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Du 28 déc 2025
au 28 déc 2025

Chronique sur une littérature qu’on achète plus qu’on ne la lit

Si l’on sort la Bible, le Coran, et le Petit Livre rouge… qui ont réalisé les chiffres de vente phénoménaux, si l'on exclut les livres religieux et idéologiques, chaque année, des millions de livres se vendent. Et paradoxe, ce sont souvent les mêmes. Chaque année, les Français assurent lire “moins, mais mieux”. Chaque année, les mêmes titres envahissent les salons, les sacs de plage et les tables basses, intacts et respectés. Voici une tentative d'explication, bien subjective mais qui doit contenir quelques vérités.

Le best-seller n’est pas toujours destiné à être lu.

Il est destiné à être acheté, ce qui, déjà le rapproche de sa potentialité à être lu. Le livre comme preuve sociale de notre intégration culturelle est manifeste.
Acheter un best-seller classique ou primé, ce n’est pas un acte intellectuel., C’est souvent un geste de conformité 
On n’achète pas Le Petit Prince pour l’histoire. Court, traduit partout, offert à chaque occasion (naissance, bac, rupture, pot de départ), on l’achète pour dire : oui bien sûr, « Moi aussi, j’ai eu une enfance intérieure.poétique d'errance », on l'achète parce qu'on ne peut pas se permettre de ne pas l'avoir lu.

On n’achète pas L’Alchimiste pour le style. On l’achète pour se convaincre que si notre vie est médiocre, c’est temporaire et cosmique. Et l’avoir dans sa bibliothèque, c’est le « permis d’en parler ». C'est le droit d'avoir un destin "en poche"

Lire peu, mais acheter bien

Le lecteur moderne lit peu souvent. : il empile, il promet, il se projette.
Sa bibliothèque est rarement un lieu de savoir, c’est un tableau de bord moral.
Ici, un classique (j'ai des références), là, un feel-good (peu m’importe le jugement des autres), au milieu, une Bande dessinée (j'adore son graphisme).
Le livre pourrait presque devenir un accessoire. Comme une plante verte, mais avec une préface.

Expliquer des phénomènes d'engouement avec une certaine mauvaise foi

Le Code Da Vinci : un bon vernis culturel qui requiert peu d’effort.
Dan Brown a offert à l’humanité ce qu’elle attendait depuis longtemps : la sensation d’être intelligent sans avoir à le devenir.
D’être cultivé, en économisant son temps. Chapitre court, suspense programmé, informations sujet à débats.
Après ce livre, tout le monde a une opinion sur Léonard de Vinci, l’Église, les sociétés secrètes, sans jamais avoir ouvert un livre d’histoire.

Harry Potter : Le phénomène qu'il faut expliquer
Harry Potter, c'est la construction d'un univers exceptionnel, le phénomène sur lequel il faut avoir une position.
Lire Harry Potter adulte est recommandé. S’il a pour vertu essentielle d’amener les enfants à lire de volumineux volume. On lui prête, à raison le rôle des contes de fée d’aujourd’hui.
Cela signifie que le réel est devenu trop bruyant, trop complexe, trop exigeant.
Alors on retourne à un monde où le bien et le mal sont clairs, les méchants sont identifiables, et les problèmes se règlent avec une baguette.
Et de vanter et d'expliquer comment on a ramené toute une génération à la lecture.

Indignez vous, la révolte sans lendemain
Indignez-vous ! s’est vendu par millions d’exemplaires.
La société, elle, n’a pas beaucoup changé.
Mais l’important n’était pas d’agir. L’important était de se sentir du bon côté, brièvement, confortablement.
Indignez vous est un manifeste qu’on lit assis, au calme, et dont on parle, avant de retourner exactement au même quotidien, c’est une prouesse éditoriale.

Le feel-good : l’opium moderne quand on entrevoit le burn out.

Les romans feel-good promettent la paix intérieure à des gens qui n’ont ni le temps ni l’énergie de remettre leur vie en question.
Ils se lisent vite, se comprennent immédiatement, s’oublient parfaitement. 
Ils ne transforment rien, mais apaisent la culpabilité de ne rien transformer. On les achète convaincus que le simple fait de le posséder est déjà un premier pas vers le changement

Les classiques : respectés à distance

Les classiques se vendent parce qu’il faut bien les avoir lus. Même si on ne l’a pas fait. Ils servent à prendre un air entendu, parfois briller (en citant), impressionner (plus rarement), et asseoir socialement un vernis intellectuel.
On ne lit pas toujours Camus par plaisir.
On le lit pour pouvoir dire « Camus » dans une phrase, et ne pas être ridicule. Souvent on ne les lit pas vraiment, on les traverse. Puis, parfois, on les rachète adulte à l'occasion de la sortie d'un film pour vérifier si c’était vraiment aussi riche, aussi ambigu. 
On le découvre peut être alors.

La bibliothèque moderne n’est pas toujours une trace de lectures. C’est une fiction sociale. Elle raconte non pas ce que nous avons lu, mais ce que nous aimerions avoir lu, ou plutôt ce que nous aimerions être : plus calmes, plus profonds, plus cultivés, plus inspirés.
Et c’est peut-être pour ça que ces livres se vendent autant.
Parce qu’ils promettent une version améliorée de nous-mêmes…sans jamais nous obliger à la devenir.

 

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cet article, bien que fort intéressant n'est-il pas un peu caricatural? J'aime à croire que beaucoup de gens achètent encore des livres pour les lires, pour le plaisir de la lecture et non pas simplement pour le paraitre.

Publié le 28 Décembre 2025

Que voilà une chronique courageuse et iconoclaste qui met les pieds dans le plat… J’aurais aimé épargner Le Petit Prince, et je suis sûr que Maria De Sousa le lit avec sincérité, mais, c’est l’exemple même de l'escroquerie littéraire. Une histoire tartignole faite pour les adultes qui tentent de rejouer leur enfance. Quel gosse est assez idiot pour croire qu'il y a un mouton dans un rectangle dessiné sur une feuille de papier ?
Tout autant que Dan Brown et toutes les âneries messianiques qui donnent, vous le dites si bien, de l'importance au lecteur, l’illusion de faire partie des “informés” en ce bas monde où nous ne sommes plus rien, où nous ne servons plus à rien. Plus de boulot, plus personne n'écoute ni ne lit personne. : “Cause toujours, mais pas fort, je regarde Netflix ou mon smartphone”…

Publié le 28 Décembre 2025

@Maria De Sousa
Cet article est un exercice de style, j'espère que vous l'aurez compris. Des sentiments, non pas des certitudes.

Publié le 28 Décembre 2025

Et si, moi j’achète Le petit prince pour l’histoire… mais aussi pour tout ce qu’il représente! J’ai même commencé à les collectionner en plusieurs langues !
La lecture n’a pas de codes!

Publié le 28 Décembre 2025