Mais qu’est-ce que ça veut dire ? C’est un vieux débat qui, comme un serpent de mer, réapparait à chaque Prix littéraire, à chaque Prix Nobel, à chaque nomination à l’Académie, à chaque succès commercial ? Faut-il se vendre peu pour être bon ? Est-ce la rançon de l’exigence littéraire !
Est-ce que l’on est nécessairement mauvais lorsqu’on vend beaucoup ?
Les conventions et la reconnaissance des institutions littéraires, des journalistes et des intellectuels suffisent-elles à faire d'un livre un bon livre ? Ou est-ce le moyen d’écarter le vulgum pecus (barbarisme notable) de ce qu’il est incapable d'apprécier ?
La qualité d’un style, d’une forme littéraire est parfois conventionnelle et datée dans le temps. Le bon livre d'hier est-il un mauvais livre aujourd'hui, et vice-versa ? Le nom d'Anatole France, comme tant d’autres, académicien, prix Nobel de littérature et adulé à son époque, ne sonne-t'il pas comme un nom familier dont on connaît peu l’histoire et dont on ne lit plus les livres... Claude Simon, Nobel francais de littérature en 1985, dont la prose est difficile et les conférences périlleuses, n'a sans doute pas trouvé un public plus enthousiaste après les honneurs.
La postérité qui consacre un livre est-elle le verdict final, ou une simple redécouverte d’un temps, qui va lui aussi passer de mode ?
Je vous laisse à ces réflexions. Vous qui êtes auteur !