Nous étions jeunes, amoureux, insouciants. Nous avons arpenté cette campagne de long en large, par toutes les saisons, par tous les temps. Une alouette s’envole, elle grisolle, c’est sa façon de saluer ma venue, un lièvre détale, je ne suis pas seule. J’ai du mal à décrire mes sentiments, je tremble, Je flotte, je ferme les yeux, une multitude de souvenirs défilent.
C’est étrange, je ressens une douce chaleur et pourtant j’ai un frisson que me parcourt le dos. Je suis heureuse, en même temps je suis triste, je suis nostalgique. Toi et moi c’était hier, c’est aujourd’hui, se sera demain. Toi tu sais ce que je ressens, toi seul peux comprendre.
J’ai entrepris ce long voyage du retour il y a 48 heures. Je l’attendais avec impatience.
Je suis sereine. je souhaite laisser derrière moi les souvenirs de ces quatre dernières années, mes joies, mes peines. Mon contrat de travail en Afrique a pris fin. Je rentre au pays natal. Je suis décidée à entamer une page de ma vie, à prendre un nouveau départ.
Je m’appelle Noémie j’ai 28 ans. Je suis née dans un petit village de l’Indre. J’y ai fréquenté l’école communale puis je suis partie faire mes études à la grande ville, à Bourges. Mon diplôme d’infirmière en poche je suis revenue au village et j’ai commencé à exercer. Mon métier me passionnait. Durant mes temps libres je fréquentais les associations de jeunes. C’est là que j’ai rencontré Gabriel. Je venais de la classe ouvrière, lui, il était le fils d’un riche propriétaire terrien de la région. Quand nous nous sommes aperçus, que nos regards se sont croisés, nos yeux ont flashé comme dans un dessin animé. Il irradiait, j’étais éblouie. Nous nous sommes rapprochés, pour moi c’était lui. Pour lui c’était moi. Un moment de grâce que l’on n’explique pas.
Je suis tellement heureuse de me souvenir du moment de notre rencontre, une éternité pour l’éternité. Nous nous sommes rapprochés, silencieux, nous nous sommes étreints, premier baiser, merveilleux instant.
C’était l’amour fou. Nous étions faits l’un pour l’autre. Au fur et à mesure, nous nous sommes découvert de nombreuses passions communes, la nature et les animaux nous intéressaient particulièrement.
Gabriel avait un rêve, il souhaitait aller en Afrique observer la flore et la faune sauvages, naviguer sur les grands fleuves et approcher les chûtes d’eau. Je te promets qu’un jour nous ferons le voyage ensemble.
Un matin, il se plaignit d’avoir un point douloureux dans la poitrine. La maladie fut foudroyante et je me retrouvais seule. désemparée, anéantie. J’allais à sa rencontre sur les lieux où nous avions été heureux. Je voulais retrouver Gabriel. Je l’appelais. Je scrutais l’horizon, les bosquets, les clairières et je revenais déçue mais apaisée, heureuse malgré tout d‘avoir espéré qu’il puisse apparaître et me consoler.
En tant qu’infirmière, je n’ai eu aucun mal à signer un contrat de mission humanitaire avec une O.N.G. pour partir en Afrique.
Là-bas je n’ai jamais cessé de penser à lui. Je voulais qu’il soit heureux et fière de moi.
Aujourd’hui je rentre au pays rassérénée. Nous étions fous, jeunes, amoureux, prêts à découvrir le monde. Je suis sur les lieux où nous venions seuls vivre notre bonheur. Aucun mot ne peut définir ce que je ressens. Je ferme les yeux. Je prends le temps de me recueillir. Je suis tellement heureuse de me souvenir du moment merveilleux de notre rencontre.
Je n’ai pas vu le temps passé. Je dois me remettre en route et je me dirige vers le village. Je passe devant le cimetière. Je vais y faire une halte. Je suis impatiente de retrouver Gabriel. Appuyée sur la pierre tombale, je bredouille un bonjour mon amour. Je pleure, je parle, je me confie, je n’arrive pas à contrôler mes émotions. Je n’ai rien à lui apprendre, il sait tout, il a toujours été avec moi. Je sais qu’il m’écoute. Il est heureux de savoir que j’ai réalisé son rêve. Je suis de retour près de lui.
Maintenant, Il va falloir que je m’invente une nouvelle vie. Je vais reprendre mon métier. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait mais j’ai confiance en ma bonne étoile comme en Gabriel.
Le temps va faire son œuvre. la vie m’apportera encore de belles surprises, Gabriel restera dans mon cœur il continuera à veiller sur moi jusqu’au moment où nous rencontrerons de nouveau.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Francis Bigourd
Une belle histoire.
Bonne journée
@Francis Bigourd
Merci pour ce joli texte. Une belle rencontre mais éphémère que l'on garde et que l'on emporte partout avec soi.
Amicalement
Maureen