Interview
Du 25 avr 2023
au 25 avr 2023

Nos auteurs ont des talents : Sandrine Liagre

Sandrine Liagre écrit, parallèlement elle s'investit dans le spectacle de rue par le biais de son association :"Graines de rue." Sa mission : la transmission et le partage qui fait un lien étroit avec son amour pour les lettres. Si Sandrine est "tombée" sur monBestSeller, ce n'est sans doute pas par hasard. Elle déclare : "Se frotter aux autres ça gratte parfois, ça fait du bien tout autant, ça fait s’émoustiller des zones de soi que l’on ignore ou que l’on censure". Une phrase que monBestSeller aurait pu faire sienne.

Sandrine, tu es une des chevilles ouvrières de l’association « Graines de Rue » qui non seulement propose aux ados un apprentissage du spectacle vivant, mais organise pour la 25e année un festival à Bessines-sur-Gartempe (département de la Haute-Vienne en Nouvelle-Aquitaine), avec une programmation de compagnies professionnelles et d’amateurs,
Te voilà donc immergée en permanence dans une expérience où règne la nécessité viscérale de faire rêver, s’évader, réfléchir, réagir, agir, rire et pleurer un public de tous âges.
Tu es partout. Tu as commencé par être spectatrice, mais à présent, tu es aux comptes, à l’administratif, et même… aux cuisines. J’aimerais que tu dises à notre communauté d’auteurs et de lecteurs monBestSeller en quoi cette formidable implication dans la vie sociale et artistique inspire ta production littéraire :

—   Dirais-tu que ce que tu vis avec « Graines de Rue » influence ta manière de regarder le monde ?

Bien-sûr, c’est un changement de perspective et une expérience forte du collectif qui est au service de plus grand que soi. On ne s’intéresse plus à son ego, mais aux autres. Pour moi, qui suis Asperger, « Graines de rue » est aussi un apprentissage des interactions.

 

—   Pour reprendre une citation des Toupies d’Agrado*, est-ce qu’écrire, c’est « truander le réel pour lui donner une fantaisie plus humaine ? »

Si écrire « c’est truander le réel », c’est alors un mensonge véniel et nécessaire, une sorte de torsion légale des choses avec la complicité du lecteur ! Et cette « fantaisie plus humaine » ressemble surtout à une épaisseur plus humaine. Après tout, tout est permis !

 

—   Est-ce que lorsque tu prends la plume (ou le clavier) tu ressens, toi aussi, la nécessité viscérale de créer ?

L’ordre serait : c’est la nécessité de créer qui impose de saisir la plume et/ou le clavier… Ne plus écrire c’est cesser de respirer. Ce serait dommage !

— Que trouves-tu dans ce festival et les manifestations tout au long de l’année ?

La vie, la joie, la capacité que nous avons tous de repousser les frontières du quotidien ? Se frotter aux autres ça gratte parfois, ça fait du bien tout autant, ça fait s’émoustiller des zones de soi que l’on ignore ou que l’on censure. Ce qui est repoussé ce sont aussi les frontières qui dictent ce que serait la « normalité ». À « Graines de rue », on partage sans vergogne ni honte nos délires un peu pataphysiques et des défis créatifs plus ou moins « fous »...

— La transmission est un des points phares de ton asso. « Il y a la trace qu’on laisse dans les mémoires » dites-vous dans votre manifeste. Que dirais-tu à propos de l’écriture et de la transmission ?

Mon tout premier manuscrit (qui sera redéposé sur monBestSeller après re-travail) témoigne justement de cela : la transmission écrite d’une histoire familiale traumatique (inspirée de la mienne) et témoignant elle-même de la grande histoire. L’écriture et sa jumelle, la lecture, tatouent dans les esprits, à notre insu bien souvent : on y trouve des fantômes, des révélations. L’écriture est un acte de passation.

—   « Graines de Rue » s’attaque aux questions de société (handicap, monde du travail, homosexualité, place des personnes âgées et des femmes dans le tissu social). Est-ce que ce sont des thèmes que tu traites également au travers de tes écrits ?

Ce qui handicape, plus que Le Handicap, oui. En particulier l’autisme, car je connais intrinsèquement le sujet. Dans mes écrits en cours, la place de la femme est privilégiée. Pour ce qui est des recueils de poèmes et de nouvelles, la femme tient encore une place prépondérante, qu’elle soit enfant maltraitée, femme mature ou bien aux portes de la vieillesse, en prise avec le pouvoir, dans l’ambivalence et supportant le poids de sa propre histoire ou de ce qu’on lui assigne.

 

—   Est-ce que tu te sens bien parmi nous ?

Ce que j’ai trouvé chez monBestSeller, c’est une communauté d’auteurs-lecteurs, colorée, vivante, enthousiaste, bienveillante et pertinente dans ses commentaires. Et qui dit communauté, dit que l’on partage quelque chose ; et ce quelque chose en l’occurrence ce n’est pas rien : c’est l’écriture.

Merci, chère Sandrine, nous te souhaitons de trouver tes marques sur notre site monBestSeller, et surtout… beaucoup de lecteurs.

*La compagnie « Les Toupies d’Agrado » en collaboration avec « Graines de Rue » développent l'éducation artistique par l'apprentissage et l'expérience de "la prise de parole, de la conscientisation du corps, du rapport au collectif et du développement de l'imaginaire".

 

Le confessional
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