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Le 30 mai 2025

Salon du livre, salon littéraire : un concept à réinventer

À l’heure des plateformes, des likes et des publications numériques, on oublie parfois qu’un livre est aussi une affaire entre humains. Il n’y a rien de plus fort, pour un auteur, que de croiser le regard de celles et ceux qui l’ont lu.
Salons, cafés littéraires, lectures chez l’habitant ou apéri-books : il existe mille façons de rencontrer ses lecteursSalons, cafés littéraires, lectures chez l’habitant ou apéri-books : il existe mille façons de rencontrer ses lecteurs

Salons, cafés littéraires, lectures chez l’habitant ou apéri-books : il existe mille façons de rencontrer ses lecteurs — à condition d’oser inventer sa propre manière de le faire. Et si le cœur de l’édition indépendante battait aussi dans ces moments-là ?

Pourquoi chercher à rencontrer ses lecteurs « en vrai » ?

Le lien numérique a ses vertus : immédiat, fluide, dématérialisé, il offre un confort inégalable. Mais il manque parfois ce qui, dans la littérature, compte tant : la voix, la présence, la richesse d’une rencontre.

Quand un auteur échange quelques mots avec un lecteur, quand une main tend un livre qu’on a aimé, quelque chose se passe. Un petit miracle d’écho et de reconnaissance.

La rencontre physique change la donne. Elle permet des retours plus profonds, souvent inattendus. Elle donne de l’élan à l’auteur, du sens à sa démarche. Elle crée des souvenirs partagés, qui ne s’oublient pas.

Les formes classiques : utiles, mais parfois figées

Bien sûr, les occasions existent déjà, bien que certaines ne sont pas très enclines à accueillir un livre autoédité.
Les salons du livre offrent une belle visibilité, permettent de rencontrer d’autres auteurs, de vendre quelques exemplaires… mais ils peuvent aussi intimider, épuiser, ou laisser un sentiment de flou.

Les librairies accueillent sous conditions pour des dédicaces, mais encore faut-il attirer du monde, préparer l’échange, pour ne pas rester seul à sa table. Le libraire est un commerçant qui souhaite vendre.

Les bibliothèques et médiathèques, plus ouvertes qu’on ne le pense, sont souvent prêtes à accueillir des auteurs autoédités, si on leur propose un format clair et adapté, peut-être pas seulement la présentation du livre, mais un sujet plus vaste, en lien avec l’écriture.

Ces espaces sont précieux. Mais ils ne suffisent pas toujours. Le lien humain, sincère, vivant, réclame parfois un autre cadre.

Inventer sa propre forme de salon littéraire : quand l’auteur devient hôte

Et si l’auteur devenait aussi créateur de ses propres formats de rencontre ?
Ce que certains appellent "événement littéraire" peut être… tout sauf académique.

Voici quelques exemples inspirants et faciles à mettre en place :

Les apéri-books : un apéritif, quelques livres posés sur la table, des extraits lus à voix haute, des conversations libres. Convivial, décomplexé, généreux.
Les lectures chez l’habitant : dix chaises, un salon, un texte, une voix. C’est tout. Et c’est déjà beaucoup.
Les rencontres croisées entre auteurs : chacun lit un extrait du texte de l’autre, puis les deux dialoguent avec le public.
Les clubs de lecture ouverts à l’auteur : une fois le livre lu, l’auteur est invité à la discussion. Cela change tout.
Les lieux décalés : cafés, parcs, marchés, galeries d’art, scènes ouvertes, festivals de rue… L’imagination est un terrain d’édition.

Le lecteur ne cherche pas une performance. Il cherche une rencontre. Il veut voir l’auteur, entendre le texte, sentir l’énergie. Parfois, cela suffit à faire exister le livre autrement.

Et monBestLibraire dans tout ça ?

La plateforme monBestLibraire peut ne pas rester une simple vitrine numérique. Elle peut aussi devenir un relai.

En valorisant les auteurs qui s’investissent dans ce genre d’initiatives.
En partageant sur monBestSeller les retours d’expérience des rencontres.
En consolidant l’espace d’échanges entre les auteurs et entre les auteurs et leurs lecteurs, en ligne mais avec un petit goût de hors-ligne.

La formule éditoriale 50/50, en donnant à l’auteur un rôle actif dans la diffusion de son livre, encourage naturellement ces élans personnels.
Et demain ? Pourquoi ne pas imaginer ensemble un label mBL “rencontres vivantes”, pour valoriser ce lien recréé entre le livre et la vie ?

Un livre, une voix, un lieu, une manière…

Vous pouvez être lu à distance. C’est déjà beaucoup.
Mais être écouté, regardé, interpellé, remercié… cela change tout.
Et dans un monde saturé de messages, rencontrer quelqu’un qui vous a lu est peut-être le plus simple, et le plus révolutionnaire des gestes.

Alors : salon, jardins publics, bistrots, appartements privés ou bibliothèques… et si vous trouviez votre manière de rencontrer vos lecteurs ?
Et si vous en inventez une nouvelle, parlez-nous-en ! On a hâte de vous lire — et pourquoi pas, de vous rencontrer en chair et en os.

 

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Bonjour @Sylvie de Tauriac. L’histoire de Ferrante est celle d’une irrésistible ascension : le succès en Italie, relayé par le cinéma dès son premier livre. L’arrivée chez Gallimard grâce à Jean-Noël Schifano (citoyen d’honneur de Naples et directeur littéraire chez Gallimard). L’installation de son éditeur à New York, le relais pris sur place par le New Yorker qui déclenche une vraie crise d’hystérie autour de la tétralogie... ) bon, dès le départ Elena avait proposé à son éditeur de ne s’intéresser qu’aux textes... C’est d’ailleurs son avis « les livres n’ont pas besoin de leur auteur pour exister, etc. » Ferrante fait partie des gens qui pensent qu’un bon livre (comprendre un livre qui a quelque chose à dire) finira TOUJOURS par rencontrer le succès. Son exemple le démontre, certes, mais son succès n’est pas arrivé par magie : il a été construit pierre par pierre. Elena a cumulé les chances : son éditeur, le cinéma italien, Schifano, l’installation de son éditeur à New York, le travail fait sur place, les influences (Ah... les Napolitains et l’Amérique !), le New Yorker... Si ça, madame, ce n’est pas du marketing... et en plus, cerise sur le gâteau, dans un univers où l’on veut tout connaître des auteurs, jusqu’à la couleur de leurs chaussettes ou de leur string... l’auteur est un fantôme.
Connaissez-vous l’histoire du moine zen qui ne manquait jamais sa cible ?
EN REVANCHE je vous suis à 100 % IL FAUT D’ABORD TROUVER DES LECTEURS, et je suis bien placée pour savoir à quel point c’est difficile. (Je ne parle pas de mes livres, bien entendu, mais de ceux que je m’efforce de mettre en lumière).

Publié le 07 Juin 2025

Référence très intéressante qui fait rêver, que celle d'Elena Ferrante, @Sylvie de Tauriac. La formule gagnante, en tout cas pour elle (enfin celui ou celle qui se cache derrière son pseudo).
Merci de l'avoir évoquée. MC

Publié le 05 Juin 2025

L'article est intéressant, mais il faut d'abord trouver les lecteurs et la tâche est difficile quand on sait ( selon les statistiques ) que 20% des jeunes sont illettrés dans notre pays. Cela dit, il y a des cas où l'anonymat crée une sorte de rumeur qui éveille la curiosité des lecteurs : Elena Ferrante a choisi un pseudonyme, refuse de rencontrer des journalistes ou de participer à des rencontres littéraires. Elle vit heureuse en vivant cachée, et elle a vendu 5 millions de livres. @Sylvie de Tauriac

Publié le 05 Juin 2025

Article très intéressant, @monBestSeller, pour ses idées de concepts.
Merci pour ces bonnes idées pleines de bon sens, réalistes...
MC

Publié le 31 Mai 2025