@Marius Youssouf
Merci pour ce vote et ces épithètes Marius. Je n’avais pas vu ça sous l’angle du voyage, mais oui, bien sûr, tout dépend du point de vue ! Je voulais montrer ces petites scènes champêtres, très communes pour moi, sous un jour nouveau : pour qu’on y prête attention alors que tout est menacé… Mais vues depuis d’autres paysages, j’imagine elles sont encore plus déconcertantes…
Macedonio Fernández a imaginé une nouvelle où 2 personnages se rendent compte qu’ils sont éphémères car liés à la lecture, en percevant le courant d’air provoqué par le souffle du lecteur…
Donc merci Phillechat d’avoir, d’un souffle, donné leur légèreté à toutes les petites bêtes de mon bestiaire…
@Gaby Chantrie
Merci Gaby d’avoir lu et pris le temps de commenter.
Oui, c’est exactement ça : pour arriver à faire tenir tout un paysage de bocage dans 3 vers de 17 pieds façon haïku, il fallait superposer, empiler, user de polysémie à tous les étages. Ainsi comme vous dites, le fil sera évidement celui du récit autant que la trame du piège arachnéen, ou que la bobine du bombyx.
Et le récit, c’est celui que je laisse à l’initiative du lecteur, pour peu qu’il ait déjà en lui le souvenir de ces paysages que j’ai voulu décrire et qui resurgiront à l’évocation d’un sens (vue, ouïe…).
C’est la condition de la langue : comme le vivant, elle se doit d’être économe, de recycler, de faire tenir dans un minimum de signes insignifiants toute l’infinité de mondes passés, présents, futurs, ou à jamais impensables.
Dans sa nouvelle La Bibliothèque de Babel, Jorge Luis Borges imagine que si dans un tel lieu on pouvait placer des volumes contenant à eux tous la totalité des combinatoires possibles de l’alphabet, il s’y trouverait alors forcément un ouvrage portant en lui le Verbe (au sens biblique : "Au commencement était le Verbe").
Moi, plutôt que dieu, je préfère faire tenir dans un tercet, ou dans n’importe quelle strophe, un concentré de vie, puisque c’est à ça que sert une langue, à cristalliser nos expériences réelles ou inventées. La strophe ou la phrase fonctionnent alors comme une chrysalide : à la chaleur d’une lecture se déploient les ailes d’une narration.
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@Marius Youssouf
Merci pour ce vote et ces épithètes Marius. Je n’avais pas vu ça sous l’angle du voyage, mais oui, bien sûr, tout dépend du point de vue ! Je voulais montrer ces petites scènes champêtres, très communes pour moi, sous un jour nouveau : pour qu’on y prête attention alors que tout est menacé… Mais vues depuis d’autres paysages, j’imagine elles sont encore plus déconcertantes…
@Phillechat
Merci pour ce commentaire et toutes ces étoiles.
Et merci d’avoir vu de la légèreté…
Macedonio Fernández a imaginé une nouvelle où 2 personnages se rendent compte qu’ils sont éphémères car liés à la lecture, en percevant le courant d’air provoqué par le souffle du lecteur…
Donc merci Phillechat d’avoir, d’un souffle, donné leur légèreté à toutes les petites bêtes de mon bestiaire…
@Gaby Chantrie
Merci Gaby d’avoir lu et pris le temps de commenter.
Oui, c’est exactement ça : pour arriver à faire tenir tout un paysage de bocage dans 3 vers de 17 pieds façon haïku, il fallait superposer, empiler, user de polysémie à tous les étages. Ainsi comme vous dites, le fil sera évidement celui du récit autant que la trame du piège arachnéen, ou que la bobine du bombyx.
Et le récit, c’est celui que je laisse à l’initiative du lecteur, pour peu qu’il ait déjà en lui le souvenir de ces paysages que j’ai voulu décrire et qui resurgiront à l’évocation d’un sens (vue, ouïe…).
C’est la condition de la langue : comme le vivant, elle se doit d’être économe, de recycler, de faire tenir dans un minimum de signes insignifiants toute l’infinité de mondes passés, présents, futurs, ou à jamais impensables.
Dans sa nouvelle La Bibliothèque de Babel, Jorge Luis Borges imagine que si dans un tel lieu on pouvait placer des volumes contenant à eux tous la totalité des combinatoires possibles de l’alphabet, il s’y trouverait alors forcément un ouvrage portant en lui le Verbe (au sens biblique : "Au commencement était le Verbe").
Moi, plutôt que dieu, je préfère faire tenir dans un tercet, ou dans n’importe quelle strophe, un concentré de vie, puisque c’est à ça que sert une langue, à cristalliser nos expériences réelles ou inventées. La strophe ou la phrase fonctionnent alors comme une chrysalide : à la chaleur d’une lecture se déploient les ailes d’une narration.
Extrême sobriété de ces choses vues, dépouillé, imaginatif. Il manquerait presque un fil conducteur, celui de l’araignée ?