Sur la terre des vivants

Quand je te lis, j’ai des larmes au bord du cœur, mais elles sont agréables parce qu'elles respirent la douceur de vivre. C'est comme un frisson discret, qui secoue tout le corps et l'âme.

Quelle beauté que ce langage, le tien, et quelle pureté que cette langue, qui n'appartient qu'à toi. Tu livres et délivres avec tant de poésie tous ces sentiments, de lumière ou d'obscurité, les doutes, les évènements, infusés d'une manière silencieuse, au fond de toi, dans le noir.

Je suis fascinée par l'essence que Duras porte inlassablement à ses apogées - un carré blanc sur fond blanc toujours renouvelé. Mais ce que j'aime dans TES paroxysmes, dans ton épure singulière et si puissante, c'est que tout l'effroi en semble chassé. Une Paix, véritable, parcourt et cicatrise presque, toutes les errances et les douleurs. Ta guérison et tes illuminations deviennent ainsi un peu les miennes. Quelle belle façon de servir, de partager, de diffuser ! Je suis admirative de ton talent.

Je trouve que cette structure narrative épouse ta plume et ton rythme, ton miroitement, à merveille. Ton écriture respire à son aise, mieux : elle irradie. Tout porte finalement ton message, y compris les ambivalences et les contradictions que tu décris. La fusion est parfaite, entre le chant, la profondeur, le récit, la prière, les espoirs...

Proust écrivait les sensations d'une « miraculeuse désincarnation ».
Je referme l'écrin de ton livre ce soir avec cette sensation, formidable, d'avoir été le témoin d'une miraculeuse incarnation, celle de l'Amour. Merci.