.

– Bien, il suffit d'aller chercher l'original et de le remplacer, dit la présidente sèchement.

– Si nous le faisions cela créerait une suspicion sur l'ensemble des œuvres du musée du Louvre répondit le directeur. 

Pendant ce temps, la police judiciaire s'activait et ne pouvait relever aucun indice. 

Quand soudain l'adjoint du directeur du musée, mis dans la confidence, se rappela que l'on venait d'installer un nouveau dispositif anti effraction pour créer une barrière empêchant toute diffusion d'ondes électromagnétiques dans un périmètre de 400 m.

– C'est peut-être ce dispositif qui a mis hors d'état l'hologramme, désactivons le!

On fit évacuer tout le musée après avoir pu, avec difficulté, persuader policiers, journalistes et gardiens de quitter cette salle du musée du Louvre.

Dès que le dispositif fut débranché, l'hologramme réapparut, la supercherie était parfaite sauf qu'elle ne devait pas être découverte !

On convoqua immédiatement une conférence de presse pour annoncer que la toile avait été retrouvée dans un réduit et que le coupable, dérangé, y avait caché son larcin.

Le ministère de l'intérieur dut cependant, pour donner le change, mettre pas moins de 20 % des effectifs de la police judiciaire pour résoudre cette énigme qui, bien évidemment ne le fut jamais.

Et puis, trois ans plus tard, avec l'avalanche de mauvaises nouvelles politiques, économiques, sanitaires et la cyberguerre que se livraient les États-Unis et la Chine, la nouvelle du vol de la Joconde s'évanouit petit à petit dans l'esprit des journalistes et des amoureux de l'œuvre de Léonard de Vinci.

Henri NEYRAND -

 

 

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