
"Robert était allongé sur la table. Il avait croisé ses mains sur la cavité obscène qu’était devenu son ventre. Elle se tenait debout à ses côtés.
Je n’avais encore jamais donné de soin à un squelette couvert de peau, et je me demandais vraiment ce que j’allais pouvoir inventer pour que cette consultation ait les apparences de la normalité.
J’examinai le corps, mais il n’y avait rien à voir et encore moins à faire. Je demandai à la vieille d’aller s’asseoir plus loin et j’éteignis une lampe.
Puis je fis semblant de faire quelque chose."
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Merci @Ann LIERE, je suis ravie de voir que vous prenez vos marques sur le site. Et je vous souhaite tout ce qu'il faut d'inspiration et d'énergie pour écrire votre texte actuel. Franchement, je l'attends avec impatience.
Merci @Michel Ettewiller, vous avez raison : très noir l'humour (histoire vécue, tout d'même !).
@Renaud R. Cette nouvelle (extraite du "roman en portraits "Sweet Memory") expose une situation qui est un classique de la profession de thérapeute : quand il n'y a plus rien à faire pour un patient, que la famille refuse de l'entendre, et que, pour de mystérieuses raisons, "la parque" ne coupe pas le fil de la vie. On ne sait pas ce qu'il se passe alors, personne ne peut répondre vraiment à cette question. Il n'y a rien à faire, qu'à attendre le "bon vouloir des dieux" pour libérer tout le monde.
Cette histoire est vraie.
Je vous remercie pour votre lecture.
Votre roman montre bien à quel point certains médecins ou thérapeutes sont des charlatans inutiles qui se fichent du monde! Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme cela! Cela me rend dingue de constater à quel point certains thérapeutes vont à la facilité et ne proposent aucune solution pour atténuer la souffrance d'autrui. Votre roman a le mérite de faire réagir et de susciter un débat sur notre manière de considérer la vie et la mort. Sur la forme, j'ajouterai que certains passages sont bien écrits!
@Sofia Kolokolo2. Une avalanche, vous voulez dire ! Ah, ah, ah. Il y a des jours plus calmes, en effet. Mais vous imaginez bien que je n'espère pas faire le buzz avec mes textes ! On y parle de thérapie, de corps en déliquescence, de maladie mentale ; on avance à la machette dans une forêt de symboles (au fait, dans ce texte-ci, le jeu de piste, ce sont les nombres). Non, vraiment, si j'écris, ce n'est pas pour être lue (si on me lit, tant pis, si l'on me comprend, tant mieux (ou l'inverse)), autrement, je lisserais le poil du lecteur dans le bon sens, j'activerais les leviers qui l'enchantent, je ferais dans le feelgood, j'en appellerais même à l'empathie (seulement les jours pairs, faut pas déconner non plus)... enfin, vous voyez ce qu'je veux dire.
Mais il est un fait que j'ai ici quelques amis, et que cela me fait plaisir de leur donner de mes nouvelles de temps en temps.
Au fait, c'est quoi ce pseudo, Sofia Kolokolo ?