En littérature, on sait qu’il faut parfois conférer au lecteur un rôle, celui de l’interprétation, celui de devancer le récit, de s’y insérer. Le lecteur doit avoir une fonction dans un roman. Et s’il doit y avoir une forme d’interaction avec l’auteur, ce dernier peut en jouer et le duper.
Le Hareng rouge (ou Twist en anglais) est un procédé littéraire qui consiste à manipuler le lecteur
Manipuler le lecteur, cela signifie l’amener à penser à une suite, un épilogue différent de celui de la réalité. Plus on installe le lecteur dans la certitude d’un dénouement, plus la surprise sera forte si la révélation finale est différente de ce qui est prévu. Mais bien sûr, la technique du hareng rouge nécessite une habileté d’écriture. L’auteur doit faire en sorte que la « crédibilité » de la fausse piste soit une évidence.
On doit agiter sous le nez du lecteur une vérité qui l’accapare et qui lui ôte toute forme de réflexion subtile sans qu’il ne le soupçonne. Il s’agit donc de saupoudrer le récit de vrais indices et faux indices, et que le lecteur morde à l’hameçon des faux indices.
Quelles sont les techniques pour préparer un hareng rouge ?
Souvent utilisé dans les romans à suspense, il s’applique à tous les genres littéraires particulièrement dans les écrits qui recèlent des intrigues. Toutefois le polar est un terrain de prédilection. Le talent de tout écrivain policier est de laisser entendre et de diriger les regards sur les suspects les plus évidents pour retourner les situations en fin de roman.
1.Mélanger vrais indices et faux indices :
Les personnages peuvent mentir, dissimuler, se cacher. Mais il doit toujours y avoir une part de vérité, l'ensemble doit être crédible. C’est pourquoi la vraisemblance est essentielle quand on utilise la technique du hareng rouge. A la relecture, tous les indices de la vérité doivent être là pour que le lecteur se dise « Ah oui bien sûr, j'aurais du y penser… »
Agatha Christie est une adepte et un grand artisan de ce procédé littéraire. La plupart de ses romans utilisent cette technique : faire porter les doutes sur un personnage ambigu tout au long d’un roman pour un effet coup de théâtre : révéler la culpabilité d’un ou de personnages apparemment angéliques.
2 .Créer des ellipses ou des zones d’ombres
Ces zones d’ombres dissimulent des vérités importantes, et le lecteur, fort de son bon sens les reconstituera sur un scénario évident de bon sens. Il sera alors victime de sa propre cohérence. Pour l’auteur, Il sera alors bien sûr nécessaire en fin de roman de rappeler subtilement les « bons’ » indices disséminés au cours du texte pour légitimer un dénouement qui ne tombe pas du ciel.
3. Créer une fin spectaculaire
Inutile de recourir à la technique du Hareng rouge si la montagne accouche d’une souris, si votre dénouement est faible. Si la fin imaginée par le lecteur est meilleure que celle proposée par l’auteur, imaginez la déception. Tout ça pour ça.
Toute la finesse d’une fausse piste vient de ce que le lecteur soit persuadé que c’est la vraie.
» Le Foreshadowing (Procédé littéraire 2)