Interview
Du 11 Jan 2021
au 11 Jan 2021

VERS L’AUTRE MOI

Ses propres épreuves permettent parfois de mieux comprendre ce que vivent les autres. Fi de l'égocentrisme, au contraire on se met à la place de l'autre. La réponse de Annick AUBRAS-M’NEMOSYME à l'appel à l'écriture monBestSeller je ne me suis pas reconnue.
Les roses ne sont pas toujours les bienvenues...Les roses ne sont pas toujours les bienvenues...

En arrivant près de la salle de bains ce matin-là avec l’impression de traîner un corps lourd avec des sensations inhabituelles sur ma peau, je me questionnai sur l’origine de ce petit mal-être qui me dérangeait. Avant d’y entrer, je demandai à ma fille de ne pas découvrir le grand miroir posé entre la baignoire et le lavabo. Je ne voulais pas gâcher la journée et la sortie que je m’étais fixé depuis une semaine en me découvrant d’abord avec un reflet inconnu.

Je pris le temps de vaquer à mes petits rituels quotidiens et comme à mon habitude, j’aimai prendre mon temps pour apprécier la tiédeur de l’eau parfumée lorsque je me plongeai dans la baignoire et aujourd’hui je laissai vaquer mes pensées vers le programme déjà fait à l’avance concernant l’achat des cadeaux de Noël. J’avais repéré des magasins où les articles me semblaient intéressants et à bon prix et je me réservai donc toute la journée de ce samedi à satisfaire mes envies ; prête à courir d’une rue à l’autre.

Déjouant toute tentation de retirer la serviette du miroir en amenant mon esprit vers des paillettes, des couleurs et vers ailleurs, j’attendis le bon moment pour affronter mon regard.
Un cri mêlé de surprise, davantage agrandi par mes yeux vint résonner dans la pièce. Je fis un bond en arrière manquant de faire tomber le miroir avec les pieds qui s’y étaient mêlés mais me rapprocha aussi vite pour m’analyser dans les moindres détails.
Ma peau semblait habitée de minuscules pointes rosées et gonflées qui s’étaient logées dans la peau de mon visage. Il y en avait partout aussi bien sur mon front, sur les joues qu’au bord des lèvres sans oublier une quantité plus importante sur le menton. Elles prenaient l’air de petites bulles qui ne demandaient qu’à s’éclater mais bizarrement, elles ne me faisaient pas mal. Avide de curiosité, je m’auscultai, me décortiquai ayant la tête pleine de questions : comment, d’où, pourquoi ? Je ne pouvais pas avoir de réponses, ayant comme seule intervenante et interlocutrice moi-même !
Tous les plans préparés et attendus s’étaient envolés pour laisser place dans le planning à un rendez-vous urgent chez mon docteur. La couleur de mes yeux verts renvoyait de la rage vers celle que je ne connaissais pas, vers cette Autre, qualifiée d’hôte indésirable venue contrecarrer mes plans.

Après mon détour chez le docteur, j’appris que la petite allergie était passagère et que je devais éviter le soleil. Résignée, je m’installais devant l’ordinateur pour passer quelques commandes en me disant que personne n’aurait à me dévisager, à porter sur moi des regards insistants sans avoir également à m’impatienter aux caisses. Le mois de décembre venait de commencer, j’aurai du temps à me guérir et faire disparaître ces boutons pour me présenter telle que je suis.

Sur internet, je fis également beaucoup d’arrêts sur images. De petits désagréments minimes en problèmes graves de dermatologie, je cliquais encore et davantage sur les sites, oubliant un instant mes commandes de cadeaux. Ils ne devenaient plus prioritaires mais laissaient dans mes yeux et dans ma tête des explications aux malaises ressentis par les personnes souffrant de maladies de peau pour lesquelles elles se battaient en laissant certainement au fond de leur cœur des questions – les mêmes que je m’étais posées – mais plus fréquentes et sûrement avec de la peine : comment, d’où, pourquoi ?

En lisant un témoignage d’une jeune fille atteinte d’une acné sévère, n’ayant que très peu d’amis et très touchée par cela, je me suis alors regardé longuement dans mon miroir en me disant que se plaindre dans certaines situations ne valent pas la peine. Mon regard tourné vers une photo de ma fille, qui se cachait derrière un sourire mais qui cachait aussi trop souvent ses boutons, me fit verser une larme. À la différence de mon quotidien quelquefois insouciant, je me promis de me mettre encore plus souvent dans sa peau.

Annick  AUBRAS-M’NEMOSYME 

Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

@la miss 6. C'est rien... les nerfs...

Publié le 12 Janvier 2021

@lamish !!!! excellentissimo ! bonega !! ĝi estas nur komenco aŭ komenco de la fino. Karotoj ktp.

Publié le 12 Janvier 2021

Le paradoxe du singe savant ne réussit pas à tous les coups.

Publié le 11 Janvier 2021

Ok, mBS publie tout et rédige les chapeaux ! Sans autre commentaire. Je laisse le soin à mes collègues de s'y coller.

Publié le 11 Janvier 2021