Écrire un roman historique est un double défi : respecter les règles d’une narration conforme aux règles du roman combinée à une recherche documentée aux sources sûres.
>> La question de la documentation est essentielle
On repérera facilement si vos sources ont été pompées hâtivement sur internet qui recèle encore (même si c’est moins vrai) d’approximations et d’erreurs. C’est évidemment par une documentation et des sources exhaustives que l’on rendra le mieux compte des aspects de la vie passée et du contexte historique d'un récit, quel qu’en soit l’époque.
En traitant les coutumes, les règles de vie, les régimes politiques, les lieux, vous ferez vivre subtilement vos personnages et votre intrigue mais aussi, et c’est essentiel, à travers les dialogues et plus précisément la façon de parler.
Un anachronisme tue.
Dans le cadre de ses recherches, l’auteur doit relever et noter les éléments qui lui paraissent signifiants et multiplier les sources
>> Déterminer quelle est la vision historique de l'auteur :
Qui porte un regard sur l’histoire surtout quand elle est complexe ? un narrateur omniscient, un aristocrate condamné à mort, un ouvrier journalier épuisé par la tâche, un tribun pur mais assoiffé de sang ? Cette vision doit s’incarner à travers un ou deux personnages dominants que l'auteur doit porter tout au long d’un roman car ce regard doit s’incarner pour prendre vie.
>> Faire vrai, faire simple
Si l’auteur, comme mentionné, doit multiplier ses sources, il ne doit pas les « imposer ».
Trop d’informations historiques indigestes détourneront le lecteur.
Distiller l’information à propos et à bon escient est l’art du roman historique. Restituer des détails qui amusent, expliquer des comportements qui surprennent, décrire des monuments qui n’existent plus… C'est essentiel, mais avec modération.
Pour écrire un roman historique, il faut bien sûr éviter de transformer son roman en manuel d’histoire.
>> Fiction ou réalisme : le roman historique nous laisse ce choix
Il reste encore à l’auteur à choisir son héros : un personnage célèbre ou des « inconnus » de l’histoire. Dans le premier cas l’auteur sera traqué par les historiens, à juste titre car les biographies (même libres) font l’objet d’examen précis.
Dans l’autre cas, les inconnus de l’histoire peuvent tordre leurs destins, et l’auteur peut prendre ses libertés tant qu’elles sonnent justes.
Un roman historique est un roman avant tout et la surcharge d’informations peut nuire à sa cohérence sous peine de rompre l’immersion narrative
» On ne naît pas écrivain, on le devient