L’intrigue est menée avec un réel savoir-faire : la disparition de Jules devient peu à peu un mystère prenant, construit par touches pointillistes. Un simple rendez-vous manqué entraîne le lecteur dans un univers mêlant amitié, monde de l’art, faussaires et menaces. Le récit avance avec méthode, sans précipitation, tout en installant une tension croissante qui donne envie de suivre Dercol jusqu’au bout. /**********/
Le style, solide, fournit un exposé clair des faits. Malgré tout, il me semble pécher par excès de linéarité. Tout est décrit avec précision, méthodiquement, souvent plus dans la logique d’un rapport que dans celle d’un récit incarné. Les impressions et autres nuances émotionnelles restent en retrait, ce qui crée une distance entre le lecteur et les personnages. Ainsi, le dialogue entre Dercol et Annie, lors de leur tout premier échange, reste impersonnel, un peu comme s’ils étaient en train de commenter une procédure et non un inquiétant silence d’ami, alors qu’ils sont amants. Le manque d’affect atténue la tension dramatique. Un peu plus de subjectivité, de trouble ou de sous-texte permettrait sans doute d’humaniser davantage ces scènes.
Publié le 28 Novembre 2025