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Le 25 nov 2025

Chaque semaine, deux nouveautés de monBestLibraire.com à découvrir

Chaque semaine, nous présentons les romans édités sur monBestLibraire. Des romans d’auteurs indépendants à découvrir, des romans sélectionnés par notre maison d’édition, les Editions50/50 qui veut révéler les talents non encore édités, permettre à ces auteurs de rencontrer leurs lecteurs en dehors des circuits traditionnels. monBestLibraire, c’est une nouvelle librairie, et c’est une librairie dédiée aux seuls auteurs indépendants. Acheter leurs livres, c’est reconnaitre que la qualité des livres ne dépend pas du fait qu’ils soient édités – ou pas - par les maisons d’édition traditionnelles. En choisissant d’acheter un livre d'un auteur auto-édité, vous valorisez les talents moins connus qui sauront également vous emporter dans leurs récits, leurs univers, leurs styles. Cette semaine, Perdida, le roman d’anticipation de Markus Kline, et L’Orient perdu, le témoignage poignant d’Ella Maryan.

 

Le témoignage d’Ella Maryan « L’Orient perdu », un récit où l’intime rencontre l’Histoire, où la fragilité devient une façon d’être au monde.

par Eric Neuville

Ce n’est pas sans émotion que je referme L’Orient perdu d’Ella Maryan. On entre dans ce livre comme on pousse la porte d’un lieu dont on ne sait rien : un couloir d’hôpital, une chambre d’enfance, un jardin arménien, une cuisine alsacienne… et c’est cette alternance qui saisit le lecteur.

Une jeune femme, bipolaire de type 1, raconte ses hospitalisations, ses rechutes, ses manies qui s’emballent, les diagnostics qu’on lui donne trop tard. C’est dur, oui, mais écrit avec honnêteté, sans plainte et sans complaisance. On a parfois envie de lui tenir la main simplement pour lui dire : « Je te lis. Je comprends. »

Le livre est construit tout en feuilletage, une sorte de baklava littéraire. À côté des nuits blanches, des neuroleptiques mal dosés et des services psychiatriques vétustes, surgissent l’Alsace sous l’Occupation, la fuite d’une famille juive, les recettes de Maryam, les chansons, les histoires arméniennes qu’on se transmet comme on garderait la braise du foyer. Et peu à peu, on comprend : cette vie heurtée d’aujourd’hui s’inscrit dans un héritage marqué par la peur, l’exil, la survie, mais aussi l’humour, les odeurs de cuisine et ce sens tenace de la dignité.

Ce qui touche, c’est la justesse. La narratrice regarde la psychiatrie comme elle regarde sa famille : avec précision, sans exagérer rien des violences, et sans effacer ce qui sauve in extremis : un sourire, une phrase, un souvenir. Ella cherche un fil d’Ariane, un endroit où se rassembler.

Si ce livre rencontre un très beau succès, on en comprend le pourquoi : il dit la maladie sans la réduire, il dit les origines sans les mythifier. Il accompagne, il éclaire, il partage.
Ceux qui aiment les récits où l’intime rencontre l’Histoire, où la fragilité devient une façon d’être au monde, trouveront ici une voix précieuse, lucide et profondément humaine.

« Autour de moi, pourtant, tout était beau. Je longeais à vélo les rives de Kamo-gawa, rivière sinuant dans Kyoto, à la saison des momijigari, terme dont la traduction littérale pourrait être : “chasser les feuilles d’érable” ou “cueillir les feuilles d’érable”. Cela désigne une tradition, presque un rituel : la contemplation des feuilles des arbres lorsqu’elles se parent de doré, d’orangé et de pourpre.

La nature était en feu. Je n’avais jamais rien vu de semblable. Pourtant, j’avais envie de mourir. J’envisageais de me jeter du haut d’un immeuble.

 

 

Le roman de Markus Kline « Perdida », un roman qui tient autant du roman d’anticipation que du conte philosophique et qui secoue.  

par Sarah Chêne

Sur Perdida, on ne s’évade pas seulement dans l’espace : on se cogne de plein fouet à soi-même. Imond Galabre, astronaute désabusé, quitte une Terre qu’il juge perdue pour une micro-exoplanète censée offrir un monde « enfin vivable ». Ce qu’il y trouve, ce sont des visages un peu trop familiers : partout, des doubles de lui-même. De quoi mettre l’ego du héros en capilotade, et le lecteur en mode sourire complice.

Le roman suit d’abord le long voyage à bord de L’Éthernité, l’hypersommeil, le réveil difficile, puis l’« aperdidage ». Ensuite, comme dans une longue traversée odysséenne, la marche d’Imond Galabre à travers déserts, vallées et rivières jusqu’à la première rencontre : un paysan qui a exactement sa voix, son corps, son nom.

À partir de là, le récit bascule.

Imond découvre une société entièrement et exclusivement peuplée de lui-même. Société égalitaire en apparence, certes, peu technicienne, occupée à d’étranges rituels, comme cette sorte de pèlerinage au bosquet et sa fontaine, où chacun vient chercher l’oubli, raviver sa méfiance envers le progrès, et alimenter les débats sur ce qu’est un « monde meilleur ».

L’étrange quête d’Imond le conduit jusqu’à un Imond scientifique, reclus au Nord. C’est lui qui ouvre les coulisses de ce monde et le confronte à la question qui fâche : qu’est-il venu chercher en ces lieux ?

La réponse, évidemment, n’est jamais livrée emballée. Et l’on s’attache aux tentatives du héros pour l’éclairer, car il trébuche avec une touchante sincérité.

Le livre tient autant du roman d’anticipation que du conte philosophique. L’auteur joue avec les codes de la SF (vaisseau, exoplanète, anomalie temporelle) pour mieux parler de nihilisme, de dépendances, d’obsession du progrès. L’écriture est ample, souvent ironique, avec un narrateur qui commente, râle, s’interrompt — presque comme si on l’avait surpris en plein monologue intérieur. Les dialogues apportent de la légèreté à des questions lourdes, ce qui rend l’ensemble étonnamment accessible, amical.

Ce livre intéressera les lecteurs qui aiment les fictions SF où l’aventure sert de prétexte à interroger notre monde. Ceux qui suivent déjà l’univers de Marcus Kline retrouveront sa manière de mêler humour noir, mauvais esprit tendre, et questions très sérieuses sur ce qu’on fait de sa vie, ici comme « là-bas ».

« Ça m’avait tout l’air d’être une silhouette perdidienne en effet, me tournant le dos. Comme elle ne bougeait pas d’un poil je lançai un “Hé !” suivi d’un “Ho !”, puis un “Qui va là ?” totalement idiot. Toujours rien. Était-ce un piège ? Je finis par me lever et, avec beaucoup de précautions, m’approchai à pas mesurés de l’individu statique, le bâton tendu vers l’avant. Plus près je prononçai un “Vous m’entendez ?”, et ensuite un

“N’ayez pas peur, je viens en paix” plus ridicule encore. Enfin je fus sur la chose qui n’avait toujours pas remué d’un millimètre.

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@Daniel Clément Merci cher Daniel, vos mots sont très réconfortants. La route est longue et difficile (peut-être désespérée), mais qu'importe ? Enfin... je suppose que vous connaissez le "processus". Bonne chance à vous pour tout ce que vous entreprendrez, et continuons de nous soutenir les uns les autres. Au plaisir de vous lire, MK

Publié le 04 Décembre 2025

@Ella Maryan 2025 @Markus kline
Bonne réussite à vous deux chers amis (je me permets...) j'avoue que les chroniqueurs de notre cher @monBestSeller et certains mots lâchés l'air de rien (intime, fragilité, humanité, mauvais esprit, humour noir, tendresse...) m'ont donné une furieuse envie de découvrir vos univers.
À très bientôt donc :)

Publié le 02 Décembre 2025

@Markus Kline merci ! Je vous souhaite tout le succès que mérite votre livre ! @Vanessa Michel Je vous remercie pour ce retour très encourageant !

Publié le 27 Novembre 2025

@Vanessa Michel @Ella Maryan 2025 Merci à vous Vanessa, vous êtes au top et très réactive. Votre soutien nous fait un bien fou ! Tous mes voeux pour votre livre Ella Maryan, c'est une grande aventure qui commence. Oui, faisons-nous du bien les uns aux autres ! A bientôt de vous lire. MK

Publié le 26 Novembre 2025

@Eric Neuville. Merci du fond du cœur pour votre article. Il me touche beaucoup.
Savoir que le livre a pu accompagner, éclairer et faire comprendre le vécu des malades, est l’un des plus beaux retours que je pouvais espérer. Merci d’avoir accueilli ce témoignage avec autant de finesse et de sensibilité. Je suis fière et amusée de découvrir que j'ai écrit un baklava littéraire. Je tiens également à remercier toute l’équipe du Best Libraire pour la grande qualité de son travail — de la relecture à la mise en page, de l’impression à la promotion — ainsi que pour son soutien constant.

Publié le 26 Novembre 2025

Félicitations à @Markus Kline et à @Ella Maryan 2025 pour cette belle mise en lumière de leurs ouvrages papier.
Je leur souhaite tous mes vœux de succès - et rien qu'en ayant lu leurs extraits, publiés sur mBS, on sait que ça serait mérité.
Belle soirée.

Publié le 25 Novembre 2025

@Sarah Chêne @monbestseller.com Wahouh !!! Merci pour ce superbe article auquel je ne m'attendais pas, c'est vraiment adorable de votre part. D'autant que... vous avez lu mon livre ! C'est plutôt bien senti, et quelle réclame, quel coup de pouce encore une fois ! Toutes mes félicitations à l'équipe, vous assurez à mort. Poursuivons ce beau partenariat. A très bientôt pour de nouvelles aventures. MK

Publié le 25 Novembre 2025

Deux livres à rajouter dans ma liste de lecture !

Publié le 25 Novembre 2025