Rachida Dati : réformer le passe culture entièrement consacré aux livres au profit de nouveaux divertissements >> Edition : La vente de livres en 2024 se réduit en volume.
>> Et oui, les éditeurs et les acteurs du livre eux aussi veulent compenser l’inflation.
La plupart des livres ont atteint ou dépassé le seuil des 20 euros. Force est de reconnaitre que, les seuils psychologiques ne sont pas théorisés que dans les livres de marketing, la réalité du terrain les rend palpables dans les librairies. L’augmentation des prix a érodé le rythme des achats poussant vraisemblablement les consommateurs et particulièrement les jeunes vers des canaux moins onéreux : le streaming et les podcasts.
>> Si le marché de l'occasion et les bibliothèques s'y retrouvent, l'augmentation du prix du livre est aussi un frein à la découverte de nouveaux auteurs et de genre.
Et par manque d'initiatives, ou plutôt par non prise de risques, les éditeurs accompagnent avec moins d'enthousiasme les auteurs émergents, qui peinent donc à trouver leur public.
>> L’actualité, les périodes électorales, les jeux Olympiques sont partiellement responsables de cette érosion
>> Les périodes électorales ne sont traditionnellement pas des périodes favorables à la lecture car les préoccupations de chacun se centrent plus sur des sujets politiques qu’intellectuels.
Celle-ci se double d’une élection présidentielle absorbante aux États unis, des conflits Israélo Palestinien, et de la Guerre en Ukraine…Un bouillon de réflexions et de tensions qui n’incline pas à se pencher sur des sujets romanesques.
>> Paradoxe : les livres qui mènent la danse ont des résonances politiques et deviennent sans doute des socles de réflexions pour comprendre notre environnement. Le livre de Kamel Daoud qui dénonce les années de plomb ou la décennie noire montre en quoi le terrorisme a paralysé, voire oblitéré une génération entière lobotomisée par la peur et l’absence de dialogues.
Tout comme le roman de Gaël Faye, dont l’œuvre entière sera (sans doute) consacrée directement ou indirectement au génocide rwandais et à ses conséquences sur les générations qui suivent.
>> Le marché de l’occasion fragilise structurellement le marché de l'édition
>> Plutôt que d'acheter moins de livres neufs ou d'attendre une sortie en format poche, les lecteurs s'orientent souvent vers l'occasion. Ils y sont même incités sur Internet avec la possibilité d'être alertés d'une disponibilité. En fin de compte, 20% des ventes - en volume - sont déroutées.
C'est un manque à gagner de plus en plus important qui pèse sur le milieu déclare Sophie de Closets, directrice générale du groupe Flammarion
Fini l’image classique des vieux stocks de livres soldés en masse vendus dans des braderies, le marché de l’occasion s’organise. Et l’on peut maintenant être en pointe sans acheter neuf. Nothomb, Onfrey, Rufin…vous les trouvez à moitié prix, le plus souvent certifiés neufs sur Le bon coin souvent à peine un ou deux mois après leur sortie.
De quoi fragiliser l’industrie du livre, sur des plateformes qui ne rémunèrent plus ni les auteurs, ni les éditeurs.
>> 7 millions d’annonces de livres à Prix cassés sur Le bon coin, sans compter Amazon ou Vinted et les centaines de petits sites qui se créent pour liquider une bibliothèque. 55% des livres d’occasion sont vendus sur Internet sans compter ceux qui s’y approvisionnent pour les revendre à l’unité sur le même support.
Les acheteurs de livres d'occasion cherchent bien sûr avant tout à économiser. Selon le Ministère de la Culture, la majorité d'entre eux sont de «gros lecteurs» - plus de 36 livres par an. Leur profil : majoritairement féminin, âgés de 35 à 45 ans.
>> ...Une réforme du passe culture qui inquiète la profession du livre
>> La BD et le Manga après des années de croissance à deux chiffres, encouragés notamment par le passe culture revoient leurs copies. Fini les années folles.
Le futur de ce dispositif, l’un des marqueurs de la politique culturelle du moment, doit être revu et corrigé par Rachida Dati, la ministre de la culture.
Ce « chèque » de 300 euros offert à tous les jeunes âgés de 18 ans sera révisé en fonction de la position sociale des étudiants et sera ouvert vers le spectacle vivant, théâtre, opéra. Un stimulateur de moins pour la profession.
>> A l’heure ou sur sur 100.000 auteurs en France, moins de 2000 écrivains vivent exclusivement de leurs écrits, le livre reste le moins soutenu par les pouvoirs publics, par rapport notamment au théâtre ou au cinéma.
Un manque à gagner évident pour le monde de l’édition, avec des perspectives houleuses.
Souhaitons que le rituel des bons vieux Prix littéraires limite les dégâts
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Écriture et marché : on frôle l'oxymore !
Personnellement la politique ne m'empêche pas de lire, ni d'écrire. En revanche je suis consternée par le manque de curiosité des gens. J'ai un blog littéraire, j'écris des articles variés que quasiment personne ne lit. Je les partage sur les réseaux sociaux, mais les gens préfèrent le gadget. Cela dit, les maisons d'édition devraient se diversifier et s'orienter vers les livres numériques ; ils sont moins coûteux, un fichier pour des milliers de personnes. Ainsi ils pourront prendre des risques avec de nouveaux auteurs. @Sylvie de Tauriac
Bonne nouvelle pour les lecteurs (marché de l'occasion), moins bonne pour les auteurs.
@Joker380
On finit toujours par revenir aux chefs d'oeuvre en dépit des actualités
C’est un peu inquiétant mais je sais que les plateformes ou les livres sont en oral marchent bien. Peut-être ne sont elles pas assez diversifiées ?
@Joker380. Paul G. n°26 et Tomoe Gozen 65 ?
C'est vrai que l'élection américaine me traumatise tellement que j'en ai oublié de lire ce matin Paul G. n°26 et Tomoe Gozen 65. Au moins eux ne coûtent-ils pas cher. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne valent rien...