Chronique
Le 15 fév 2016

Auto-édités : les blogueurs ne sont pas vos ennemis, soyez humains !

Nous le savons bien aujourd’hui : si accéder à l’édition professionnelle continue à être un véritable parcours du combattant, avec ses peines, ses joies et ses hasards, publier ses écrits est maintenant à la portée de tous. Les auteurs qui décident de publier et de distribuer eux-mêmes leurs histoires -les auto-édités comme on les appelle souvent- sont de plus en plus nombreux. Les blogs sont un de leur tremplin.
Le blogueur est comme un journaliste, il est sollicité. C'est le plaisir qui l'animeUn blogueur s'approche, se séduit, se convainc...

Trouver son lectorat, promouvoir son livre. Vous avez dit marketing d'auteur ?

De fait, la principale préoccupation de nombre de ces aspirants écrivains est aujourd’hui de se constituer un lectorat, tâche particulièrement ardue quand on est un inconnu total pour le grand (ou pas si grand d’ailleurs) public. Ces auteurs, qui n’aspirent qu’à être lus, sont donc obligés de devenir du jour au lendemain de véritables « marketeurs » de leur travail. Or, communiquer sur un produit, ici un objet littéraire, n’est pas chose facile et ne se fait pas en un claquement de doigts. Et malheureusement, cette situation peut amener à certaines polémiques dont celle qui est l’objet de cette tribune : les blogueurs sont-ils réellement opposés aux auto-édités ?

Avant toute chose, je tiens à préciser que la suite n’engage que moi et que je ne prétends pas pouvoir parler au nom de tous les blogueurs, auteurs et encore moins lecteurs.
Certes, le sujet n’est pas nouveau puisque nous pouvons voir régulièrement des auteurs auto-édités se plaindre de la difficulté qu’ils ont à se faire connaître ainsi que des blogueurs affirmer clairement leur intention de ne pas lire d’œuvres auto-éditées, mais il a trouvé un véritable regain d’intérêt il y a peu, suite à la publication d’un article ayant fait le buzz et présentant une liste de blogs qui ne liraient pas d’auto-édition (notez que nombreux sont ceux qui ont été ajoutés suite à leur propre demande).

Y a-t-il une désaffection des blogueurs pour les auteurs autoédités ?

Pour bien comprendre cette apparente désaffection, qui semblera aux uns injuste, aux autres normale, il faut essayer de voir d’où elle provient.
D’un côté, nous avons donc des auteurs dont l’objectif premier est de se faire connaître un tant soit peu (je mettrai de côté les motivations finales -argent, reconnaissance etc.- qui importent peu ici) et tentent d’être sur tous les fronts à la fois, mais qui accumulent les frustrations de ne pas réussir à atteindre leurs objectifs personnels.
De l’autre, nous avons des blogueurs qui, bien souvent, croulent sous les lectures, nées de leurs envies personnelles évidemment, mais également de partenariats avec des éditeurs, sont inondés de messages d’auteurs voulant être découverts et ont parfois une mauvaise expérience (ou idée) de l’auto-édition.
Offrez à ces acteurs, un lieu d’expression comme Internet et la polémique enfle, fait le buzz. Mais cela veut-il dire que les blogueurs sont nécessairement opposés à l’auto-édition ? Je soutiens que non mais, selon moi, il revient aux auteurs auto-édités, et rien qu’à eux, de faire en sorte d’être acceptés et lus. Et je ne parle pas de davantage de communication mais de créer une relation qualitative et, avant tout humaine, avec les blogueurs.

Les blogueurs sont avant tout les promoteurs de ce qu’ils aiment.

Certes, certains blogueurs s’en défendront mais qu’ils le veuillent ou non (et la majorité en a conscience), ils sont devenus une forme de vitrine marketing de l’univers du livre. Non, ce n’est pas par générosité que les maisons d’édition leur soumettent leurs parutions. Les blogueurs sont de véritables prescripteurs de lectures et, s’ils ont une audience, alors ils font partie, parfois à leur corps défendant, d’une machine commerciale.
Mais, et c’est ce qu’il faut comprendre, ils restent avant tout des passionnés, majoritairement bénévoles, qui veulent parler d’un sujet qu’ils aiment. Penser qu’un blogueur vous lira juste parce que vous lui proposez votre histoire gratuitement, ou parce que ce serait son travail : en voilà de grossières erreurs. Pour qu’un blogueur s’intéresse à votre création, il faut donc vous rappeler que vous avez affaire à un autre être humain qui, comme vous, a ses propres goûts et centres d’intérêt. Et quoi de mieux pour entrer dans cette sorte de jeu de la séduction, qu’apprendre à connaître votre interlocuteur ? C’est malheureusement une étape souvent omise par les auto-édités qui contribue à agrandir le fossé entre auto-édités et blogueurs.

Trier et Cibler. L’autoédité doit canaliser intelligemment ses messages.

C’est pourquoi je soutiens l’idée qu’il est du devoir des auteurs auto-édités de promouvoir leur travail de façon humaine et auprès du bon public. Car, à quoi bon, et ça arrive plus souvent qu’on ne le croirait, aller proposer à une blogueuse spécialisée dans les ouvrages jeunesse, de découvrir votre dernier thriller, ou à un passionné de Fantasy de parcourir votre roman érotique ? Si vous étiez l’inventeur d’une nouvelle recette de glace, iriez-vous demander à votre garagiste de la vendre à l’atelier ? Probablement pas. Certes, cela ne veut pas dire qu’ils ne pourraient pas être intéressés par un ouvrage auto-édité qui leur serait présenté, mais chercher à le leur imposer avant même d’avoir essayé de les connaître est une sorte de “viol littéraire”.

Connaître les blogueurs pour communiquer avec eux à bon escient.

Or, il existe tant de façons d’apprendre à connaître les blogueurs. Ils ne sont pas des machines qui se contentent de régurgiter une chronique après lecture d’un roman, ce sont souvent les animateurs de véritable communautés sur les réseaux sociaux et des gens très actifs sur la toile au-delà de leur propre blog. Je le redis : des passionnés. Et rien n’est plus facile d’avoir une idée des goûts d’une personne qui partage si ouvertement sa passion.
Lisez leurs avis, fouillez leurs archives, découvrez leurs présentations, suivez-les sur les réseaux sociaux, participez à leurs conversations, regardez leurs vidéos, parcourez leurs PAL (Piles à Lires), jetez un oeil à leur Book Haul (bilan des entrées de livres dans leur PAL ou bibliothèque). Bref, intéressez-vous à eux avec sincérité et peut-être s’intéresseront-ils à vous à leur tour.

Se rappeller qu’un blogueur travaille par plaisir, pas par nécessité.

Je pense même pouvoir affirmer qu’il n’existe qu’un nombre très restreint de blogueurs ouvertement hostiles à l’auto-édition, qui n’y voient qu’une manière pour les “rebuts de l’édition” d’envahir le marché littéraire, les autres étant avant tout des passionnés qui ne veulent pas être réduits à des outils de vente par des auteurs peu soucieux de leur façon de communiquer.

Personnellement, en faisant la promotion de mon premier roman (Les Décharnés), un livre de zombies, donc a priori sur lequel il peut être difficile de communiquer, le genre étant souvent mal vu ou réduit, j’ai été amené à découvrir de nombreux blogueurs très différents et, même si je sais pertinemment que certains ne parleront jamais de mon livre, je prends malgré tout plaisir à les suivre, à interagir avec eux car, au fond, nous partageons tous une passion commune : celle des belles histoires. Alors, nous, auteurs auto-édités, apprenons à mieux communiquer, restons humains et les portes des blogs nous resteront ouvertes.

J’ajouterais cependant, en guise de dernière remarque, et parce qu’un problème n’a jamais qu’une seule facette, que si un auteur auto-édité n’est pas convaincu à 100 % des qualités de son histoire, n’a pas passé des heures à se relire et à se faire corriger, ne s’est pas impliqué outre-mesure dans la mise en page de son livre, alors il faudrait très certainement qu’il commence par là avant de chercher à le faire connaître. Car, bien communiquer sur un produit bâclé, voilà une autre erreur à éviter qui nuit gravement à l’image de l’auto-édition. Mais là est un autre sujet.

Paul Clément, auteur de "Les Décharnés"

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11 CommentairesAjouter un commentaire

Merci pour cet article !
Je ne l'ai pas fait pour mon premier roman, mais pour mon deuxième, "Rien d'autre que la vie", j'ai l'intention de contacter des blogueurs. C'est une démarche indispensable de se tourner vers eux. Évidemment avec courtoisie. Un petit message pour commencer pour ma part.
Elen, ces 2 groupes sont une très bonne initiative, je les ai rejoins hier. Par ailleurs, je suis une fervente admiratrice de votre style que j'ai découvert via votre livre "Propos d'homme à homme". Malheureusement je n'avais pu en lire que quelques pages, je vais le mettre dans ma bibliothèque et reprendre la lecture dès que que je le pourrai :)
A très bientôt !
Claire

Publié le 27 Avril 2016

Merci pour cet article très intéressant.
Je pense en effet qu'il est très important de savoir se présenter et de garder à l'esprit que la personne en face est un être humain. De plus, tenir un blog est assez chronophage.
Je possède moi-même un blog sur l'écriture, ce qui fait que je parle en connaissance de cause.
Je crois que la propension de textes dénués de mise en forme et remplis de fautes en tous genre (absence de tirets cadratins, fautes d'orthographe, aucune mise en page...) contribuent en partie aussi à rebuter les blogueurs.
Je lis et j'écris. En tant que lecteur, je trouve rédhibitoire ce genre d'impair. En tant qu'auteur, je trouve normal de présenter un texte abouti au maximum et passé autant de fois que nécessaire au crible afin, justement, de ne pas nuire au fond de l'histoire et au plaisir du lecteur.
Néanmoins, je serais ravi d'interviewer ou de lire des manuscrits de personnes auto-éditées (à la condition bien entendu que la personne me présente un texte abouti, mis en forme et exempt de fautes, cela va de soi ;)).
Malik.
Mon blog: http://ecrivain-en-devenir.com

Publié le 03 Mars 2016

Merci @Paul Clement pour cet article, je reste admiratif des gens qui donnent tant de temps en s'occupant de blog.
J' avais un rêve de jeunesse, écrire un roman. Par le biais d'internet, de site comme monbestseller.com ou un blog qui m'a particulièrement aidé et guidé, "écrire et s'enrichir". Ce rêve est devenu réalité et le projet a été mené à son terme. Je m'intéresse avec beaucoup d'intérêt à certains blog et souvent les contact sont fort enrichissant. @ E.W.Eylau, je vous contacte alors très vite :-)

Publié le 18 Février 2016

@paul clement Bien sûr, Paul, c'est l'exaspération face à des sollicitations sans nuances qui a motivé l'article de Sophie Adriansen. Toutefois, je trouve inexcusable le ton ironique qu'elle emploie, sa façon d'affirmer que les autoédités sont forcément des ratés de l'édition, et qu'ils n'ont qu'à "prendre leurs responsabilités", autrement dit rester dans l'ombre. Je trouve encore plus odieux le fait de reproduire pour s'en moquer, le message d'un auteur - message qui, s'il est critiquable, n'en était pas moins PRIVÉ.
Cela dit, je comprends très bien les sentiments des blogueurs dans leur ensemble, confrontés à une avalanche de sollicitations pas toujours respectueuses.
C'est pourquoi toute démarche qui cherche à concilier les deux partis est importante, car pour un auteur indépendant, la blogosphère littéraire représentent quasiment le seul moyen de devenir un peu visible dans l'océan des publications.

Publié le 17 Février 2016

@Elen Brig Koridwen merci pour ton commentaire. Effectivement je n'ai pas pris le temps de citer l'article de Sophie Adriansen, j'en mets donc le lien ici directement pour les autres qui ne l'auraient pas lu (https://sophieadriansen.wordpress.com/2016/01/14/je-ne-lis-pas-dauto-edition/). Ceci étant dit, pour moi, elle ne met pas les auteurs auto-édités "plus bas que terre", elle est un peu l'illustration de cette exaspération de la part de certains blogueurs quand ils ont l'impression d'être harcelés par les auto-édités. Certes, elle est mécontente mais c'est son droit, comme elle le dit, on n'a rien à lui imposer. Après, je ne pense pas que les blogueurs en viennent forcément à ne plus répondre de manière systématique aux auto-édités non plus.

Je souligne aussi ce qu'elle dit au début de son texte, pourquoi a-t-elle en plus une mauvaise vision de l'auto-édition ? Parce que bien souvent, comme je le dis à la fin de cette tribune, nous nous précipitons sans accorder le temps nécessaire à travailler notre texte en terme de corrections et de mise en page. Bref, ce n'est qu'un témoignage de plus qui me fait soutenir l'idée que c'est notre responsabilité entière d'être acceptés.

Merci enfin pour les deux groupes Facebook, ils seront très utiles j'en suis sûr.

Publié le 17 Février 2016

Bonjour !
Votre article est excellent et très utile.
Je souhaite préciser que la polémique qui a entraîné la création par l'écrivain Alan Spade, de la liste que vous citez, est partie d'un article de la blogueuse Sophie Adriansen (SophieLit) qui mettait les auteurs autoédités plus bas que terre.
Je me permets de citer trois articles sur mon blog car pour ceux qui ne l'auraient pas suivie, ils rendent compte sans parti-pris de la chronologie de cette affaire : http://www.blog-elenbrigkoridwen-elieapocalypse.fr/2016/01/les-blogueurs-litteraires-sont-ils.html / http://www.blog-elenbrigkoridwen-elieapocalypse.fr/2016/01/blogueurs-auteurs-du-rififi-chez-les.html / http://www.blog-elenbrigkoridwen-elieapocalypse.fr/2016/01/polemique-mac-par-ici-la-sortie.html
Depuis, les choses semblent se calmer et les deux groupes créés sur facebook dans l'espoir d'une rapide sortie de crise, "Auteurs cherchent avis..." et "Les blogueurs qui lisent les indés", assortis d'une charte de "savoir-vivre" pour éviter les problèmes dont vous faites état, démontrent que la relation auteurs indépendants/blogueurs peut s'établir dans le plus grand respect et la plus grande cordialité.
Encore merci pour votre article, qui contribue à faire avancer les choses !
Elen Brig Koridwen

Publié le 17 Février 2016

@CrazyCat je suis bien d'accord, tous les forums d'échange sont intéressants et permettent à tous les partis de s'enrichir réciproquement. Par contre, pour le coup, cette tribune ne concerne pas trop ce genre de forums mais ce sujet mériterait sa propre tribune car savoir interagir partout où c'est possible avec ses lecteurs est aussi, je pense, un des moteurs de la réussite (ou non) d'un auteur auto-édité.

Publié le 15 Février 2016

@paul clement : il est vrai que l'on parle bien plus des blogueurs influents, et le fonctionnement du blog est beaucoup plus approprié à la critique littéraire que ne l'est le forum. Lorsque je fais une critique, elle est sur mon blog, babelio, parfois la plateforme d'achat (si elle le permet) et sur e-lire. Le but du postage sur ce dernier, c'est surtout de pouvoir instaurer un échange avec l'auteur, et entre lecteurs. Je trouve que la discussion autour d'un livre est souvent plus intéressante qu'une simple critique suivie de commentaires.

L'autre avantage, c'est que cela fournit un espace pour les lecteurs qui n'auraient pas de blog ou de compte sur une quelconque plateforme littéraire. Et j'y ai vu une conséquence heureuse: des personnes qui fréquentaient le forum ont été attirées par des oeuvres auto-éditées, alors qu'elles ne juraient que par les "grands noms". En trouvant plusieurs avis au même endroit, et sans chercher particulièrement, la tentation est venue.

Pour moi, tous les medias sont intéressants pour l'auteur, à condition qu'ils permettent de favoriser un échange réel.

@e.w.eylau : J'aime beaucoup le manque de sérieux apparent du blog qui ne retire rien à la valeur des critiques qui y sont faites.

Publié le 15 Février 2016

@CrazyCat Ta remarque est très juste et merci pour le partage. Personnellement, j’opère une distinction très nette entre les blogueurs qui ont créé leur propre plateforme de partage de leur opinion/passion et les autres qui se servent de plateformes pré-existantes pour le faire, dans la mesure où, pour un auteur, les uns sont faciles à contacter (d'où le harcèlement dont ils sont parfois victimes) tandis que les autres ne sont pas toujours facilement identifiables. Ceci étant dit, les mêmes conseils s'appliqueraient pour un auteur qui déciderait de s'inscrire sur un forum pour parler de son roman ou déciderait (s'il y parvient) de proposer son roman à quelqu'un de très actif sur des sites comme Babelio ou autre (sans pour autant avoir son propre blog). Dans les deux cas, que ce soit des blogueurs ou des personnes qui partagent leurs avis ailleurs, pour un auteur auto-édité, tout avis est bon à prendre alors, tu as raison, il ne faut surtout pas oublier ceux qui procèdent ainsi (sans passer par la blogosphère). Dans mon cas, c'est toujours un véritable plaisir de voir que j'ai eu de nouveaux commentaires sur Amazon par exemple.

@E.W.Eylau Merci et je pense que tu fais très bien de parler de ton équipe. C'est aussi bon à savoir (et vous n'êtes pas seuls) qu'il y a des blogs entièrement dédiés aux auto-édités. Je dirais même plus que très peu de blogueurs sont hostiles aux auto-édités, à condition de les respecter.

Publié le 15 Février 2016

Très bonne tribune @paul clement, je me suis permis de la signaler sur http://e-lire.fr/Les-auto-edites-et-les-blogueurs-par-monBestSeller-t-1204.html. Et je fais ici la même critique que sur mon post:

Il (tu) ne traite que des blogueurs. Quid des forums tel que le notre (http://e-lire.fr), ou des personnes qui ne font leur critiques que sur des plateformes telles que babelio, goodreads ou sur les magasins (fnac, amazon) ?
Est-ce un abus de langage ou bien les blogueurs sont-ils à part, et sans blog il n'y a pas de critique "influente" ?

Publié le 15 Février 2016

Très intéressant cet article. Si je peux me permettre de parler un tout petit peu de mon équipe, nous sommes plusieurs à avoir un blog en commun où nous ne chroniquons que des auteurs auto-édités ou issus de petites maisons d'édition. Nous sommes tout nouveaux sur la blogosphère mais nous espérons bien intéresser les gens avec nos chroniques. Pour le moment, nous avons même déjà chroniqué le roman d'un auteur inscrit sur MonBestSeller!

Les blogueurs ne sont donc pas tous hostiles aux auto-édités :)
http://chroniquesdemites.blogspot.fr

Publié le 15 Février 2016