50 nuances de Grey, le très célèbre et médiatisé best-seller, a mis en lumière (mais ce n’était pas le premier) un attrait pour la littérature érotique plutôt tabou, dite « BDSM soft » selon son auteure. Les pratiques BDSM incluent toutes les pratiques sexuelles entrant dans le cadre de la domination-soumission. Or ce livre, « 50 nuances de Grey », a eu un succès particulier auprès de la population féminine et il n’est pas le seul. Les écrits des grands de la littérature : Anaïs Nin, Georges Bataille, Lautréamont, Apollinaire, côtoient des plumes plus actuelles : Pauline Réage, Vanessa Duries, Alexandre Contart, Crystal Kaswell, Jüne Plã, Varian Krylov, etc.
Et quand ce ne sont pas des romans, ce sont des manuels à l’usage des adeptes et possibles recrues : L’art de Dominer et L’art de se Soumettre, de Dossie Easton et Janet Hardy ou La Bible du Boudoir, de Betony Vernon
La sexualité est universelle. Le sexe a toujours eu sa place que ce soit dans la littérature, le cinéma, la musique, etc. Et l’érotisme est partout : dans les publicités, dans les magazines, et même au coin de la rue… Il est véhiculé par les sens : dans les gestes, dans les odeurs. Et présent en permanence. Pourtant la littérature érotique reste tabou !
Chacun d’entre nous a sa propre sexualité, comme chacun a sa propre définition de l’érotisme. La période historique, le lieu (partie du monde), l’éducation, etc. Influencent nos représentations, nos pratiques, nos habitudes. La sexualité est donc universelle, mais aussi personnelle et s’inscrit dans le temps et dans l’espace. Le vieux Kamasutra peut l’attester !
Les femmes seraient plus friandes de lectures parce qu’elles auraient besoin de nourrir leur imaginaire pour être émoustillées. En effet, la plupart d’entre elles seraient répugnées par le porno et préféreraient vivre des émotions et sensations par les mots. Les hommes, ayant des réactions physiques plus automatisées, préféreraient les films pornographiques, les images menant rapidement à l’orgasme. Pourtant, en ce qui concerne les lectures érotiques, les hommes ne sont pas en reste. Bon nombre d’entre eux les préfèrent même au porno.
Bien sûr, certaines femmes aiment le porno comme certains hommes le détestent !
Est-ce donc l’effet recherché ?
Ce type d’ouvrage (BDSM) permet à chacun de nourrir son imaginaire et de développer ses fantasmes les plus secrets, et même inavouables de soumission et/ou de dominance, sans passer à l’acte, donc sans culpabiliser.
De la même manière, peu de gens culpabilisent de souhaiter la mort de quelqu’un… tant que ça n’arrive pas ! Et je pense que si les pensées obscènes pouvaient rendre malades certaines personnes du temps de Freud (et encore maintenant !), les temps ont changé. Ne pensez-vous pas ?
Ces lectures permettent donc d’expérimenter des situations excitantes qui, si elles étaient réelles, pourraient tourner au drame ou à l’horreur.
Ainsi, les protagonistes sont souvent les mêmes stéréotypes que dans tous les romans : le mauvais garçon, le super-héros plutôt musclé, le prince charmant.
Et la femme est fatale, ou facile, délurée, voire ingénue, ou encore elle est la fille toute « simple » à laquelle un grand nombre de femmes peut facilement s’identifier…
Si des mouvements populaires comme Me Too tendent à prouver que les femmes souhaitent garder le contrôle, on dirait que, dans leurs lectures, elles aiment se laisser entraîner par les histoires audacieuses, quand bien même les héroïnes sont des femmes soumises.
Parfois très simples, les intrigues peuvent être bien ficelées, excitantes ou inquiétantes. Parce que l’intérêt est bien là : s’identifier pour fantasmer et inversement.
Pouvoir se glisser mentalement dans la peau du héros ou de l’héroïne, permet d’expérimenter un grand nombre de situations inédites.
Si les femmes semblent plus naturellement adeptes de lectures pour une excitation « à évolution lente », de nombreux hommes semblent découvrir les plaisirs du fantasme littéraire.
Enfin, il n'y a pas si longtemps encore, il fallait trouver l’audace d’entrer dans un PornoShop, au risque d’affronter le regard des clients, des passants et des vendeurs, et de n’y trouver, en fin de compte, que des ouvrages purement pornographiques.
De nos jours, les plus discrets ou timides mais aussi l'ensemble du grand public commandent en ligne directement, et peuvent trouver des mines de textes en lecture gratuites, sur le net directement ou en commande postale !
Dans un contexte où le sexe imprègne la société, où il est aisément abordable, la littérature érotique ne peut qu’avoir des lendemains qui chantent!
Avant de vous quitter, j’aimerais vous poser une question très importante pour une auteure qui cherche encore sa voie :
Qu’est-ce qui fait que vous aimez la littérature érotique, ou, à l’inverse, qu’est-ce qui vous en tient éloigné ?
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Bonjour
Nouvel auteur erotique, j ai beaucoup aimé votre article! Écrire m a procuré beaucoup d épanouissement personnel et également dans notre couple.
Merci pour votre article !
Votre article offre une réflexion intéressante sur la popularité croissante des romans érotiques et du BDSM soft dans la société contemporaine. En mettant en lumière les motivations des lecteurs et en soulevant des questions sur la représentation des genres, il invite à une discussion nuancée sur ce phénomène culturel.
Merci
@Irina Prozorov
Je comprends votre point de vue , mais je ne le partage pas.
@Phillechat 3
Je serais curieuse de savoir sur quelle étude vous vous basez pour conclure qu'il existe un engouement actuel pour la domination et la violence dans le domaine sexuel. Et, tant qu'on y est, ce qui vous permet de juger de la "normalité" d'une relation entre deux individus adultes et responsables. Les jeux sexuels existent depuis que l'Homme (au sens générique du terme) a cessé de ne considérer le sexe que sous l'angle de la procréation (et c'est là que naît l'érotisme), et je ne sache pas qu'il soit pertinent de fasciser les choses de l'alcôve. Vous savez quoi ? Je trouve que vous délirez passablement.
@Irina Prozorov
En soi les individus importent peu, ce qui est étrange c’est cet engouement pour la domination et la violence. Le sexe ne les fuit pas. Dans le meilleur des cas, il le rejoue au second degré, dans le pire, il le reproduit comme la relation "normale" et là c'est inquiétant .
@Phillechat 3
"Que notre époque ne puisse trouver sa jouissance que dans ce type de relation fait réfléchir", écrivez-vous. Eh bien, dites donc ! Je ne sais pas de quel chapeau vous tirez cette assertion pour le moins extrême, mais je connais pour ma part une foule de gens qui baisent sans penser à briser la tête de leur partenaire contre la tête du lit. J'en conclus qu'on ne doit pas fréquenter les mêmes personnes.
@Michel CANAL
Mon factum ? Voyez-vous ça ! Mais c'est qu'on a affaire à une pointure lexicographique ! Factum, ça n'est pas à la portée du premier paroissien venu ! Toutefois, quel effet cela vous fait-il d'employer les mots à tort et à travers ? Cela vous donne-t-il d'inédites sensations lyrico-poétiques? Dites-nous tout ; est-ce que ça vaut l'opium, l'éther ou la fée verte ?
@Phillechat 3, merci pour cette brillante analyse. Décidément, @Gwenn A. Elle peut se réjouir du succès de sa tribune. S'il y en a qui n'intéressent pas grand monde, elle-ci fait chorus ! Il faut tout de même dire que la sexualité occupe une grande place dans nos vies, peut-être plus encore lorsqu'elle constitue un exutoire quand la période est fortement troublée... et que la littérature érotique en est un vecteur privilégié.
@Michel CANAL
Pour me citer exactement, j’ai écrit : « ce tournant érotique fascisant n'est pas une fatalité ».
J’ai fait quelques allusions à la petite politique, pour relancer le débat, mais je vous accorde, de bonne grâce, que c’est un épiphénomène sans réel intérêt.
Tout change quand on s’intéresse à la Politique, au sens grec, au sens noble.
Là, il faut revenir à ce qu’Aristote appelait le milieu juste.
Dans ma jeunesse on disait que tout était sexe, tout était politique : on aboutissait à un méli-mélo infâme et crétinisant.
Par un prévisible retour de balancier, on a voulu totalement dissocier sexualité et politique, ce qui aboutit à l’absurde : ne voir dans Sade qu’un simple libertinage c’est ignorer la dimension politique essentielle d’une noblesse qui perd tout son pouvoir et se réfugie dans le fantasme.
Restons dans le milieu juste et réintroduisons la politique dans la sexualité quand elle a sa place.
Oui les relations de pouvoir et d’asservissement sont politiques et que notre époque ne puisse trouver sa jouissance que dans ce type de relation fait réfléchir.
J’abonde dans votre sens : le communisme est une pure aliénation. C’est la relation qui importe et non l’idéologie.
Ajoutons le féminisme qui s’accommode plutôt bien de ces fantasmes et tout devient inquiétant, fascinant.
Tout cela en dit long sur la fascination de notre époque pour la violence, pour l’asservissement.
Non, on ne peut pas dissocier le rebond de l’érotisme dans le Bdsm (fût-il soft) et la situation politique au sens large.
Nous nous trahissons par nos désirs et nos fantasmes et c’est fascinant !
@Irina Prozorov, après Hedda Gabler, Mademoiselle Julie, Juliette Capulet, Lisbeth Salander, déjà un nouveau pseudo ? Que nous apprend votre factum ?
@Phillechat 3, vous n'aviez pas fait allusion au "fascisme", mais à la "droite la plus extrême" et au "patriarcat". Le fascisme peut être de gauche (il l'a été et l'est encore), tout comme le patriarcat d'ailleurs. Quand j'ai pointé du doigt le lien avec la "politique" dans ce contexte de "sexe et d'érotisme", c'était seulement pour dénoncer la "basse politique". J'ai prêté à votre propos (peut-être à tort, si c'est le cas veuillez m'en excuser) une allusion à l'acharnement ambiant et omniprésent contre l'extrême-droite.
@Michel CANAL
Quelle érudition ! Dommage seulement qu'elle soit pompée presque intégralement, au mot près, sur le Net...
@Michel Canal
Bonjour,
Je vous remercie pour votre réponse.
Je constate avec plaisir que mes « âneries » (sic) suscitent votre intérêt.
Ironie mise à part, je vais avoir du mal à relancer la polémique, car je partage entièrement votre analyse et celle de Madame Butler.
Notons cependant que vous pouvez difficilement remettre l’analyse de Beauvoir sur Sade dans le contexte de la barbarie nazie et critiquer mon allusion au fascisme !
Il y a bien un lien direct entre Sade, Beauvoir et Butler : l’esprit des lumières.
Sade est voltairien, il écrit contre la Religion et les deux autres auteures aussi, il existe des points d’accord profonds entre les trois, il s’agit « d’écraser l’infâme ».
Tout cela est éminemment politique, les deux féminismes (Beauvoir et Butler) revendiquent cette approche politique de la sexualité.
En fait, paradoxalement, le mot politique semble tabou, surtout dans le domaine de la sexualité, mais tous les courants féministes revendiquent explicitement le caractère politique de leur combat, y compris dans le combat pour le partage des tâches domestiques et de la charge mentale !
On s’éloigne, un peu, de l’érotisme , mais nous restons dans le contexte de la tribune ; Sade et le sens des pratiques Bdsm de domination et soumission.
Bon lundi.
Vous m'avez posé une question intéressante sur S. de Beauvoir et le marquis de Sade @Phillechat 3. Je vais essayer de faire court.
Certes, S. de Beauvoir a écrit un essai intitulé : « Faut-il brûler Sade ? » (Gallimard - 1951) » Mais il ne faut pas le prendre au premier degré, tant sa pensée est complexe. Ce qui les oppose et les unit, ce qui l'a inspirée, a été très bien décrit par la philosophe Américaine Judith Butler dans "L'Homme et la Société".
La véritable interrogation est de comprendre ce que peuvent avoir en commun la philosophie du féminisme fondée sur la liberté que proclame S. de Beauvoir et une philosophie, ainsi qu’une pratique, du libertinage sexuel où la jouissance naît de la domination des femmes dans le rapport hétérosexuel. Leur vision de la sexualité était à l'opposé. S. de Beauvoir a incarné le combat féministe, et son œuvre est consacrée à l’émancipation des femmes. Au contraire, à travers son œuvre de fiction, Sade a cherché à les punir par le biais de la sexualité.
Quand S. de Beauvoir demande s’il faut brûler Sade, c’est à l’auteur qu’elle se réfère, s’interrogeant en réalité sur l’opportunité de brûler ses livres : question incendiaire à plus d’un titre !
— Elle fait un rappel aux bûchers où ont été immolés des saints et des hérétiques, également aux livres, surtout juifs et hérétiques, jetés dans les brasiers de l’Inquisition espagnole (fin du XVe et XVIe siècles).
— Son essai est publié en 1951, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, où des millions d’êtres humains ont été exterminés par le feu, des livres brûlés, pour purifier rituellement l’État nazi allemand des indésirables (Juifs, Tsiganes, homosexuels, communistes, handicapés, non-Aryens, résistants).
— Elle sait que le fils de Sade a voulu répudier son père et son œuvre en brûlant les dix volumes de son dernier roman, "Les Journées de Florbelle". C’est ainsi qu’en brûlant Sade, nous brûlerions des livres.
— Refuser de brûler son œuvre, c’est en affirmer, d’une certaine manière, le pouvoir d’incitation à la réflexion. Pour S. de Beauvoir, « brûler des œuvres dérangeantes » ne résoudrait en rien les questions soulevées par le féminisme, pas davantage les questions de l’humanisme existentiel ou de la politique de progrès qu’elle a choisi de défendre. En posant les questions de cette manière et à l’époque où elle les pose, elle montre clairement que le féminisme et la philosophie devraient se démarquer, au même titre, des courants anti-intellectuels comme de toute pratique inquisitoriale.
— On pourrait s’attendre à ce que S. de Beauvoir, la féministe, condamne Sade sur plusieurs points : le traitement cruel qu’il inflige aux femmes, son refus d’inscrire la sexualité dans un cadre de respect mutuel, sa pratique de la domination et de la violence dans le domaine sexuel. Au contraire, elle nous engage manifestement à lire Sade, et son essai nous en donne une interprétation personnelle. En le lisant, elle fait seulement apparaître qu’il vaut la peine d’être lu.
J'arrête là, il y aurait encore trop à dire. MC
@Catarina Viti
Je suis entièrement d'accord. On pourrait ajouter Œdipe Roi qui inclut aussi la psychanalyse.
S'il n'y a aucun rapport entre l'érotisme -le sexe- et la politique, je me demande bien de quoi parlait Pasolini. Sur quoi il écrivait. Ce qu'il filmait (rien que "Théorème" !!!).
Mais je dis Pasolini parce que ma culture est limitée.
@Gwenn A. Elle
Je constate que nos points d'accord sont nombreux. Ce n'est pas le sexe qui avait choqué ma fille dans 50 nuances, mais l'apologie visible du patriarcat.
Lier érotisme sexe et politique me semble pertinent, mais vous avez raison de les distinguer : c'est une question complexe qui demande de longs échanges (intellectuels lol).
Pour revenir à l'érotisme on peut le relier à l'humour à la politique et donc à l'humanité.
J'ai essayé de le faire dans mes six histoires.
@Michel Canal
Nous progressons en éliminant progressivement les malentendus. Je suis satisfait de constater nos points d'accord : respect mutuel et discussion courtoise.
Pour Beauvoir elle a évidement les limites de son époque et de son milieu, mais son analyse politique de Sade reste pertinente : qu'en pensez-vous ?
Enfin le sexe est au coeur des affaires de la cité (politique).
@Phillechat 3
Je pense que l'érotisme est vraiment partout : une bretelle qui glisse d'une épaule, les effluves du parfum d'un inconnu, deux mains qui se touchent accidentellement (bon, après, tout dépend des circonstances !)
J'espère que vous vous trompez quant aux liens que vous faites. Il y a forcément un rapport entre les contextes historiques et donc politiques, sociaux etc et la sexualité. Nous vivons dans un monde extrêmement violent, où justement cette violence est banalisée où les agressions, guerres,... Font partie du quotidien de nombreuses personnes comme une simple liste de faits divers (tandis que d'autres les vivent "pour de vrai") et il y a peut-être des liens entre cette violence et la sexualité. Mais les pratiques de domination et de douleur ont toujours existé, il me semble...
Mais... Vous allez loin ! Pouvez-vous expliquer ?
L'érotisme est pour moi une sorte de poésie, je suis donc loin de faire vos liens ;)
Pour moi, érotisme et sexualité ne sont pas toujours très liés.
N'oublions pas l'humour ! Rire est gratuit et bon pour la santé !
Et je dois reconnaitre que 50 nuances convient parfaitement au patriarcat... Mais comme tant d'autres qui ne fonctionnent pas aussi bien.
@Phillechat 3, désolé de vous décevoir, mais vous mélangez tout et faites une mauvaise lecture (ou interprétation). Relisez calmement, et vous verrez :
— que je n'ai pas dit, ni laissé supposer que vous êtes un pisse-vinaigre ;
— que je ne vous ai pas insulté ;
— que le terme "politique" n'est en rien évoqué comme une interdiction (je suis moi-même l'auteur de six tomes publiés ici en relation avec la politique) ;
Si comme vous le dites, vous avez voulu faire de la provocation... pour faire rebondir un débat languissant, de quoi vous plaignez-vous ?
— Si j'ai lu Beauvoir ? Assurément. Mais là encore vous en avez fait une mauvaise lecture. N'oubliez pas qu'elle était une grande bourgeoise, qui paradoxalement et en symbiose avec son amant J.P. Sartre, avait adhéré au communisme (alors Stalinien), avant de comprendre son erreur, contrairement à Sartre. Aucun lien avec le sexe. Et ne pensez surtout pas que je la classe comme une rigoriste... surtout pas en matière de sexe. Je l'ai largement citée dans mes écrits "L'éveil de Claire".
@Michel Canal
Vous me décevez Monsieur car j'avais pris l'habitude de vous considérer comme un homme de bon sens, mais je pense que votre réaction épidermique est la conséquence d'un malentendu.
Je ne suis pas un pisse-vinaigre et je me donne comme principe de ne pas insulter mes contradicteurs.
Ceci dit si j'ai bien compris le mot sexe est autorisé sur MBS mais pas le mot politique ?
Le mot censure aussi ?
Enfin j'ai volontairement fait un peu de provocation pour fairer rebondir un débat languissant, désolé si je suis allé trop loin.
Avez-vous lu Beauvoir ? L'article en question parle de Sade, Beauvoir a explicitement relié contexte politique et historique : la considérez-vous comme une rigoriste ?
Lisez mes histoires et vous comprendrez qu'il s'agit d'un malentendu.
Bon dimanche.
@Phillechat 3, vous avez le droit de le penser, mais de grâce ne faites pas de politique ici.
Vous donnez l'impression de faire de l'anti-droite avec des expressions telles : "un lien (lol) direct avec la politique" ; "la fascination pour le Bdsm... victoire de la droite la plus extrême... pas une fatalité... si on en prend conscience" ; "je relie érotisme et problèmes sociaux" ; "avec la sécurité sociale... avec la réforme des retraites" ; "conscience politique et humour" ; Et la meilleure : "50 nuances convient parfaitement au patriarcat !" C'était impensable, vous l'avez fait !
Les seules paroles sensées de votre commentaire : Ne pas oublier l'humour... c'est remettre l'érotisme au service de la libération.
L'érotisme est un état d'esprit, et avant tout le sel de la relation dans un couple, un signe de bonne santé. Je ne connais que deux catégories de personnes qui "s'en" excluent : les pisse-vinaigre et les rigoristes qui considèrent que le domaine du sexe est un interdit. Ainsi soit-il ! MC
@Gwenn A. Elle
Je pense que notre erreur consiste à dissocier l'érotisme du reste de la vie.
L'érotisme a un lien (lol) direct avec la politique.
Ce n'est pas un hasard si la fascination pour le Bdsm s'amplifie dans un climat de victoire de la droite la plus extrême.
Mais ce tournant érotique fascisant n'est pas une fatalité, surtout si on en prend conscience.
Dans mes six histoires je relie érotisme et problèmes sociaux.
Soit avec la sécurité sociale., soit avec la réforme des retraites.
Il faut ajouter à l'érotisme conscience politique et humour. Ne pas oublier l'humour (sécu) c'est remettre l'érotisme au service de la libération.
Ajoutons que 50 nuances convient parfaitement au patriarcat !
@Catarina Viti
Quel rebondissement !
Intriguée par vos paroles, j'ai regardé sur le net... Vous devenez une experte en érotisme !
Ok pour le cosy mystery !
Mais les sexy cuisine et tourisme m'interpellent moins !
Et félicitation à Amber ChinaH pour le yoyo. Je n'avais pas vu à quel point cet article avait eu de participants. Merci à tous !!!
@Amber ChinaH
Merci à vous de venir participer Amber !
Nous sommes nombreux à avoir juste essayé ! C'est amusant... Comme quoi, c'est comme la lecture : il suffit d'oser !
Et puis c'est toujours agréable de se sentir comprise et soutenue ! (Même quand on cherche la confrontation des points de vue !)...
Merci beaucoup pour votre intervention.
Gwenn
Je rebondis sur @Amber ChinaH (ouille !). Hep ! @Gwenn A. Elle (et compagnie), j'ai une idée : le cosy sexy mystery. Je suis sûre que le filon n'est pas encore exploité. Et grâce à l'invitée autoéditée du mois de mars : Adèle Prince, vous allez tout savoir sur la formidable explosion du "cosy mystery". Et par avance, je peux dire que ce créneau fonctionne d'autant mieux si les ouvrages sont reliés à un autre genre (cuisine, tourisme, régionalisme, etc.). Alors, qu'en dites-vous-t-il, ladies ?
Au fait, c'est Amber ChinaH qui a gagné le Yoyo rouge à pois blancs du Japon ! (50e commentaire, une tradition mBS qui se fête !)
@gwen-a-elle Merci pour cet article Gwen ! Je n'ai aucune idée pourquoi l'érotique est resté si tabou, mais en ce qui me concerne, j'écris de la fiction "traditionnelle" et là, je me suis essayée à l'érotique sous pseudo. J'avais entendu dire que le "sex seller" ou érotique doux pouvait bien marcher (ainsi que les genres thriller et comédie), du coup j'ai voulu essayer car j'ai eu une idée de scénario (mêler sexe et urbex).
Ce que vous dites des attitudes homme-femme face au porno est à l'érotisme est vrai (c'est une question d'hormones) avec aussi des exceptions, en effet. Je m'imaginais que l'érotisme était lu seulement par des femmes, donc tant mieux si le public s'élargit ! D'ailleurs j'ai des commentateurs hommes, ce qui confirme cela :)
Perso je ne supporte pas tout ce qui est sadique physique et torture, je n'ai jamais pu lire Sade. De plus, j'aime quand il y a tout de même une qualité d'écriture minimale. Ce n'est pas parce que l'histoire est érotique qu'elle doit être mal écrite, au contraire. Je me souviens du succès de la trilogie "After" d'Anna Todd et quand je l'ai lue, j'ai compris : c'était extraordinairement bien écrit. Il semblerait que l'érotisme ait un peu plus le vent en poupe quand même depuis "50 nuances de Grey".
@Yves Latrec
Bonjour !
Oui, je vois ce que vous voulez dire. Encore faut-il oser aller jusque dans les méandres de notre imagination et risquer de s'y faire peur !
Mais je pense aussi que l'auteur ne va pas forcément s'arrêter à ses propres fantasmes, qu'il peut aller plus loin et emmener le lecteur.
Pour l'exutoire, oui, j'en suis persuadée.
Merci pour votre témoignage très personnel !
Gwenn
@Natalia CLEMENT-DEMANGE
Ca sera avec plaisir, mais quelle responsabilité ! J'espère qu'il vous plaira...!
J'ai un compte "blog" sur le site et nous pouvons nous contacter ainsi. Mais je vous suis également depuis peu sur Facebook.
A très vite !
Gwenn
@BOLOPION Michel
Bonjour.
Merci pour votre intervention ici ! Je vous ai répondu chez vous ;)
Je suis d'accord avec vous. Certaines pratiques et donc les histoires qui en parlent n'ont rien de fantasmatiques pour moi. Mais comme je vous le disais dans ma réponse : il existe autant de nuances dans l'érotisme que de lecteurs, et c'est tant mieux ! On ne peut donc pas plaire à tout le monde. Mais je trouve vraiment difficile de déplaire !
Merci d'être venu ici !
Bon week-end !
Gwenn
@Gwenn A. Elle : Pour répondre à votre question, j'apprécie la littérature érotique pour sa capacité à explorer les désirs et les fantasmes les plus intimes de l'être humain. Je pense aussi que c'est une forme d'exutoire pour certains.
En tant qu'auteur, elle me permet de m'évader de la réalité quotidienne et de vivre des expériences intenses et excitantes et aussi d'explorer ma propre sexualité et de découvrir de nouvelles facettes de moi-même.
@Gwenn A.Elle
Je vais me laisser tenter par votre roman alors , comment vous contacter via Facebook ou message privé ?
Bonne journée,
Natalia Clément -demange
Bonjour.
Analyse bien écrite et intéressante. Mais pour moi, Sade, avant d'être un écrivain, est un tortionnaire sexuel. Bref, un sale type et un criminel. Pas par ses écrits, mais par ses actes. Et c'est tout le problème de la littérature érotique, qui flirte avec certains comportements détestables qui peuvent s'apparenter à des viols. D'où certaines ambiguïtés.
Je poursuis avec un commentaire personnel déjà publié.
Je ne suis pas un zélateur de la littérature érotique que je pratique très occasionnellement et lit rarement. Je l'écris comme je la sens, sans me poser trop de questions. Chez vous, cela me parait plus proche de la littérature de charme, beaucoup en suggéré, alors que je suis plus proche de la pornographie avec davantage de réalisme. Mais le sexe reste toujours très présent, que chacun vit à sa manière, pas toujours sereinement. Il n'y a pas de norme, sauf lorsque des pratiques sont à juste titre sanctionnées par la loi, certains ou certaines ayant du mal à rester dans ces limites (comme Sade et d'autres plus récemment) . La personne asexuelle n'est pas anormale, pas plus que celle hyper-sexuée, tant qu'elle reste donc dans les limites de la loi et ne contraint personne. L'objectif d'un auteur de littérature érotique n'est pas de plaire à tout le monde. Ni de choquer pour choquer. Quand à ses motivations !!! Partager ses rêves, ses fantasmes, revisiter et enjoliver de vieux souvenirs, le tout teinté le cas échéant de regrets. Qu'importe ? C'est le lecteur qui reste le seul juge et il en faut pour tous les goûts. Reste pour l'auteur le plaisir d'écrire. C'est juste un moment de détente dont l'objectif n'est pas de changer le monde.
@Natalia CLEMENT-DEMANGE
Merci pour votre intervention !
C'est amusant : j'aime beaucoup les thrillers et histoires psychologiques... Mais justement, je ne me risque pas encore à tenter d'en écrire une. L'érotisme me paraissait simple !
Tenez-moi au courant si vous tentez un roman !
Belle soirée !
Gwenn
@Michel CANAL
Je suis tout à fait d'accord ! Je m'amuse souvent de changer d'opinion après des échanges qui vont à l'encontre de ce que je pensais initialement... Je n'ai pas toujours les informations ou connaissances pour juger de tout. Et j'aime beaucoup cela. Mais je me perds parfois. Il faut du temps à mon cerveau pour ranger, organiser et arriver à formuler ma nouvelle opinion !
Aaah ! Je comprends mieux pour chercher ma voie... Je pensais à mon style plus qu'au registre d'écriture... Mais votre remarque était justifiée. Vous êtes dur hein ? (rires)
Et oui ! Je faisais allusion au fait que les lecteurs se font discrets et commentent peu. Mais c'est également le cas dans ma sphère privée !
J'aime bien votre réponse quant à des lecteurs qui craindraient de ne pas écrire de critique pertinente : cela m'arrive aussi !
Encore merci pour votre participation !
Belle soirée !
Gwenn
@Gwenn A. Elle
Bonjour,
Je dirais que je ne m'étais même jamais posé la question de lire ce genre de livres. Alors pourquoi ?sans doute parce que je dois avoir des préjugés... J'imagine que ces livres se rapprochent de romances sans trop d'intérêts pour moi, un peu "plats", sans intrigue profonde , sans le côté psychologique que j'affectionne particulièrement. Mais j'apprécie néanmoins de lire certaines scènes similaires dans un roman classé dans une tout autre catégorie. Peut être que je devrais tenter de lire un de ces romans pour me faire un avis plus avisé. Bonne soirée, Natalia
Chère @Gwenn A. Elle, la connaissance vient par la lecture, et aussi par les échanges, s'ils sont objectifs, c'est-à-dire, non polémiques. Je réponds donc à votre commentaire.
Je respecte votre méthode. Pourquoi pas ?
« J'imagine que la plupart des grands auteurs n'ont pas eu de "modèles" sous le nez avant de se lancer ». J'en doute ! Qui peut prétendre avoir la science infuse ?
Ce qui est certain, c'est que les grands auteurs du passé avaient une grande culture, quasiment encyclopédique ; la connaissance de l'oeuvre et des écrits de leurs grands prédécesseurs, au point de pouvoir s'en inspirer. Cela est avéré depuis l'antiquité jusqu'au XIXe siècle.
Pour les grands succès commerciaux du XXe siècle, en me limitant à la très prolifique Agatha Christie (l'auteur le plus traduit dans le monde, qui a publié 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre) ; à la série Harry Potter (7 romans), et à la trilogie 50 nuances de Grey, vous seriez surprise d'apprendre quelles influences (circonstances de vie ou autres auteurs) les ont inspirées.
Cela est aussi valable pour tous les autres, la liste est infinie, dont l'unique roman ou récit, ou l'oeuvre, peuvent être qualifiés de remarquables.
Vous écrivez : « Je ne crois pas non plus chercher ma voie. » Auriez-vous oublié que vous avez écrit, dans votre question à la communauté mBS : « … j’aimerais vous poser une question très importante pour une auteure qui cherche encore sa voie… » ?
Vous écrivez : « Quant au BDSM, j'ai également lu que la psychiatrie était contre... Peut-on d'ailleurs transposer les études sociologiques d'un pays à un autre ? » Peut-être !
Mais juste pour info, je cite ceci : le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » de "l'Association Américaine de Psychiatrie" qui fait autorité en la matière, dit que « les pratiques BDSM sont simplement considérées comme des pratiques sexuelles sortant de la norme. »
Enfin et pour conclure, vous vous interrogez sur « le paradoxe entre les succès de différentes pratiques sexuelles (ou apparentées) et la "timidité" des lecteurs devant la littérature érotique ».
Si je pense juste, j'imagine que vous faites allusion au fait que nos écrits du genre "érotique" ont beaucoup plus de lecteurs que de commentaires. C'est un fait, malheureusement pas propre aux écrits de ce genre. Il faut déplorer le manque de courtoisie de ces lecteurs qui profitent de la gratuité de lecture. Que leur coûterait de mettre juste quelques mots, par exemple : merci pour ce partage. Peut-être aussi que certains, ne se sentant pas capables d'écrire une critique pertinente, préfèrent s'abstenir.
Mais il faut aussi faire "l'effort" de solliciter des échanges entre auteurs de la communauté. Les avis les plus pertinents, ou pour le moins satisfaisants, utiles, peuvent être plus le fait d'autres auteurs que de lecteurs moins impliqués.
Avec toute ma sympathie. MC
@Michel CANAL
Je ne suis pas d'accord avec vous sur : "N'est-ce pas contradictoire, ou curieux, pour une autrice dont l'ambition est d'écrire des livres érotiques, et qui cherche sa voie ?" sous-entendu, de ne pas lire de livre érotique... Je n'en éprouve ni l'envie ni le besoin et je ne pense pas que ce soit quelque chose de nécessaire... J'imagine que la plupart des grands auteurs n'ont pas eu de "modèles" sous le nez avant de se lancer. Bien sûr, je ne me compare pas à eux !
Je ne crois pas non plus chercher ma voie... Tout est parti d'un défi que j'ai relevé, je crois. Mes huit nouvelles me suffisent et j'ai tenté d'autres répertoires depuis. Je dirais plutôt que j'expérimente.
Quant au BDSM, j'ai également lu que la psychiatrie était contre... Peut-on d'ailleurs transposer les études sociologiques d'un pays à un autre ?
Je m'interrogeais surtout sur le paradoxe entre les succès de différentes pratiques sexuelles (ou apparentées) et la "timidité" des lecteurs devant la littérature érotique.
@mBS
Je vous signale que j'ai répondu à la question de la miss Gwenn, mais vous avez bien raison d'intervenir : ce père Canal est véritablement insupportable.
Cette page est celle de l’article de notre amie Gwen.
Elle a écrit sur un sujet qui lui tient à cœur, et qu’elle conclut sur une question posée à la communauté monBestSeller.
Si le besoin de se donner en spectacle est irrésistible chez certains d’entre vous, ayez l’amabilité, ou la politesse, ou le soupçon de jugeote (une fois n’est pas coutume) pour réaliser que vos débordements viscéraux sont nuisibles à un auteur.
@Michel CANAL
Comment me faire oublier quand vous me citez dans un commentaire ? Allons, allons, M. Canal, un peu de cohérence, s'il vous plaît.
Eh bien, dites donc, ce jour est à marquer d'une pierre blanche ! C'est en effet la première fois que M. Canal ne me traite pas de troll. Est-ce parce que nos points de vue se rejoignent ? Ce qui laisserait supposer que, pour lui, un troll est simplement quelqu'un qui ne partage pas son avis (éclairé, cela va sans dire)...
Je me permets de revenir sur le point évoqué dans l'introduction de la tribune :
« Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadomasochisme alimentent l’imaginaire des auteurs et des lecteurs de romans érotiques. (…) cet engouement pour l’humiliation, l’esclavage, les situations d’inégalité consentie ne laisse pas d’interroger. »,
afin de répondre à la question sous-jacente de cet engouement, sur le fondement de mon expérience acquise comme plume et faire-valoir d'une amie soumise qui a fait ce choix de vie.
Autant vous informer, vous serez probablement surpris !
— Le "BDSM" est seulement un jeu, une mise en scène où les participants jouent un rôle prédéterminé lors de séances encadrées dans le temps, qui n'incluent pas nécessairement l'acte sexuel, où tout est codifié et obéit à des règles.
— Le sadomasochisme ne serait-il qu'un fantasme ? Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, donne une explication intéressante du fantasme sadomasochiste :
« Le fantasme sadomasochiste est le plus répandu du monde car il recèle tous les atermoiements de notre construction inconsciente : être le pur objet de l'autre, se laisser entièrement prendre en charge, être totalement pénétré de sa puissance et demeurer à jamais le maître de son âme. »
— Le "BDSM" : Pourquoi ils aiment ça ? C'est ce qu'a cherché à comprendre une équipe de chercheurs Américains de "l'université de Northern Illinois".
— Une étude publiée en mai 2013 a montré que : « ... les adeptes de pratiques sadomasochistes avaient des relations sociales plus solides que les autres. Ils seraient même plus détendus que le reste de la population. Comme si le SM leur faisait du bien. »
— « Les pratiques SM, qu'elles soient sexuelles ou non, influenceraient l'irrigation du cerveau. Et c'est cette modification qui, en retour, modifie l'état de conscience des participants. »
— Les chercheurs vont même jusqu'à affirmer que : « ... les effets du sadomasochisme se rapprocheraient de ceux procurés par le yoga, ou certaines pratiques de méditation. »
Afin de se faire une opinion sensée, laissons la parole à Vanessa Duriès, soumise et auteure de « Le lien » (Éditions Blanche), pour argumenter avec passion sa condition d'esclave. Elle parle de confiance, de griserie, de transes, de fierté à sa soumission.
« La confiance qui unit le maître et son esclave est fondamentale, elle conditionne et autorise tous les excès, c'est-à-dire tous les bonheurs (…) Le jeu des situations insolites m'excite et me séduit — d'en imaginer me grise — me met en transes et me plonge dans un état second où tout mon être se sent autorisé à se dédoubler (…) si j'étais incapable de devenir une bonne et authentique putain, j'acceptais avec joie de jouer ce rôle pour le plaisir de mon amant. Sa fierté à ma soumission me procurait une exaltation proche de la jouissance… »
Chère @Gwenn A. Elle, vous avez ouvert le débat avec cette tribune. Vous en saurez désormais beaucoup plus que ce que vous pouviez imaginer... au moins sur ce point.
MC
D'accord avec les commentaires de @Catarina Viti : « on ne lit que ce qui nous touche, on n'agit qu'en fonction des valeurs qui nous animent, on ne se projette qu'en fonction de notre passé (plus ou moins récent), on s'éloigne de tout ce qui nous tourmente... » et de @Hedda Gabler : « vous avouez ne pas lire de littérature érotique et, néanmoins, vous exprimez sur elle une opinion très nettement négative. Est-ce bien raisonnable ? »
Mais je suis dubitatif sur le propos de @Gwenn A. Elle dans son commentaire : «… je vous rejoins sur les livres érotiques... Pourquoi je n'en lis point ? Parce que (…) parce que (…) Et c'est d'ailleurs pour cette seconde raison que j'ai tenté d'écrire moi-même ! (…) » N'est-ce pas contradictoire, ou curieux, pour une autrice dont l'ambition est d'écrire des livres érotiques, et qui cherche sa voie ?
Un point de vue très personnel, car quand j'ai souhaité relater un épisode de ma vie à classer dans le genre "érotique", mon premier écrit publié, j'ai fait exactement l'inverse. Convaincu que le genre érotique est le plus difficile à exprimer, malgré mon expérience de l'écriture, j'ai beaucoup lu, ce qui me paraissait indispensable, et même entretenu une relation épistolaire avec une écrivaine très en vogue qui m'a prodigué quelques conseils utiles.
MC
@Hedda Gabler
Oui, je suis honnête... Ce qui me joue parfois des tours. Je ne pense pas avoir une opinion négative de la littérature érotique... Disons que j'ai vite été déçue de ce que j'ai trouvé et que je n'éprouve pas le besoin ou l'envie d'en lire. Et je ne pense pas non plus que ce soit si grave.
Votre message ne me gêne pas. Mais j'ai cru que vous vous jouiez de moi en quelque sorte. Je ne cherchais pas à vous froisser. J'ai écrit des textes érotiques et je découvre encore comme le terme peut désigner une multitude de nuances... Mes connaissances de ce genre sont quasi nulles mais je m'intéresse au côté social et historique de la chose...
@Catarina Viti
Je vous soupçonne de poser la question de la météo en bretagne pour vous moquer ! Et bien aujourd'hui nous avons eu pas mal de soleil... Et pour être honnête, ça faisait bien longtemps que ça n'était pas arrivé !
@Catarina Viti
On ne lit, dites-vous, que ce qui nous touche. Quel effet, s'il vous plaît, cela fait-il de tourner en rond dans sa tête ?
@Gwenn A. Elle
Sérieusement : vous avouez ne pas lire de littérature érotique et, néanmoins, vous exprimez sur elle une opinion très nettement négative. Est-ce bien raisonnable ?
PS : Merci d'avoir seulement accusé réception de mon message qui tentait de répondre à votre question... En quoi vous gêne-t-il ?...
@Gwenn A. Elle, on ne lit que ce qui nous touche, on n'agit qu'en fonction des valeurs qui nous animent, on ne se projette qu'en fonction de notre passé (plus ou moins récent), on s'éloigne de tout ce qui nous tourmente ou nous donne la sensation de passer à côté de l'urgence, de la priorité. On fuit, quoi qu'il en soit, chacun à son mode et sur son tempo.
Sinon, fait soleil en Bretagne ?
@JeanPierre LAURIER
Tout d'abord, merci pour la surprise de votre intervention ! Vous m'en voyez ravie !
Ensuite, les grands esprits se rencontrent ai-je envie de dire : je viens de réaliser que finalement, la lecture érotique est comme la sexualité : très personnelle.
Comme vous, j'estime que l'acte d'amour est "une suite logique", un partage amoureux... C'était d'ailleurs un défi pour moi d'écrire des textes dans lesquels j'avais omis toute notion d'amour !
je vous souhaite donc d'être amoureux, le plus longtemps ou souvent possible afin de vivre et revivre ces jolis moments...
@Catarina Viti
Très chère...
Merci pour votre réponse, votre sincérité, vos compliments, et tout et tout !
Je dois bien avouer que je vous rejoints sur les livres érotiques... Pourquoi je n'en lis point ? Parce que je ne suis pas fan des histoires d'amour, parce que j'ai souvent trouvé l'écriture ennuyeuse ou à l'inverse trop crue... Et c'est d'ailleurs pour cette seconde raison que j'ai tenté d'écrire moi-même ! Et je n'ai pas envie de risquer de tomber sur des textes qui m'amèneraient à penser que les miens sont fades ! Je pense d'ailleurs avoir fait le tour en ce qui concerne ce domaine, pour le moment, en tout cas.
Mais votre témoignage m'amène à remarquer quelque chose : il semblerait que les lecteurs ou non lecteurs d'érotisme rapporteraient le fait de lire à leur propre sexualité. En gros tout ceci est personnel. Arf ! C'est pas ainsi que je vais pouvoir toucher de nouveaux lecteurs !
J'ai hésité avant de laisser ce commentaire...mais...
Une fois n'est pas coutume, je suis entièrement d'accord avec @Catarina Viti
Ce ne sera pas aussi bien dit car je n'ai pas sa verve mais je partage presque tout dans ses lignes...
Les raisons pour lesquelles je ne lis pas de textes érotiques sont certainement très personnelles ou dit autrement, dues à ma personnalité... Les histoires des autres ne m'intéressent pas et j'associe trop l'amour à sa "suite logique" ... De là à dire que j'en ai fait le tour ? Non, je ne crois pas. Mon cœur a toujours tendance à s'emballer lors d'une rencontre et ça me fait encore le plus grand bien !... Ou le plus grand mal quand ça s'arrête... Snif..
Bon, allez, pour aérer la pièce, je vais répondre à la question posée par @Gwenn A. Elle
Qu’est-ce qui me tient éloignée de la littérature érotique.
*
Un max de raisons, et je serais bien incapable de les dire toutes, notamment parce que les essentielles ne concernent que moi et mon psychiatre. Na !
De mon point de vue, il ne faut pas faire d’exception dans les raisons qui nous rebutent dans une lecture. Moi, c’est le cul qui m'ennuie. D’autres, c’est le cœur, d’autres encore l’esprit, voire l’âme, l’humain.
Alors, oui, je me moque autant des émois d’une pépette qui s’envoie en l’air (ou d’un pépère ; d’une pépette avec une pépette, ou d’un pépère avec un pépère, ou tous ensemble), que d’autres se moquent des tribulations d’un être humain qui cherche de quoi bouffer pour ne pas crever, ou qui cherche partout où pourrait bien être son âme.
Et pourquoi je men fout-il à c’point ?
J’ai eu mon compte de parties de jambes en l’air, et même si je n’ai pas tout essayé, j’ai vraiment eu l’impression de faire le tour. Je sais comment ça commence, comment ça finit, et ce qu’il se passe entre temps. Alors pour que je lise malgré tout, j’ai besoin d’être bluffée par l’écriture. [Je profite d’avoir la parole pour déclarer (et cela n’engage que moi) que Sade écrit bien mal. J’ai relu récemment. J’ai trouvé cela barbant et terne, languissant, comme dit mon voisin aveyronnais pure souche.]
Donc, oui. Une écriture qui me scotche.
Ou une pensée qui me met la tête à l’envers. Alors, oui, j’aime quand ce sont des Nippons qui s’y collent. « Les Belles Endormies » est pour moi un pur sortilège — que ne puis-je le lire en VO ! – Et aucune trace de pipi-cucul dans ce texte.
Pour le dire tout net, ces nanas qui découvrent dans l’extase leur capacité à jouir m’ennuient au plus haut point. Je parle des nanas, car j’en suis une.
C’est donc un double problème en ce qui me concerne, Gwen : la médiocrité du traitement de la chose et la faiblesse du style, pour un sujet, qui, de mon point de vue, n’a pas de fond.
Mais cela ne m'empêche pas de vous apprécier, vous et vos textes, et de vous transmettre tous mes encouragements. Bravo.
Un mot tout de même sur Sade, puisqu'il est cité et que l'introduction de la tribune commence par lui. S'il fut un libertin débauché, un esprit libre qui ne répondait à aucun des codes sociaux de son époque, un personnage aussi infréquentable que séduisant qui continue de fasciner, il fut aussi un écrivain de génie (considéré comme tel encore aujourd'hui) à la carrière tardive et essentiellement clandestine, remis en selle en 1945 — courageusement et par provocation — par le jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert (le même qui osera publier plus tard "Histoire d'O", visé par la censure).
« Les 120 Journées de Sodome », œuvre inachevée rédigée en 1785 sur des rouleaux de papier de 12 mètres de long alors qu’il était emprisonné à la Bastille, sont la recension de toutes les perversions humaines.
« Justine ou les malheurs de la vertu » fut son premier ouvrage publié (en 1791 alors qu'il avait déjà plus de 50 ans). Il y reviendra à de nombreuses reprises au cours de sa vie, avec une suite intitulée « Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice ». Avec ses scènes de viols et de mutilation perpétrés par des médecins, des hommes d’église, des professeurs, l’histoire subversive et obscène de Justine scandalise autant qu’elle effraie.
Pas étonnant qu'il ait passé un quart de siècle en prison (donjon de Vincennes, Bastille) et à l'asile de Charenton où il a fini ses jours après 13 ans d'internement.
Mais bien qu'il ait donné son nom à "sado", "sadisme" et "sadique", les perversions de ses écrits n'ont rien à voir avec la pratique codifiée du "BDSM". MC
@Gwenn A. Elle
Pour répondre à votre question, j'aime la littérature érotique (à la condition qu'elle soit littérature et non gribouillis anémiques de puceau en mal de baise), parce que rien ne reflète mieux qu'elle une "liberté totale où, bannie l'hypocrisie, l'homme ose enfin avouer l'homme à l'homme !", pour reprendre les mots de Marcel Béalu. Lequel ajoute : "Jamais écrire n'a eu de but plus noble".
PS : Vous citez Sade, et c'est regrettable. Car l'énergumène (célébré à une époque par une certaine élite intellectuelle qui, dans le même temps, trouvait bien des charmes à la pédophilie !) n'a jamais fait l'apologie du sexe, mais bel et bien celle du crime. Ah là là ! Ils sont beaux, nos intellectuels, quand ils s'y mettent !!!
@Tous
Allons, allons...
Cessons donc de nous disperser et cherchons des réponses à mes questions... Nous sommes tous ici pour avancer non ? J'aime me faire conseiller, recevoir des avis différents et même, s'il le faut, heurter mes idées à celles des autres... L'erreur est humaine et, même si j'avais été mal conseillée (ce dont je doute fort), je ne regretterais pas d'avoir fait le choix de citer des noms dont je ne connais pas les œuvres, puisque les échanges ont bien lieu. Je n'ai pas honte de découvrir la littérature érotique, que je porte moi-même du mieux que je peux. Merci encore pour vos participations !
Gwenn A. ELLE
@Catarina Viti
Que m'importe que tel ou telle s'amuse à classer Ducasse à côté de Sade ou de Bataille. On a vu bien d'autres conneries professées par des esprits distingués. Au reste, parce qu'on y trouve le Cantique des Cantiques, serait-il judicieux de classer la Bible parmi les livres de cul ?
@Hedda Gabler
Attention, le grand cric pourrait bien vous croquer et ne faire de vous qu'une seule bouchée. L'érotisme chez Lautréamont est rangé par des gensses bien plus avisés, cultivés, informés, labélisés que moi à côté de l'érotisme de Sade et Bataille.
*
Il y a une très belle thèse, dont je vous conseille la lecture (l'érotisme dans les chants de Maldoror de miss Bernadette BENOIST -1985), mais la littérature sur le sujet est abondante, et je suis espanoufie qu'un esprit tel le vôtre, amoureux des Belles Lettres, fin érudit, lisant entre les lignes de la littérature à l'aide de son peigne à cheveux, soit passé à côté de semblables révélations et ait essayé de surcroit, et envers comme endroit, de plonger notre chère Gwen dans les affres du doute. Méchante vous êtes.
@Michel LAURENT
"Mais à ainsi changer de nom comme de culotte, c’est qu’il doit probablement être assez peu soigné de sa personne", écrivez-vous à mon endroit. Hygiéniquement parlant, n'est-ce pas un peu contradictoire ? Et n'avez-vous jamais songé, vous, à changer de cervelle ?
@Michel CANAL
J'aime beaucoup mon nouveau pseudonyme. Pas vous ?
@Catarina Viti
Que le grand cric me croque si je comprends un mot à votre message ! De quel texte parlez-vous ? Et qu'ai-je bien pu apprendre à une lectrice aussi avisée que vous ?
@Michel CANAL Merci à vous pour cette information. Et ce matin, il/elle se faisait nommer Juliette Capulet. Il (hypothèse de genre) dispose sans doute encore de quelques patronymes usurpés dans sa besace. C’est bien, cela lui permettra de se répondre à lui-même quand il se trouvera en manque de locuteurs. Mais à ainsi changer de nom comme de culotte, c’est qu’il doit probablement être assez peu soigné de sa personne.
@Michel LAURENT, @editions.verlaine, @Gwenn A. Elle, ne vous laissez pas abuser par les commentaires de @Mademoiselle Julie, alias il y a moins de 24 heures @Lisbeth Salander. Il peut parler d'autant plus aisément du troll car… il est le troll.
Il avait hiberné plusieurs mois, permettant à la plateforme une période de paix… Il est de retour, s'incrustant dans le rôle d'un pseudo sachant, ici dans cette tribune, mais aussi sur des pages d'auteurs. C'est dit, vous êtes informé(e)s. De toutes façons, vous saurez vite que c'est lui à la teneur de ses commentaires. C'est sa manière d'exister ! À @mBS d'être vigilante.
Vous avez raison, @Mademoiselle Julie. Le monde est rempli de cons : Blanchot est con, ainsi que tous les margoulins qui ont lu Lautréamont et en ont écrit des pages. Ça fait du monde, mais plus on est de cons, mieux on rit, dit-on. Grâce à vous, j'aurais appris quelque chose (et vous aussi, peut-être, by the way) que j'ignorais à propos d'un texte que je croyais connaître, et que je n'avais pas su lire. Mes hommages à votre paillasson.
@Gwenn A. Elle
Je ne sais pas où vous pêchez vos conseilleurs, mais vous ne devriez pas les croire sur parole. Maintenant, que voulez-vous que je développe ? Lautréamont n'est pas un auteur érotique, point. Mais puisqu'on parle conseil, lisez ses "Chants de Maldoror". C'est tout simplement ex-tra-or-di-naire. Et si vous n'avez jamais lu "Les Onze Mille Verges", dépêchez-vous de rattraper le temps perdu ! Comme on peut lire sur le Net, "L’écriture est alerte, l’humour — noir au besoin — constamment présent, et l’ensemble du roman dégage une impression de « joie infernale », qui trouve son apothéose dans la scène finale". Personnellement, je ne crois pas que vous regretterez le détour...
PS : Le problème, sur mBS, c'est qu'on dit, c'est qu'on lit tout et n'importe quoi. Et si vous avez le malheur de vouloir rectifier les choses, vous voilà accusé illico d'être un horrible troll, à abattre sans sommation, y compris par M. Monbestseller soi-même, qui ne sait plus où il habite. Ah là là, ce que c'est que de nous...
@Mademoiselle Julie
Je dois malheureusement avouer que j'ai été conseillée... Je serais donc ravie, que vous développiez...
Bonne fin de journée
Gwenn A. ELLE
@Gwenn A. Elle
C'est bien la première fois que je trouve Lauréamont classé parmi les auteurs érotiques. Chapeau ! J'avoue que je n'y aurais pas songé. Je ne sais pas, en revanche, ce que va en penser Maldoror.
Bonjour @Michel CANAL
Merci pour votre participation !
C'est exact, il y a autant d'opinions que d'individus !
Et je suis moi-même intriguée du succès de la trilogie 50 nuances... Je ne l'ai pas lue, j'ai simplement feuilleté le livre et n'ai pas aimé le style. Alors, pourquoi devant mes écrits, bien plus sages, les lecteurs sont-ils si discrets ?! Je viens d'avoir, peut-être, un élément de réponse, grâce à vous et à @editions.verlaine : peut-être que les lecteurs de 50 nuances ne sont pas mes lecteurs. Peut-être que je devrais simplement me faire à l'idée que mes lecteurs sont discrets et timides !
Les autres auteurs m'ont été suggérés. Mes connaissances dans ce domaine littéraire restent très limitées... "Les images permettent d’accéder rapidement à la jouissance, la lecture est plus progressive, plus suggestive. L'effet est plus lent." Ceci m'a également été suggéré. Je n'en avais pas conscience...
Oui ! j'ai lu cette citation de Lucie Kosmala « les livres érotiques ont pour but premier de s'échapper de son quotidien... font vivre par procuration des histoires fortes qui éveillent les sens et stimulent l'imagination. »
Oui, je suis d'accord : certains récits et personnages "vous emportent et vous emprisonnent à vie, précisément par leur profondeur psychologique."
Encore merci pour votre participation à ce débat !
Gwenn A. ELLE
@editions.verlaine
Bonjour et merci d'avoir répondu à mon appel !
Je vous rejoints sur l'érotisme mêlé au romantisme... Je suis très fleur bleue ! De fait, le BDSM ne fait pas partie de mes histoires...
Votre point de vue est intéressant. Je supporte moi-même très mal la douleur !
Et il y a pour moi un énorme paradoxe entre féminisme et soumission mais je comprends votre pensée. Par contre je ne suis pas d'accord avec l'idée que la femme soit soumise sous prétexte qu'elle reçoit la semence. De la même manière l'homme pourrait être considéré comme soumis parce qu'il la lui offre ?
"Une sexualité plus créative" dites-vous...Je ne suis pas sûre que la créativité passe par les pratiques BDSM.
Merci en tout cas pour votre réponse et pour votre point de vue !
Comme quoi, il existe tout un panel de genres érotiques !
Gwenn A. ELLE
@Eros Walker
Bonjour, et merci d'avoir répondu à mon appel !
Je suis dans le même cas que vous en ce qui concerne le BDSM. Mais je m'interroge ! Pourquoi un tel succès ? Alors que les textes érotiques ont tellement de lecteurs, pourquoi restent-ils si discrets... Ce ne sont que des mots, des histoires racontées...
J'ai d'ailleurs appris ici (sur le site) que les lecteurs d'érotisme ne s'intéressaient aux scènes sensuelles que si elles avaient un sens dans leur histoire...
Je n'ai jamais trouvé de texte qui me plaise. Je n'ai d'ailleurs pas cherché. C'est pour cela que j'ai tenté d'écrire moi-même.
Encore merci pour votre intervention ! Et aussi pour cette réponse intéressante.
Gwenn A. ELLE
Tribune très intéressante, @Gwenn A. Elle, sur un thème où il y a tant à dire, tant la sexualité est la part intime de chacun, dans un contexte plus vaste d'époque, de religion, de culture… et d'appartenance sociale.
"Romans érotiques : un phénomène de société ! ?" "Pourquoi un tel engouement pour le BDSM ? Qui lit cette littérature particulière ?"
Excellente idée d'évoquer la très célèbre et médiatisée trilogie « Cinquante nuances de Grey » (2012-2013) de la romancière britannique E. L. James. Elle mérite à elle seule un paragraphe : 125 millions d'exemplaires vendus dans le monde, et 80% des acheteurs aux États-Unis étaient des femmes. La saga a été un tremplin pour la littérature érotique. De nouveaux auteurs se sont laissé entraîner dans le mouvement, inondant les rayons des librairies et marquant les esprits, plus particulièrement féminins. On peut en déduire que cette littérature érotique correspondait à une attente, à un besoin.
Par contre et paradoxalement, si elle a connu un succès planétaire porté rapidement à l'écran, les quelques scènes de pratiques sadomasochistes très "soft" ayant donné lieu à un engouement, il faut savoir que eu égard au "BDSM" auquel elle a été associée, la saga en est une des pires représentations. L'auteure n'avait aucune idée concrète de ce qu'il est vraiment. Et les comportements des personnages, surtout celui de Christian Grey, sont exactement à l'opposé des règles et comportements de la communauté "BDSM".
Vous citez d'autres auteurs, représentatifs de la littérature érotique versus SM.
Pauline Réage / Dominique Aury dont Histoire d'O (publié en 1954, adapté au cinéma en 1975 par Just Jaeckin) a d'abord circulé sous le manteau avant de devenir un best-seller mettant en scène l'acceptation de la soumission la plus totale.
Vanessa Duries est le bon exemple, en raison de son récit de soumise dans "Le lien", ouvrage de référence.
J'en ajouterai deux autres, qui se détachent de la multitude de celles qui s'y sont essayé : Florence Dugas pour son récit "Dolorosa soror" et Eva Delambre, pour son récit "Devenir sienne".
D'accord avec les rubriques : "À chacun sa sexualité, à chacun son Kamasutra : place à toutes sortes de fantasmes érotiques." "Les images permettent d’accéder rapidement à la jouissance, la lecture est plus progressive, plus suggestive. L'effet est plus lent."
Selon Lucie Kosmala (Collaboratrice L'as-tu lu mon p'tit loup sur France Inter, cheffe de rubrique livres et musique sur madmoiZelle.com) qui s'est penchée sur l'édition de romance érotique : « les livres érotiques ont pour but premier de s'échapper de son quotidien... font vivre par procuration des histoires fortes qui éveillent les sens et stimulent l'imagination. »
Je suis moins d'accord avec vous pour la rubrique : "Les personnages des romans érotiques sont généralement stéréotypés avec peu de profondeur psychologique."
On ne peut généraliser ni sur les personnages "stéréotypés", ni sur le "peu de profondeur psychologique". Certains récits et personnages vous emportent et vous emprisonnent à vie, précisément par leur profondeur psychologique.
Enfin, en réponse à votre question d'une auteure qui cherche encore sa voie : "Qu'est-ce qui fait que vous aimez la littérature érotique, ou à l'inverse…"
Pour ce qui me concerne, chère Gwenn, comme je vous l'ai dit en privé, les explications se trouvent dans mon opus : "Genèse de L'éveil de Claire".
Merci d'avoir ouvert ce débat qui devrait connaître une forte participation des auteurs de la communauté, des lecteurs qui viennent à leur rencontre, et donc un grand succès. MC
@Michel LAURENT
Laissez, s'il vous plaît, le bon Dieu en dehors de ces histoires. Je ne sache pas qu'Il carambole les anges...
BDSM ? Bon Dieu Sa M'intéresse !
M..., encore une faute d'orthographe. Tu seras puni, tu iras te coucher ce soir sans coups de fouet !
@editions.verlaine
La femme, soumise par nature ??? Allô ??? Vous tournez à quoi ??? C'est la tisane de laitue qui vous monte à la tête ??? Je crains que vous ne preniez un fantasme personnel pour une loi universelle...
@Gwenn A. Elle : Tout d'abord, merci pour ton invitation. La question que tu poses est assez difficile, car le goût de quelque chose est synonyme d'instinct. Pour ma part, l'érotisme est venu assez tôt dans ma vie, quoique le romantisme l'ait précédé (d'où cette obsession d'associer les deux dans mon écriture). La littérature des XVIIIe et XIXe siècles m'a considérablement inspirée, sans compter les gravures et autres curiosas. Ces siècles incarnent un idéal de beauté et d'érotisme que je ne saurais expliquer. Je trouve Sade bien moins vulgaire que certains auteurs contemporains qui écrivent sur le sexe sans cérébralité ni poésie (d'où la confusion entre érotique et pornographique). Sade fait mieux qu'un film X en proposant une sexualité ultra-décadente et invraisemblable, et je dirais même qu'il fait pis que l'érotisme qui se définit par une entreprise artistique et la suggestion. Aujourd'hui, on ne cesse de confondre ces deux termes et cela me navre au plus haut point. Toute déformation du terme érotique m'éloigne en quelque sorte d'une littérature dite "érotique" qui se contente de scénarios crus destinés à faire "cracher" le lecteur. Vous m'excuserez pour ce terme, mais ce n'est pas le but de l'érotisme à mon sens. Et je pense que le BDSM, quoiqu'on en dise, vient rajouter (selon la plume de l'auteur) plus de profondeur et de contraste à un texte qui en manquerait cruellement. Aussi, la souffrance fait partie de la condition humaine et peut être sublime-ée. J'ai du mal à comprendre ce questionnement sur le paradoxe entre féminisme et soumission féminine qui est rapidement évoqué. D'un point de vue biologique, la femme est soumise puisqu'elle reçoit la semence, donc je trouve l'idée de soumission assez logique en soi (elle est la plus répandue d'ailleurs). Et ce n'est pas pour autant qu'elle irait à l'encontre d'un féminisme sacré. Au contraire, la femme soumise accepte sa nature contrairement à la dominatrice qui va chercher une sexualité plus créative. La hiérarchie dominant(e)-dominé(e) propre au milieu BDSM permet des renversements de valeur, une transgression qu'on ne peut opérer dans le monde réel et c'est cela que je trouve fantastique.
@Gwenn A. Elle : Pour ce qui me concerne, la thématique BDSM (ou soumission) ne m'intéresse pas trop, en tout cas pas au point d'en faire un sujet en soi. Dans mes romans, les personnages sont souvent des libertins, au sens actuel du mot, et les femmes sont le plus souvent les actrices principales des scènes de sexe, tant homo qu'hétéro. J'ai dans le passé écrit des nouvelles à caractère purement sexuel, mais aujourd'hui, j'essaie d'écrire des romans dans lesquels existe une réelle histoire, policière le plus souvent, pimentée de scènes plus ou moins érotiques.
Pour la lecture de romans ou nouvelles, j'ai cessé de lire les écrits érotiques que je trouvais pour la plupart trop répétitifs, ne faisant qu'aligner les scènes de sexe sans véritable intrigue, et je ne parle même pas des "romances" dont le déroulé est beaucoup trop stéréotypé. J'ai tout de même lu quelques ouvrages d'Esparbec, qui ne m'ont pas trop déçu.