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Auteur
Le
17
oct
2023
Fan Fiction. Louise Poigret l’épouse émancipée de Maigret. Par Fanny Dumond pour monBestSeller
Nous avons maintenant, grâce à Clarisse Balsamo, une idée de ce que représente la Fan Fiction, ses univers, ses codes, ses règles.
Mais ce que nous allons découvrir aujourd’hui, grâce à Fanny Dumond, c’est qu’il existe des styles.
Le sien est le style «"Et si ? ".
" Et si " madame Maigret avait des désirs personnels ? Si elle avait des envies, des idées. Se contenterait-elle de repasser les chemises du commissaire, de repriser ses chaussettes et lui mitonner des petits plats ?
Bonjour à toutes et tous ! C’est moi, Patricia l’Auvergnate, inscrite sur mBS depuis fin 2014 sous le pseudo Fanny Dumond.
Après avoir fait carrière comme assistante administrative et comptable, je me suis tournée, en 2012, vers l’écriture, avec un roman que je pensais être le premier et le dernier. Sauf que, ne voilà-t-il pas que je l’avais chopé, ce virus, pour lequel, heureusement ou pas, il n’existe aucun remède !
Depuis que je sais lire, j’ai toujours un livre dans les mains ; ce qui n’avait pas l’heur de plaire à ma mère, laquelle avait pour slogan : "Ce ne sont que les fainéants qui lisent !". Afin de contrer cette interdiction, à mon entendement incompréhensible et inimaginable, je lisais en cachette, des livres prêtés par mes copines ou empruntés à la bibliothèque !
Je suis éclectique dans mes lectures (à condition que le bouquin ne me tombe pas des mains), entre celles qui s’inscrivent dans ma mémoire, et celles qui agrémentent l’instant.
C’est ainsi que je suis tombée dans la "marmite Simenon", courant des années 70.
J’ai aussitôt été accrochée par son style épuré, cette écriture blanche. C’est ainsi que j’ai acheté, et lu et relu, l’intégrale de ses œuvres (romans durs, "Maigret" et nouvelles). J’aime me plonger dans son univers, visionner les entretiens dans lesquels il explique sa façon de travailler.
Mais, pour moi, le petit bémol au fond de ses "Maigret", c’est qu’il a marié son commissaire bourru à Louise, et d’une telle manière que je me demande pourquoi il ne l’a pas imaginé célibataire. Me viennent alors comme des envies de lui botter les fesses, à cet écrivain un tantinet misogyne, tant cette épouse est insignifiante ! En quoi consiste son rôle, si ce n’est à chouchouter, tenir le ménage, à attendre — telle Pénélope — son commissaire de mari ? En lui tricotant des écharpes et des chaussettes jamais assez fines et qui grattent, et, surtout, à lui préparer de bons petits plats qu’il dégustera s’il daigne passer à table, dans leur appartement, boulevard Richard-Lenoir à Paris, ou dans leur maison de campagne à Meung-sur-Loire. Combien de fois l’appelle-t-il pour l’avertir (trop tard) : "Ne m’attends pas ! Je mange à “la Brasserie Dauphine” (ou un sandwich au 36)", alors que le repas est prêt ! Quand, ô, hasard ! il peut manger chez lui, Louise l’accueille, et la première chose qu’il demande, sans trace de tendresse, est : "Qu’est-ce qu’on mange ?". Il faut souligner qu’il a un bon coup de fourchette, le commissaire. Nulle part, dans les 75 romans et 28 nouvelles mettant en scène Jules Maigret, il n’est fait mention de ce que sa femme fait de tous ces repas préparés avec amour… et souvent pour rien. D’où le fameux congélo que j’ai inventé ; personnage à part entière, omniprésent dans chacun de mes épisodes !
Depuis longtemps, l’idée d’écrire pour madame Maigret me titillait.
Mais je n’avais pas la moindre idée de comment m’y prendre. C’est ainsi que, suite à un challenge avec Philippe De Vos, madame Poigret est sortie de mon imagination. Ah, faire enfin vivre cette femme insignifiante ! Alors, je l’ai voulue libre, branchée, dans l’air de notre époque. D’où certains anachronismes rigolos remarqués par l’une de mes lectrices. Je m’amuse énormément à l’embarquer, cette intrépide petite bonne femme, à l’insu de son mari, dans des aventures échevelées, pleines de risques et persillées de galères pas croyables. Dans la plupart des opus, c’est elle qui résout — et en quelques heures à peine —, les cold cases de Poigret.
Sous mes apparentes loufoqueries se nichent entre mes lignes des réflexions personnelles sur notre monde et la nature humaine, comme le faisait Simenon. Somme toute, pourquoi écrit-on ? Sinon pour vouloir exprimer le fond de nos pensées, les coucher noir sur blanc, en toute liberté, sans être interrompus par ceux qui n’écoutent pas et qui ont toujours mieux à dire. "Les paroles s’envolent, les écrits restent".
Ces exercices d’écriture sont cependant laborieux, car ils me demandent une immersion dans certains romans de Simenon, m’obligent à travailler, à prendre des notes. Car mon but premier est de faire coller mes inspirations avec les diverses enquêtes et les personnages de l’écrivain. C’est aussi une petite contribution pour (re) mettre en lumière ce grand romancier, étiqueté péjorativement et à tort, "écrivain populaire", mais aussi le plus porté à l’écran (72 films au cinéma, 88 épisodes des "Enquêtes du commissaire Maigret" pour la télévision).
Place dans le genre littéraire "cosy mystery", et d’une certaine façon, apparenté à la "Fan Fiction"
J’ai appris tout récemment que ces petits opus pouvaient trouver leur place dans le genre littéraire "cosy mystery", et qu’ils étaient, d’une certaine façon, apparentés à la "Fan Fiction". On n’arrête pas le progrès !
Je tiens à renouveler mes remerciements à mon discret conseiller ainsi qu’à mes lecteurs qu’il me plaît de distraire. Ils me disent que ces lectures les amusent, et ça, c’est le plus beau compliment qu’on puisse m’adresser. Certes, il est nécessaire d’être sérieux sur notre chemin de vie, mais je veux aussi gambader, m’évader vers d’autres contrées, grâce à la lecture et tout aussi bien en écrivant. Grâces soient rendues à ma chère Louisette Poigret. En sa compagnie, j’y parviens !
Patricia/Fanny Dumond
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Bonjour@Clarisse Balsamo Je vous remercie de votre intérêt pour mon aventurière. Vous ne serez pas déroutée de commencer par la fin, car chaque épisode peut se lire sans forcément connaître le début, comme dans toute série. Belle journée à vous. Bien cordialement. Fanny
@Philippe De Vos Bonjour ! Comme je vous le disais hier soir après avoir découvert mon billet, je suis tant émue que je ne trouve pas de mots pour dire ma gratitude. Ce que je retiens de mon inscription sur mBS, c’est que j’y fais de belles rencontres qui perdurent dans le temps. En 2017, mon adorable petit Haissama @haissama ahmed, jeune Djiboutien qui est allé prendre en photo au bord de la mer Rouge à Obock, la masure dans laquelle Rimbaud aurait passé quelque temps durant son périple dans la corne de l’Afrique. Il est fier d’avoir un rôle dans ce dernier opus, de la mise en lumière de son pays et ne tarit pas d’éloges sur notre publication et heureux de notre connivence. Vous, Philippe, quelque temps plus tard que j’avais remarqué pour votre talent, votre érudition, votre passion pour la littérature et sur une allusion à Simenon qui nous a fait entrer en contact pour partager sur ce grand romancier. Depuis, nous échangeons sur divers sujets qui enrichissent mon Savoir, à moi la grande curieuse toujours en soif d’apprendre et de se perfectionner. Votre défi en 2021 se termine par notre publication écrite à 4 mains, notre grande fierté. Catarina @Catarina Viti qui s’investit sur le site, qui a remarqué mon héroïne sur laquelle elle a porté son regard sur un épisode en novembre 2022 et qui vient de publier mon billet - pour faire connaître le genre littéraire "cosy-mystery" - agrémenté de son illustration rigolote qui résume parfaitement le tempérament de madame Poigret. Très récemment, Alhéna @Alhéna Skat une dame avec un cœur grand comme mes montagnes à qui j’adresse tout mon respect. Une pluie diluvienne de mercis pour vous quatre. Je vais laisser Louisette se reposer et, peut-être qu’un jour, elle reprendra ses enquêtes pour damer le pion à son commissaire de mari. Patricia. Et que vive la Littérature !
@FANNY DUMOND
Merci pour cet aperçu des coulisses des aventures de Mme Poigret, que je vais me hâter de déguster dès que j'aurai un peu plus de loisirs. J'ai lu les premières pages du dernier opus (oui, je sais, je commence par la fin...) et cela m'a l'air très prometteur !
@FANNY DUMOND
Bonjour Patricia. Je suis heureux de lire sous votre plume la genèse de toutes ces histoires pleines d'audace et d'humour qui valurent à la femme du commissaire de rencontrer une flopée de personnages hauts en couleurs et même hauts perchés parfois.
J'ai cru comprendre que ce papier sonne aussi le glas des aventures de Louisette et que sa toute dernière est en ligne ici : https://www.monbestseller.com/manuscrit/19675-madame-poigret-et-le-voyant-arthur
Une dernière aventure qui la mêne à Charleville, patrie d'Arthur Rimbaud, si j'ai bien lu !
Philippe, qui s'est bien amusé à vous lire durant ces dernières années.