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Du 29 jui 2021
au 29 jui 2021

Inspiración

Il y a des nuits de noces qu'il vaut mieux taire. Jbtanpi ne nous les raconte pas pour l'appel à l'écriture monBestSeller Nuit de noces
Appel à l'écriture monbestseller : nuit de noces. Inspiracion : le texte JbtanpiAppel à l'écriture monbestseller : nuit de noces. Inspiracion, le texte Jbtanpi

— Qui êtes-vous, belle dame qui enlacez tendrement (voire plus si affinité) un vieux con de 80 ans comme moi ?

— Un avatar de ta conscience avec qui tu danses dans un rêve, mon pote.

— Une pute ?

— Pas de gros mots, mon gros minet. Sinon j’me casse.

— NON !!! Pas déjà !

— DU CALME ! Réfléchis un peu. Je précise : un avatar de ta conscience morale. Chez toi, elle est élastique et peut apparaître n’importe quand. Par exemple dans ce rêve ou dans le texte que tu envoies à monBestSeller sous pseudo pour éviter qu’on te reconnaisse.

— D’habitude, les avatars de ma conscience morale sont moins sympa : Notamment « l’œil [qui] était dans la tombe et regardait Caïn » pour le fliquer et l’emmerder, même après sa mort. Une vacherie de Victor Hugo que le prof avait mis au programme des récitations. Par chance, j’avais été interrogé la semaine précédente. Manque de pot, le prof était vicieux, et c’est encore moi qu’il a envoyé au tableau. J’ai merdé lamentablement et toute la classe s’est foutue de moi. J’ai été puni, les parents en ont rajouté, et je te dis pas tous les cauchemars que j’ai faits pendant des années à cause de cet....

— ...avatar. Un peu taré, je te l’accorde. Caïn, c’est un cas. Pour toi, c’est différent. Ta morale se résume en 4 mots : « pas vu, pas pris »

— Ô mon avatare préférée, j’adore ton élasticité !

— Mouais ! Bas le pattes ! Faudrait pas que tu confondes ma tendreté avec une quelconque tendresse. O.K. ?
— Sinon ?

— J’te l’ai déjà dit, j’me casse. Branche un peu le son. Qu’est-ce que tu entends ?

— Rien. Juste une petite voix de mBS qui me susurre « et ma nuit de noces ? ». Et aussi Henri Salvador qui en rajoute une couche : « Quand faut y aller, faut y aller ! ».

— Alors, au taf, mon vieux !

— Joker ! J’ai déjà écrit une nuit de noces vachement agitée dans un texte publié sur mBS, et je ne parle pas du repas, qui était grandiose.

— Un coup d’éclade, en quelque sorte. Bof ! Ça compte pas, c’est hors sujet ! Alors, agite un peu tes doigts sur le clavier de l’ordi au lieu de me peloter le bas du dos, et raconte-nous  une nuit de noces. De préférence la tienne. Avec moult détails croustillants, mais en restant parfaitement correct pour ne pas choquer les âmes sensibles. Tu ne vas pas me dire que tu l’as oubliée !

— Hélas !

— Ah ! Si ta femme savait ça, tra la la !

— Rigole pas. Je venais de prendre conscience de tous les engagements que j’avais signés devant témoins et j’étais terrifié. Je ne me rappelle plus la suite : j’ai dû tomber dans un trou de mémoire et j’ai oublié ma propre nuit de noces. C’est affreux !

— Non. Soit tu étais complètement bourré, soit tu essayes de me bourrer le mou. Dans les deux cas, je ne peux rien pour toi et tu vas danser tout seul. Avec la musique du radio-réveil que tu as réglé sur 7 heures comme un idiot. Salut, j’me casse !

 

Quelques notes d’un joli tango, suivies de  son titre : « inspiración ».

 

— ÇA VA PAS NON !!! C’est dimanche ! Éteins le radio-réveil, abruti !

 

Ça, c’est la voix de ma femme. Bien réelle et clairement de mauvais poil. C’est mal barré, et j’ai peur qu’il y en ait pour la journée.

 

— Dis-moi ?, fait-elle en se retournant.

— Oui ma chérie ?

— C’est curieux. Il me semble avoir déjà entendu ce tango quelque part.
— Exact, ma chérie. C’était quand on s’est rencontrés au casino d’Andernos, lors de notre première danse. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était merveilleux ! Et je suis heureux de connaître enfin le titre de ce morceau.

— À propos d’inspiration, où en es-tu de ton texte sur la « nuit de noces » ? J’espère que tu n’as pas parlé de la nôtre !

— Oh ! non ma chérie !!! Je m’en serais bien gardé !

— Sais-tu que tu es drôle avec ton air ahuri, dit-elle en se marrant.

— On est dans le noir. Comment peux-tu savoir que j’ai l’air ahuri ?

— Le ton de ta voix ne trompe pas. On se connaît depuis cinquante ans et je sais que tu es à peu près incapable de me mentir. Ce qui est souvent chiant, mais parfois très marrant. Sois gentil, laisse-moi dormir !

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En marge du thème d’écriture, c’était bien vu, agréable à lire, et bien amené.
Merci @jbtanpi pour ce partage. Et oui, on ne peut pas être et avoir été (bien que l’inverse soit plus vrai)... mais l’expression est ce qu’elle est, et il faut faire avec.
Il reste les rêves, l’imagination, et pourquoi pas... « inspiración », surtout si elle ramène au souvenir d’un premier tango (argentin, cela va de soi).

Publié le 02 Août 2021