
On vous le disait : le Sorcier d'Hubert Letiers n'a pas charmé que ses vis-à-vis, il s'est chargé de monBestSeller aussi ! À force d'illusions, de pistes et de culs-de-sac, nous nous sommes nous aussi perdus dans les méandres de cette Côte d'Ivoire propice aux rebondissements et aux révélations tonitruantes. Alors ne perdez plus de temps : accrochez vos cœurs d'occidentaux, et foncez vous aussi dans les jeux de miroirs de ce thriller pas comme les autres !
Une bonne partie de l’ambiance torride et délétère de votre Sorcier découle de son environnement. Des souvenirs de Côte d’Ivoire, de la documentation, un peu de fantasme ?
Cette atmosphère est l’évanescence d’un vécu affairiste tropical combiné au fantasme d’un autre monde. Un monde où les diktats financiers sont mis à mal par la résurgence impromptue de mânes. « Une vision d’hier pour une alternative de demain. » L’histoire du Sorcier est née d’un constat. Celui d’une incompréhension chronique. Celle entre des occidentaux qui persistent à tout planifier suivant des critères rationnels, et des africains qui parviennent à surmonter des problèmes occidentaux réputés insolubles. Un terreau fertile en situations surréalistes, mais stérile en enseignements partagés.
Mauvais temps pour le flic de thriller classique ! Azani prend l’avion, mais il a toujours deux trains de retard. Alors, vous nous annoncez la fin de l’ère de la raison contre le nouveau ministère de la magie vaudou ?
En Afrique, même chevronné, un flic franco-français commencera toujours par rater le premier train, louper la première marche, ou encore ruiner la rencontre initiale. C’est la logique du choc entre rationnel et informel. Pour notre cerveau autant que notre métabolisme, une pré-tropicalisation est bénéfique, voire salvatrice.
Non, je ne prophétise pas la nécrologie de la Raison. Mais je me suis réjoui de la confronter à du propitiatoire. J’aime le métissage des approches, des genres, des idées, des cultures… C’est là qu’est pour moi la survie de l’humanité. Pas dans leurs substitutions pures et simples.
D’ailleurs, vos protagonistes, vous aimez les maltraiter, ou c’est encore un des dommages collatéraux qui jalonnent le récit ?
L’irrationnel interpelle, dérange, bouscule, et malmène jusqu’à la perte de contrôle. Ses ricochets engendrent des dommages collatéraux face auxquels, les surhommes étant exclus de mes castings, tous mes protagonistes partagent l’addition.
En parlant de dégâts, la structure fixe du thriller en prend un coup ! Pseudo-thriller, métis et ambigu sans doute, où l’astuce tutélaire du flic et des renseignements se fait coiffer par un sorcier proche du surhomme. Qu’est-ce que ça nous dit de votre rapport aux règles du genre ?
Le principe générique du thriller est d’installer un suspense activant une poussée d’adrénaline. En choisissant des intrigues ambitieuses servies dans un style rythmé, je crois ne pas y déroger. En contrepoint, je n’hésite pas à y marier les sous-genres, de l’espionnage à l’historico-ésotérique en passant par le polar sous haute-tension psychologique.
Sans tomber dans le piège soporifique du thème approfondi, le suspense ne doit pas non plus forcément négliger le didactique. J’ai choisi d’écrire en mode thriller autour de faits connexes à la réalité. Une réalité parfois méconnue mais toujours signifiante. Maintenant, et sur un plan plus personnel, congédier les formats standards et rejeter les figures imposées sont deux postures dictées par mon ADN.
Et le deuxième tome ? On a du mal à croire qu’Olivia soit aussi nette qu’elle veut le laisser croire. Elle a déjà bien fait la preuve de sa duplicité. Un avant-goût ? Des petits détails pour mettre l’eau à la bouche de vos prochains lecteurs ?
Olivia… Soumise ? Complice ? Otage ? Commanditaire ? Médiatrice ? Fétichiste ?... Tout le monde a un passé avec son florilège d’ambiguïtés. En son for intérieur, Olivia sait qu’on ne sort de l’ambivalence entretenue qu’à son détriment. Question de timing et d’opportunité…
Hubert-P Letiers. Le Sorcier. Livre du mois monBestSeller.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
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