Censure politique : un bon coup de ciseau est parfois plus efficace qu'un long débat La censure politique s'appuie à l'origine en Europe sur la religion
Durant de nombreux siècles, la plupart des pays d’Europe vivent sous des régimes monarchiques, majoritairement catholiques. Mis à part de rares dissensions entre le pape et quelques souverains, religion et royauté font bon ménage, l’une apportant en général un soutien inconditionnel à l’autre.
La France en tant que « fille aînée de l’Église » ne manque pas de s’appuyer sur celle-ci, le sabre et le goupillon étant les deux mamelles du pouvoir.
Cependant, la censure royale de la Sorbonne remplacera la censure religieuse au XVIIe siècle : 79 censeurs ont charge d’autoriser ou d’interdire livres ou pièces, selon leur moralité. La censure inquiète plus ou moins tous les philosophes, qui vont se faire éditer en Suisse, Hollande et Angleterre.
En France, la censure est abolie par la Révolution, rétablie en 1797, de nouveau abolie, rétablie à nouveau par Napoléon 1er en 1810, etc.
Malgré la chute du pouvoir royal la censure politique après une courte éclipse, reviendra donc en force.
Le but principal étant d’interdire tout propos heurtant les représentants du pouvoir, et ce, quel que soit ce fameux pouvoir, les idées progressistes sont facilement muselées par cet arsenal répressif.
Richelieu, pour ne pas avoir à utiliser ses espions à des tâches ingrates, fera alliance avec les libraires, leur accordant un monopole perpétuel à condition qu’ils prennent en charge la surveillance des publications et le respect des règlements en matière de censure.
Jusqu’en 1789, la presse sera totalement contrôlée par le pouvoir royal. La Révolution permettra à la presse de devenir le 4e pouvoir. Le personnage d’Anastasie, vieille femme revêche et acariâtre munie d’une paire de ciseaux géante (voir l'illustration ci-dessus), sera créé en 1852 par le caricaturiste André Gill pour représenter la censure. Une loi sur la liberté de la presse sera promulguée en 1881, elle sera suspendue en 1914, ce qui donnera naissance au « Canard Enchaîné » en 1916. La censure théâtrale s’exercera sans interruption jusqu’en 1906.
C’est un long combat qu’il reste encore à gagner.
Sous le règne de très nombreux souverains, le pouvoir royal, déjà énorme pourra aussi s’appuyer, pour éviter toute velléité de contestation, sur une arme redoutable : le crime de lèse-majesté, qui permet de condamner tout ce qui ne tombe pas sous toutes les autres formes de censure.
Le crime de lèse-majesté : un outil efficace et bien pratique
En 1314, Gauthier d’Aunay est condamné et exécuté pour avoir été l’amant de Blanche de Bourgogne, bru du roi de France Philippe le Bel, avec son frère cadet, Philippe d’Aunay également exécuté le même jour pour avoir été l’amant de Marguerite de Bourgogne, épouse du roi Louis de Navarre, héritier de la couronne de France.
En 1572, à la suite de la Saint-Barthélemy, l’amiral de Coligny fut jugé post mortem et condamné de crime de lèse-majesté et d’atteinte à la sûreté publique.
En 1610, François Ravaillac, condamné à l’écartèlement, fut accusé de « crime de lèse-majesté divine et humaine au premier chef », pour l’assassinat d’Henri IV.
En 1626, Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais, est impliqué dans la « conspiration de Chalais » à l’encontre du cardinal de Richelieu et de Louis XIII.
En 1632, Henri II de Montmorency est condamné pour s’être joint à la rébellion contre Louis XIII.
En 1657, Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz publie un pamphlet contre la politique étrangère de Mazarin. Il est condamné pour crime de lèse-majesté.
En 1664, Nicolas Fouquet, surintendant des Finances, est condamné après un procès qui dura de 1661 à 1664 pour ce même crime. Le roi Louis XIV n’agissait pourtant que par pure jalousie. Sa vie inspirera « Le Vicomte de Bragelonne » d’Alexandre Dumas.
En 1757, Robert-François Damiens est condamné pour son agression sanglante sur la personne de Louis XV.
De nos jours,
- En Belgique, l’outrage public au Roi était passible de six mois à trois ans de prison ou d’une amende. L’outrage public à un autre membre de la famille royale était également puni, mais par une peine moins lourde. En 2013, cette loi a été abrogée.
- Au Danemark, la diffamation à l’égard de la famille royale est davantage punie par la loi que celle visant des citoyens ordinaires.
- En Espagne, le délit de lèse-majesté est punissable d’une amende. En 2015, le tribunal constitutionnel considère que brûler un portrait du roi relève bien du même délit, passible de six mois à deux ans de prison.
- En France, la révision du code pénal en 1832 a fait disparaître la mention de lèse-majesté. Un délit d’offense au plus haut représentant de l’État a cependant été réintroduit par la Troisième République. Cette loi a depuis été abrogée.
- Au Maroc, Walid Bahomane, 18 ans, a été condamné à un an de prison ferme et 10 000 dirhams (environ 1 000 euros) pour « atteinte aux sacralités », pour avoir diffusé, sur son blog, une caricature de Damien Glez représentant le roi Mohammed VI.
Le quotidien espagnol El País, daté du 16 février 2012, a été censuré au Maroc au motif de la présence de cette même caricature.
- Aux Pays-Bas, les articles du code pénal néerlandais réprimant la lèse-majesté sont abrogés en 2018.
- En Thaïlande, ce crime est passible de peines de prison pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines d’années. Il s’est particulièrement renforcé à partir de2018.
- En Russie, la loi sur l’irrespect à l’égard du pouvoir, effective à partir du 29 mars 2019, prévoit une amende de 30 à 100 000 roubles, pouvant être portée à 300 000 roubles pour tout citoyen ayant dénigré sur les réseaux sociaux le président Vladimir Poutine.
La censure politique s'exerce sur l'écrit, la parole et l'illustration
L’offense peut se trouver constituée par des écrits ou des paroles dès lors qu’ils sont publics, mais également par un dessin ou un photomontage.
En France, l’offense au président de la République est inscrite dans l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Elle fait partie des « délits contre la chose publique » alors que la diffamation et l’injure font partie des « délits contre les personnes ». Georges Pompidou n’a intenté qu’un seul procès concernant ce motif. Ce délit n’a entraîné aucune poursuite sous les présidences successives de Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac qui ont refusé d’y avoir recours.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme a sanctionné la France, le 14 mars 2013. Elle a en effet stigmatisé le recours à une sanction pénale pour offense au Chef de l’État à l’encontre d’Hervé Éon, qualifié de « disproportionnée ». Celui-ci avait brandi une affichette, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy à Laval, sur laquelle était inscrit « Casse-toi pov’ con », reprenant ainsi une expression employée par l’ancien Président de la République lui-même.
Les juges de Strasbourg ont estimé, pour le principe, que l’amende de trente euros avec sursis était susceptible d’avoir « un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d’intérêt général ». Mais ils n’ont pas été jusqu’à évoquer l’éradication du dispositif français protégeant le chef de l’État. Cependant, la loi du 5 août 2013 a abrogé le délit d’offense envers le Président de la République.
En juin 2021, Damien Tarel, a été condamné à la prison ferme pour avoir giflé Emmanuel Macron. La peine requise pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique était de dix-huit mois de prison dont quatre mois ferme, mais il n’a finalement passé que trois mois derrière les barreaux. Cette mésaventure relève, cependant, plus des voies de fait que de l’offense au chef de l’État, tout au plus peut-on s’étonner de l’inhabituelle célérité de la justice qui a prononcé sa sentence seulement deux jours après les faits.
Nous tairons pudiquement le fait qu’en Russie, la moindre offense au régime de Vladimir Poutine peut conduire à la mort. Censure, désinformation, mensonges patents, presse muselée, médias sur-contrôlés, arbitraire, la Russie de Poutine cumule tout ce que l’on peut craindre d’un régime autocratique que l’on pensait disparu depuis la mort de Staline.
La liberté d’expression politique, un droit inégalement respecté.
En France, la liberté d’expression est le droit à l’individu de faire connaître le produit de sa propre activité intellectuelle. Cette liberté est maintenant solennellement érigée en liberté individuelle, juridiquement garantie, mais en réalité assez étroitement encadrée. Elle se conjugue avec la liberté de conscience (1905), qui est le droit d’être croyant ou de ne pas l’être et la liberté de culte si on l’est.
Cette liberté d’expression n’existait pas par le passé et n’a toujours pas cours dans de nombreux pays. Socrate, ça ne date pas d’hier, poursuivi et condamné pour avoir tout à la fois corrompu la jeunesse, méprisé les dieux de la Cité et tenté de leur en substituer de nouveaux, illustrait bien les risques encourus à exprimer des conceptions mettant à mal le pouvoir des dirigeants de la Rome antique.
Censure politique sur les écrits : les exemples pullulent
Nombre d’œuvres et d’auteurs en firent les frais, citons chronologiquement, les plus connus,
• La Bible (Nouveau Testament) sera interdite de traduction par tous les régimes et par l’Église jusqu’à la Renaissance. Seule la version latine était autorisée (ce qui en limitait le nombre de lecteurs et d’interprétations).
• Les premiers tomes de « L’Encyclopédie » de Diderot et d’Alembert seront interdits par Louis XV bien aidé en cela par les Jésuites, car considérés comme subversifs, athées et matérialistes.
• Voltaire dénonçait l’injustice sociale, l’intolérance religieuse et le pouvoir arbitraire, ce qui le fera emprisonner à la Bastille en 1717 par lettre de cachet.
En 1726, il est roué à coups de bâtons par un noble qui obtiendra sa condamnation et le mènera une nouvelle fois à la Bastille, ce qui le poussera à l’exil en Angleterre. Il collabore par de nombreux articles à « L’Encyclopédie » de Diderot et d’Alembert, censurée par le pouvoir. La parution de « Candide » en 1759, malgré un énorme succès immédiat, est considérée comme celle d’une œuvre subversive et pernicieuse.
En 1776, il prend parti dans l’affaire Callas et le procès de La Barre. Il entreprend leur réhabilitation, ce qui lui vaut de nouveaux ennemis. Cette vie d’engagement permet à Voltaire d’être considéré comme une figure majeure de la philosophie des Lumières et lui ouvrira les portes du Panthéon en 1791.
• Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814, est un homme de lettres, romancier, philosophe, longtemps voué à l’anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l’érotisme et à la pornographie. L’expression d’un athéisme anticlérical virulent est l’un des thèmes les plus récurrents de ses écrits. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de divers genres qui ont fait de lui l’un des plus grands lettrés de la littérature mondiale.
Détenu sous tous les régimes politiques (Monarchie, République, Consulat, Empire), il a été emprisonné dans des conditions et des prétextes fort divers, pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie.
• Paul-Louis Courier, en 1819, écrit son premier pamphlet, « Lettre à Messieurs de l’Académie ». Son talent dans le persiflage le rend célèbre, mais lui coûte deux mois de prison, qu’il purge fin 1821. Il excelle comme écrivain politique et combat dans le style le plus caustique, les mesures rétrogrades de la Restauration. Ses écrits lui vaudront de nombreux procès, des amendes et une peine de prison.
En 1825, quand on retrouve son corps sans vie, percé de plusieurs balles, le mystère de sa mort sera attribué à des motifs politiques.
• Victor Hugo sera plusieurs fois victime de la censure (« Les Misérables », « Le Dernier Jour d’un Condamné à Mort », Marion Delorme » par la Restauration, « Le Roi s’Amuse » par la Monarchie de Juillet) ce qui l’entraînera sur la voie de plus de 20 ans d’exil.
• Eugène Sue verra nombre de ses œuvres interdites sous le Second Empire, ce qui l’amènera à s’exiler en Savoie (duché indépendant de 1815 à 1860) jusqu’à sa mort en 1857.
• Émile Zola est le champion toutes catégories, le gagnant de toutes les formes de censure, il eut des démêlés avec la censure tant préventive que répressive de 1860 à 1891, du Second Empire à la 3e République aussi bien pour ses œuvres littéraires que pour ses articles engagés.
Ses écrits ont été condamnés pour des raisons religieuses, politiques, pour atteintes aux bonnes mœurs et pour raison d’État. Seule la censure pour protection de la jeunesse lui a été épargnée, tout simplement parce qu’elle n’existait pas de son vivant. « Germinal » subira la censure pour des raisons politiques, « Thérèse Raquin » pour pornographie, « La Honte » sera mise à l’index et son article « J’accuse » lui vaudra un an de prison et 3000 francs d’amende pour avoir adressé une lettre ouverte au Président de la République Félix Faure qui, lui, mourra dans des circonstances plus que moralement suspectes et, bien évidemment, tues. Cette condamnation l’amènera à quitter la France pour Londres afin d’éviter de purger sa peine.
Plus près de nous, il faut citer :
• Sir Walter Scott, popularise Robin des Bois dans son roman « Ivanhoé » (1819). Ce roman est interdit aux États-Unis en 1953 pour apologie de l’idéologie communiste.
• Federico García Lorca (1898-1936), écrit son « Romancero gitano » en 1928 qui sera censuré pour provocation antimilitariste. Il est exécuté sommairement le 19 août 1936 par des milices franquistes. Le régime de Franco décidera l’interdiction totale de ses œuvres jusqu’en 1953.
• Boris Vian écrit la chanson « Le Déserteur » en 1954 lors de la guerre d’Indochine. La chanson est immédiatement interdite de diffusion à la radio pour « antipatriotisme ». En 1958, la radiodiffusion et la vente de ce chant antimilitariste furent interdites, l’interdiction ne fut levée qu’en 1962, après la guerre d’Algérie. En 1991, elle fut à nouveau censurée pendant la guerre du Golfe.
Nous retrouverons Boris Vian dans d’autres catégories !
• Georges Brassens, malgré son énorme succès populaire, a pu apprécier à de nombreuses reprises des interdictions de diffusion sous différents prétextes allant de pornographie, atteinte aux forces publiques, à la morale et d’antimilitarisme.
• Jean Genet (1910-1986), mauvais garçon dans son enfance, anarchiste, homosexuel, anticolonialiste, défenseur des opprimés, fera de nombreux séjours en prison tant pour ses actes que pour ses prises de position et sera interdit de séjour aux États-Unis pour son soutien aux Black Panthers.
• Jean-Bedel Bokassa (grand humaniste bien connu et empereur extravagant) a vu son livre « l’Affaire des Diamants » mis au pilon (1984) en France par le gouvernement Giscard.
. Anna Politkovskaïa, journaliste russe et militante des droits de l’homme, fut détenue plusieurs jours en février 2001 par les forces russes en Tchétchénie pour avoir « enfreint les règlements en vigueur pour les journalistes ». Elle verra son livre « Douloureuse Russie » censuré par le régime, avant d’être assassinée en 2006, alors qu’elle avait reçu de nombreuse menaces de mort. Elle n’est que la 21e journaliste assassinée en Russie depuis l’élection de Vladimir Poutine en 2000.
Ce ne sont-là que quelques exemples de la censure politique qui a aujourd’hui de beaux restes dans de nombreux pays réputés, en général, pour leur pratique très particulière de la démocratie !
Dans les semaines qui viennent, on découvrira la censure pour des raisons d’intérêt public, outil bien pratique qui a encore de belles heures devant lui.
Jean-Michel Boschet
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Merci @Jean-Michel Boschet pour cette tribune sur la censure, particulièrement bien documentée. J'ai eu plaisir à m'instruire à travers ce rappel historique.
Force est de constater cependant que malgré l'évolution vers la liberté d'expression dans nos pays occidentaux, de sérieux blocages répressifs (pouvant aller jusqu'à l'assassinat) demeurent dans les pays "autocratiques".
Ne soyons pas faussement optimistes, ce serait de la naïveté, il n'y aura jamais d'universalisme de la liberté d'expression. La censure aura toujours cours ici ou là, officielle ou officieuse, plus pernicieuse comme c'est le cas dans les pays où elle est censée ne pas s'exercer.
En matière politique précisément, la liberté d'expression s'est heurtée à une censure idéologique "de gauche" durant près d'un demi-siècle après la Seconde Guerre mondiale. Elle opère de manière différenciée à l'heure actuelle, mais dans la même lignée idéologique. Certains sujets sont tabou, certains mots sont interdits d'expression malgré la réalité de la situation. Cette censure n'est pas imposée par la loi, mais elle est bien présente, jusque y compris au travers de décisions de justice.
A contrario et paradoxalement plus critiquable, se moquer du pouvoir en place, critiquer le chef de l'Etat, les ministres, certain clergé (chrétien), y compris par le dessin caricatural, est accepté.
Merci pour ce partage.
@monBestSeller
J'admire votre manière de publier une rubrique polémique et d'interdire dans le même temps de la commenter (je parle de votre inénarrable "Interview de la semaine"). C'est sans doute ce qu'on appelle une censure préventive. Et c'est réellement très dommage, parce que, moi, confidence pour confidence, j'avais dans l'idée de confesser que je voulais pas être plombière assermentée. Tant pis pour les lecteurs que cela aurait passionnés.
@Jean-Michel Boschet Merci pour cette nouvelle tribune qui ne déroge pas à la règle des précédentes. Nuances, objectivité, sous-entendus habiles, non partisans, pimentent une documentation ciblée, fouillée...
Pour ma part et comme vous, je suis tentée, sans renoncer au combat pour la liberté d'expression pour autant et tout en restant vigilante, par une vision planétaire de la censure, ne serait-ce que pour cesser de se morfondre sur les défauts de nos sociétés et participer ainsi efficacement à leur amélioration.
Pour conclure, j'ai un petit regret à exprimer : le fait que vous ne répondiez pas aux commentaires sur vos tribunes, mais peut-être est-ce une sage attitude :-).
Au plaisir de vous lire encore et bonne soirée,
Michèle