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Du 23 avr 2021
au 23 avr 2021

Recettes d’auteurs : participez au jeu !

Cuisine et littérature ont des connexions singulières. La sensibilité y est sollicitée, et les sens s' y jouxtent et s'exacerbent, se complètent et se chevauchent. Les papilles, les yeux, les saveurs, les sentiments, les émotions. Ce qui fait que l'on ne peut pas être un très mauvais écrivain si l'on est un bon cuisinier. Mais l'inverse est vrai. Le groupe des "écrivistes tambouilleurs" a décidé de vous tendre une toque et un stylo pour vérifier l'adage... Ecrivez votre recette avec style, gourmandise et esprit. Elle complètera cet ouvrage...
Les obsédés d'écriture savent aussi faire des gâteauxLes obsédés d'écriture savent aussi faire des gâteaux

Il était une fois une nouvelle, celle de Fernand Fallou, et son titre,“l’omelette d’œufs” ; titre qui nous a intrigués, car comme nous le savons, on ne fait pas d’omelette sans œufs…
Curiosité donc, et pour l’auteur, et pour son étrange recette… La discussion autour de l’omelette d’œufs s’est ouverte.

Quelques-uns se sont découvert une passion commune pour les poulettes et leurs œufs (les trois premiers auteurs du recueil) ; d’autres ont apprécié la teneur, la légèreté des échanges… et l’idée a germé.

Pourquoi ne pas faire un recueil de recettes d’auteurs ?

Les avantages d’une telle initiative sont multiples, le premier étant de casser une certaine forme de sérieux, mais pour l’essentiel, “Recettes d’auteurs” :

-  Fera découvrir les auteurs sous un jour différent.

-  Favorisera d’autres modes de rencontre entre auteurs.

- Sortira du cadre classique des textes habituellement mis en ligne.

-  Créera une nouvelle dynamique.

-  Modifiera le mode de communication ; le rendra moins formel, plus sympathique et léger.

***

D’ores et déjà, quatorze auteurs se sont prêtés à l’exercice. La diversité des contributions est plus que réjouissante. De l’humour en passant par les souvenirs, les confidences, la poésie, voire l’érotisme, chacun y est allé de sa touche personnelle pour notre plus grand plaisir.

Voici quelques morceaux choisis qui vous mettront en appétit… de lecture, entre autres.

Mon père n’était pas le meilleur des hommes, c’est sûr. Et comme dit Daniel Guichard : « les jours de paye, tout y passait, la gauche, la droite et même le Bon Dieu ! » Mais il avait été le premier dans notre immeuble à acheter un dictionnaire encyclopédique universel Larousse en deux volumes, un carillon Westminster qui sonnait comme Big-Ben, et une télévision. À l’époque (1958), il n’y avait qu’une seule chaîne en noir et blanc. Tous les mômes de l’immeuble venaient…

(Fernand Fallou)

« Gros comme des melons ! Pas ces petits citrons dégueulasses comme vous avez "ici". Gros comme des melons, et on les mange coupés en tranches. De toute façon, vous comprendrez jamais rien. » 

Ainsi parlait mon père. Et on le laissait dire. « Pauvre fou », concluait ma mère.

Et elle avait tort, et nous avions tous tort.

Il existe bel et bien, le limon paradiso. Gros comme un melon, qu’on mange en tranches saupoudrées de sucre...

(Catarina Viti)

Éminent savant, votre question est une interpellation interprétative du moi profond des êtres tourmentés par leur animalité. L’angoisse que sous-entend votre interrogation renvoie au non-dit de l’attitude féline dans la résilience des scoubidous. Je vous conseille l’ouvrage de référence de Walter Spoon, d’Oxford, sur la “Différenciation du Moi et du Nous dans l’apprentissage concordant du buccal et de l’odorat chez les mammifères supérieurs”…  

(Parthemise33)

Il paraît que je n'ai pas mon pareil car je manie à merveille les aromates et les épices… La symphonie n'est pas propre à la musique. 

Nota : ma particularité — c'est rédhibitoire —, pas d'oignons cuits apparents dans mes plats (s'il y en a, ils sont hachés menu ou mixés pour se fondre en donnant le goût, ou entiers piqués de clous de girofle pour pouvoir les retirer après cuisson).

(Michel Canal)

Considérée comme la Lozère espagnole, culture et les traditions y sont encore très ancrées. Nous goûtons à ce sens de la fête, toutes générations confondues, qu’ils n’ont pas perdu. Aux grandes tablées improvisées où chacun amène sa contribution, où tous cuisinent ensemble. Aucun préparatif ; aucun prise de tête ; la boisson et l’ambiance sont privilégiés, puis l’on mange parce qu’il faut bien se nourrir… Choc des cultures pour l’angoissée de la table que je suis... 

(Lamish)

Deux choix s’offrent, ou trois : fruits, chocolat bien noir, frigo. Et pourquoi pas les trois ? 1.2.3., ça, c’est du rythme. Martial et poétique à la fois. Sous la lune… Allez, Totor, en vers de trois syllabes, laisse-moi composer ma tartine garnie et bientôt fondante sur la plaque de fonte du poêle :

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !  

(Marie Berchoud)

Ce plat, que j’ai – pompeusement – intitulé « Gratin de polenta forestière », a pour moi un goût d’enfance : quand ma grand-mère faisait la polenta, elle en réservait toujours une partie dans laquelle elle incorporait des lardons, des champignons et du fromage râpé ; elle passait le tout au four, et c’était un régal.

Par la suite, j’ai cherché, non à améliorer cette recette, mais à en faire varier les saveurs… 

(Boris Phillips)

Mes amis, voici l’occasion de faire mon coming out : je suis une cagouille !

Une cagouille, une goule beun’aise, une charentaise quoi !
Section maritime. Aunis plus Saintonge, vous passez au shaker et vous obtenez : MOI.
Moi, une cagouille de pré-salé.
La caractéristique du charentais de pré-salé c’est son mélange de simplicité et de complexité, d’où une recette simple et pourtant facile à rater… 

(Sylvie Etient)

Cela aurait très bien pu sortir de la bouche d’un empereur en bout de course, qu’en pensez-vous ? En même temps, naître au pied du Vésuve donne forcément à celui qui le contemple l’envie de grandeur. Et moi, n’ayant que très peu de chance de construire sur les ruines d’une longue tradition familiale les fondations d’un pompeux souvenir, il valait mieux que je m’en tienne à quelque chose de plus abordable, de moins… grandiloquent. Ma seule richesse, un p’tit souvenir…

(Fred Opalka)

Un peu de provocation avec la sauce poisson. Car il faut avoir un peu d’imagination, pour lui trouver, quand elle est mélangée aux autres ingrédients, ce goût de mer. Très doux. Et pour qu’elle prenne toute sa saveur, il faut l’acheter dans une épicerie asiatique ; on vous conseillera, et vous aurez l’impression de voyager. Vous ressortirez avec les papilles impatientes, votre odorat déboussolé…

(Yvan Ollive)

La forêt se réveille, les ours sortent de leurs hibernations, les hommes reluquent les femmes qui ont laissé leurs manteaux à la maison, et le bétail, sorti des étables, sautille dans les pâturages encore enneigés. C’est à cette période que l’homo canadiensis urbanicus entame sa migration vers les régions champêtres à la recherche de cabanes à sucre, version édulcorée de la cabane au Canada.

(Stog)

Il faut aller faire les courses d'abord ; avec sa petite liste, errer dans les rayons d'un supermarché-supercherie, qui nous fait oublier qu'il n'y a pas si longtemps, nous étions des chasseurs cueilleurs, et que, peut-être, bientôt nous le redeviendrons.

Bref.
Il nous faut... voyons...
L'écriture de ma mère est soignée…

(Bruno Guennec)

Les phrases fusent ; je ne comprends rien, alors je souris. La mère de Nicole me parle. Je  réponds “Ja”. Les rires explosent. Elle me demande si j’ai peur, m’informe Nicole. “Nein, nein” tenté-je de corriger. 

Le papa revient de la cave avec une bouteille de vin rouge, fier de me dire que c’est un vin français, un Bordeaux supérieur. Mon vin rouge préféré. Je devine que Nicole n’y est pas pour rien.

(Houria)

Lorsqu’elle monte les œufs en neige, se positionner derrière elle, lui poser les mains sur le ventre et remonter tout doucement jusqu’aux moelleuses proéminences… 

« Tu t’arrêtes quand tu les sens bien fermes, qu’ils ne redescendent pas lorsque tu les relâches. Une petite pointe doit rester bien droite quand tu ôtes le batteur. »

(Galodarsac)

***

“Recettes d’auteurs” est en ligne ici, sur monBestSeller, participez  à son éllaboration, et faites nous parvenir la vôtre...

Ce recueil n’est pas figé. Votre contribution est la bienvenue. Afin d’y réfléchir, voici les grandes lignes directrices de votre future recette d’auteur :

-    Saisir l’idée d’une recette, celle-ci pouvant être reliée aux souvenir, expérience de vie, famille, rencontre ; à ces moments que nous avons grappillés chez les autres, qui nous ont marqués et, pourquoi pas, qui ont alimenté notre "faim de lecture ou (et) d’écriture".

-    Rédiger un texte de forme libre : poésie, dialogue, récit, témoignage, etc., sans dépasser 2000 caractères.

-    Les recettes peuvent être des classiques de la cuisine ou des créations personnelles, mais ce sont des recettes simples, demandant peu d’ingrédients ; elles ne doivent en aucun cas être un "copié-collé" de marmiton.org ou autre livre/site de cuisine.

-    Chaque recette est accompagnée d’une ou deux photos (maximum) en relation avec celle-ci, ou avec les conditions dans lesquelles l’auteur s’est approprié cette recette (cela peut être une œuvre d’art).

-    le reste est classique (ingrédients, méthode) mais peut être présenté de façon moins conventionnelle.

-    A faire parvenir à contact@monBestSeller, sous le libéllé : Recettes d'auteurs

 

Alors à vos plumes, et faisons mieux connaissance en régalant nos papilles.

Les écrivistes-tambouilleurs

NB : monBestSeller selectionnera cet été quelques recettes qui seront mises en avant dans les rubriques auteurs sur les critères de l'équilibre parfait entre la qualité de l'écriture et la perfection de la recette :-))

 

 

 

 

 

 

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Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

@Pierre Pellegrini Merci pour cette savoureuse contribution, Pierre, même si elle na pu intégrer notre recueil (trop courte, trop hors-sujet).
Amicalement,
Les écrivistes-tambouilleurs

Publié le 09 Mai 2021

@Pierre Pellegrini, oui, que n'y ai-je pensé !

Publié le 09 Mai 2021

@Michel CANAL
Merci. J'aurais aussi pu habiter à Maux. C'est dommage, cela aurait été marrant.

Publié le 09 Mai 2021

@Pierre Pellegrini, heureux d'accueillir un poète proposant une si belle recette.
Ç'aurait été encore plus marrant si vous vous étiez appelé Paulette... mais à l'impossible, nul n'est tenu.
Merci pour cet apport à la fois délicieux, plein d'humour et de talent.

Publié le 09 Mai 2021

Bon... Comme promis, avis aux amateurs de paupiettes !

Voici la recette des paupiettes de mots !

Des paupiettes de mots
Entourées de fil blanc,
Bon dieu, qu'est-ce que ça vaut ?
Ce n'est pas pour le temps

Que l'on met à les faire.
Un peu de soi... beaucoup ?
Soit... ça fera l'affaire
S'il y a le bon goût.

Une farce salée,
Parsemée d'herbes folles,
Poivrée, édulcorée.
Une pointe d'alcool.

Enveloppons tout ça
Dans la tendre escalope
De mots d'amour, de joie
Ou de tristesse et hop !

Attraper tous les pieds,
Les attacher, lier
Tout ça, rimes nouées.
Bien serrer. S'appliquer.

Offrir avec amour,
Comme on offre un baiser.
Servir avec humour,
De poésie nappées

Puis, laisser déguster
Les paupiettes de mots
Au lecteur affamé.
Pourvu que ce soit beau...

Publié le 06 Mai 2021

@pierre p Va pour votre contribution si vous le désirez, Pierre. Nous vous accueillerons avec plaisir... Peu importe que l'on apprécie les paupiettes ou non ;-). Bonne soirée,
Les écrivistes-tambouilleurs

Publié le 03 Mai 2021

Tout ceci m'inspire et me mets en appétit. Si quelques-uns sont amateurs de paupiettes, alors je crois que je devrais pouvoir les satisfaire... Hihihi...

Publié le 03 Mai 2021