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Du 20 nov 2017
au 20 nov 2017

POURQUOI J'ECRIS (14) ?

Je réfléchis à voix haute… Ecrire... Ecrire. Pourquoi ? Que recherche-t-on lorsqu’on écrit ? A quel moment la satisfaction intervient-elle ? Lorsqu’on a mené le livre à son terme ? Lorsqu’on l’a édité ? Qu’il a eu du succès ? Nous faut-il le Renaudot ?
Moi je sais pourquoi j'écris...Moi je sais pourquoi j'écris...

 

Ya t’il une bonne et une mauvaise écriture. D’abord, la relativité des choses…

Céline se lamentait d’avoir lu dans l’Intransigeant qu’un garde forestier, féru de lecture, trouvait mieux de découper et mettre à la poubelle les pages qui ne lui plaisaient pas. Personne n’échappait à ses ciseaux. Il gardait quelques pages de Madame de Sévigné, moins de 200 vers de Victor Hugo, moins de dix pages du « voyage au bout de la nuit ». « Polyeucte » échappait au massacre, ainsi que le diner chez la duchesse de Germantes de Proust. Donc les plus grands ne le sont pas pour tous. D’ailleurs, le Goncourt échappe à Céline au profit d’un auteur à présent oublié… Conclusion : personne à ce jour n’a voulu éditer un de mes bouquins ? Ce n’est pas si grave… Disons. Mais le moral et l’ego en prennent quand même un petit coup.

Ecrire pour le plaisir d’écrire ? Ah là, oui peut être. Quoique…

On ne s’amuse pas toujours dans cette affaire. Les mots qui ne viennent pas. Les idées surtout, parce qu’une fois le but à atteindre connu (le but immédiat : son personnage doit fermer une fenêtre. Ou le but ultime du roman, l’histoire que l’on doit conter) les mots alors viennent vite. Disons qu’une fois la trame bien établie, la plupart du temps, c’est quand même agréable. Et la satisfaction ne vient pas avec le mot « fin ». Parce que si l’on avance au fil des pages, c’est parce qu’on a la certitude de parvenir à cette fin. La rencontrer devient alors une chose normale, prévue. Pour moi ce n’est pas cette satisfaction là que je recherche. Je dirais même qu’alors les ennuis commencent : serais-je capable de trouver un autre sujet ? Ecrire pour l’argent ? Il est vrai que l’on en a rarement trop, mais il se trouve, en ce qui me concerne, que j’ai été sage. J’ai bien travaillé. J’ai eu de la chance. Et finalement ma retraite suffit amplement à m’assurer une vie paisible. Non, vraiment je n’ai jamais espéré faire fortune en écrivant.

Mais la vraie raison alors ? Un regard sur soi ?

Il faut être franc. Nous sommes tous plus ou moins narcissiques. On n’écrit pas que pour soi, quoi qu’on en dise. On écrit avec l’espoir que des lecteurs passent un bon moment en votre compagnie et aient pour vous des pensées positives. Et c’est d’ailleurs là que la difficulté apparait. La satisfaction de cet espoir ne s’obtient que si on peut constater son accomplissement. Constater, c’est à dire mesurer son importance. Quand on est édité, le relevé des ventes que vous envoie l’éditeur – enfin j’imagine – doit apporter une preuve suffisante. Mais sur un site comme Mon bestseller, la mesure reste floue. MBS apporte, c’est évident et déjà beaucoup, la satisfaction que des lecteurs se sont intéressés à votre texte. Mais un simple coup d’œil ou le temps de le lire complètement ? Je ne sais pas trop.

Ecrire pour être reconnu ...

C’est la raison pour laquelle les commentaires, les ajouts en bibliothèques sont si importants pour l’auteur. Ils constituent la seule mesure de l’intérêt suscité par le livre. C’est aussi pourquoi je m’acharne dans ce que je diffuse ici à renvoyer sur ma page Facebook (La petite librairie de Philippe) ou sur ma page d’auteur Amazon. Le téléchargement d’un livre sur Amazon constitue le vrai compteur de la reconnaissance. Cela ne me rapporte rien (1.30€ je crois). Cela ne coûte presque rien (2.99€), mais c’est la preuve absolue qu’attend mon ego pour s’apaiser et pouvoir se relancer dans une nouvelle aventure. Alors, pardonnez-moi si dans ma biographie, ou à la fin d’ « Il faudra que tu le fasses » ou par mentions sur les deux extraits de « Ce n’était quand même pas la faute des poissons rouges » (auteur Ph Henry et P Henry), je vous rebats les oreilles avec mes incitations à vous manifester. Ce ne sont pas des invectives. Surtout pas. C’est pour moi le moyen de me procurer le baume bienfaiteur dont mon cœur a besoin.

Philippe Henry

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