Anaïs

Cher Michel,

C'était une sacrée responsabilité de choisir d'écrire sur les mots d’Anaïs et d’Henry, parce que je les admire et que je ne voulais pas les trahir.
Vous traquez les couleurs et les gestes autant que les mots. J’ai eu l’impression de découvrir l'ennéagramme de cette toile, et un mélange d’Anaïs, de Vanessa, de peinture et d’écriture. C’est presque perturbant une telle fusion ;-)
Je me souviens que le titre avait inspiré pas mal de visiteurs, dont beaucoup m’avaient raconté d’eux-mêmes – je ne donnais pas les extraits, pour ne pas rompre ou influencer leurs imaginations.
Merci pour cette dissection originale associée à des cœurs bienveillants.
Belle soirée à vous @Michel Laurent

Cher Cortex,

J'avais envie de les laisser nous parler, en se parlant à eux-mêmes ou entre eux… Miller est fascinant en correspondance. Tous les deux partageaient un immense amour de la vie et de l'art et une admiration, un respect réciproque du travail de l’autre - ce qui leur a permis, je pense, d’aller beaucoup plus loin et plus haut en écriture.
Je m’aperçois que les rouges et noirs ont un petit air de famille avec Depeche Mode, n’est-ce pas ? Ils dégagent une force naturelle. Ils sont directs et élégants. Ils ne mentent pas.
Belle soirée à vous et un grand merci @Cortex1 pour vos cœurs qui décorent deux auteurs qui me sont chers.

J’ai été particulièrement attiré (puisque je m’étais assigné la tâche de choisir) par la correspondance entre votre toile et le texte d’Anaïs Nin «  Une journée d'été dans un vieux jardin » (26 mai 1931). Votre oeuvre, Vanessa, suggère la même traversée intérieure que le texte. Les rouges profonds et les ors éclatés évoquent le sang retrouvé, la « pluie d’or » et le retour de la vitalité après l’épuisement. Les zones sombres, presque étouffées, rappellent l’ombre de la dépression, tandis que les surgissements lumineux figurent la floraison salvatrice. Comme le jardin du texte, la toile n’est pas paisible mais vivante : une matière en tension, où la nature — couleurs, air, lumière — agit comme une force réparatrice, dénouant peu à peu l’intensité et ramenant le souffle. Je trouve ces correspondances fascinantes. Que de talents ! Bravo, Vanessa.