Les mondes contraires

@Jean Daigle-Ray.
C'est moi qui vous remercie, Jean, de m'accompagner si fidèlement sur mes Chemins de mémoire. Vous avez raison de souligner combien c'est délicat de devoir suivre une histoire déjà écrite, ou plus exactement vécue par d'autres, surtout quand ces autres là sont ceux de votre famille et que l'on s'oblige à respecter au mieux leur mémoire. La privation de cette belle liberté d'écriture, cet empêchement de se laisser guider par son seul imaginaire sont en fin de compte récompensés par le plaisir, et même la fierté, d'avoir pu rendre hommage a ceux qui se sont tus à jamais. Alors quand ce travail touche des lecteurs tel que vous, le bonheur est immense.

Merci, Antonia, pour cette belle suite à votre précédent récit Les années d’or. Le résultat est d’autant plus admirable que la chronique d’une famille (et, ici, de plusieurs familles) comporte un défi supplémentaire. Tandis qu’une romancière ou un romancier peut laisser libre cours à son imagination pour ajuster les personnages et les péripéties à son gré, vous avez dû tenir compte des événements qui se sont réellement passés, notamment la mort prématurée de certains de vos ancêtres que j’aurais aimé suivre plus longtemps au fil de votre récit. (…) Certains chapitres sont particulièrement remarquables. Je retiens, parmi bien d’autres, le retour de guerre d’Antoine-Marc Guidicelli, lourd de toutes les souffrances accumulées, sublimées par les discrets gestes d’affection des deux époux à la toute fin du chapitre. J’ai beaucoup aimé, également, la scène où les enfants participent à la préparation des gâteaux pascals, scène très touchante qui apporte de la gaieté après tant d’épreuves. Notons aussi, à la page 49, le portrait de Mathieu Casanova que vous campez avec brio en un seul paragraphe! (…) Le roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon se concluait comme ceci : « Au pays de Québec rien ne doit mourir et rien ne doit changer… » De même, à la page 29 de votre récit, pour Joseph-Antoine Paoletti, « demain sera pareil à aujourd’hui, ici et pour toujours. À jamais ». L’histoire s’est bien chargée de bousculer ces attentes. Votre chronique familiale en fait foi.

@Levyrachel @ettori
Merci , encore merci chères lectrices, pour ces beaux commentaires. Merci d'avoir été si sensibles à ces histoires qui tentent de raconter l'ordinaire et le moins ordinaire de ceux-là qui m'ont précédée. La rédaction de ce récit n'a pas toujours été facile et c'est un réel plaisir et une vraie émotion de savoir qu'il a pu toucher au-delà de ma seule mémoire.

@antoniadelpopolo
C’est l’histoire grisante et haletante de deux familles’ traversées par les soubresauts de l’histoire économique et politique de la Corse et dans laquelle la nature corse sert de décor permanent , toujours aussi enivrante de beauté. . Nous suivons avec impatience les personnages , nous sommes tristes comme eux et heureux avec eux. Les scènes sont croquées avec réalisme . L’émotion nous saisit à la gorge quand un des héros est happé dans la boucherie de la guerre 14/18. De l’humour’ et des joies mais aussi des malheurs et surtout le poids des conventions sociales font de ce récit un roman à part entière. A lire absolument